Aperçu des nouveaux albums, dimanche 3 mars

Des dizaines de nouveaux albums arrivent chaque semaine à la rédaction de Maxazine. Il y en a beaucoup trop pour les écouter tous, et encore moins pour les chroniquer. Avec une critique par jour, trop d’albums sont laissés à l’abandon. Et c’est bien dommage. C’est pourquoi nous publions aujourd’hui un aperçu des albums qui parviennent à la rédaction sous forme de courtes chroniques.

For All We Know – By Design Or By Disaster

For All We Know est le projet du guitariste Ruud Jolie (Within Temptation). By Design Or By’ cache quelques “easter eggs” : quelques mélodies de ses deux albums précédents peuvent être entendues ici sous une forme remaniée. Les paroles traitent des relations d’un jeune homme : avec ses parents, ses amants et ses propres enfants. L’album s’embellit au fur et à mesure que l’histoire progresse. Goodby” (avec un piano mélancolique) est clairement le dernier morceau. Le chanteur Wudstik chante avec diverses émotions, telles que la frustration, le désespoir et la résignation. Les parties métalliques et légères alternent. Mais les contrastes ne me touchent pas toujours. Lorsqu’il y a plusieurs couches de musique et de chant, tout ne se passe pas toujours bien. Très occasionnellement, les voix de fond (sans paroles) et les sons ajoutés sont juste un peu trop. Bien sûr, il y a beaucoup de jeux de guitare (principalement électrique). La section rythmique est très bonne. Plus on écoute, plus on entend de nouvelles choses. By Design Or By Disaster’ a besoin d’un peu de temps pour grandir ( Esther Kessel-Tamerus) (8/10 (Construction Records)

Manu Delago – Snow from Yesterday

Manu Delago est un percussionniste autrichien qui a travaillé avec de nombreux artistes de renom. Pendant un temps, il a été le percussionniste de Björk. Ce nouvel album évoque le même sentiment que la couverture de l’album. Un sentiment de tranquillité. Les sons calmes enrichissent cet album et vous font vous sentir totalement zen. Pourtant, le thème de l’album est tout le contraire. Il s’agit précisément des questions climatiques. Chaque chanson aborde un sujet différent dans le cadre de ce thème général. Cela rend également l’album facile à écouter ; vous êtes loin de remarquer qu’un nouveau morceau a commencé. Snow From Yesterday” reflète la fluidité et la virtuosité de l’eau qui coule, explique Delago. Même le titre a un rapport avec l’eau puisqu’il s’agit de la traduction littérale de la version allemande du proverbe “de l’eau sous les ponts”. Ainsi, tout se met en place et pendant l’écoute, on se retrouve brièvement dans un autre monde. (Rik Moors) (7/10) (One Little Independent Records)

Daniel Herskedal – A Single Sunbeam

Le compositeur, tubiste et trompettiste basse norvégien Daniel Herskedal explore sans crainte les limites de ses instruments de prédilection depuis son premier album City Stories en 2010, mêlant les techniques de composition classiques à l’improvisation jazz, aux influences folkloriques arabes et norvégiennes et à une sensibilité cinématographique. Peu à peu, son parcours le rapproche de la musique classique et du jazz. Sur cet album magistral, Herskedal sait fusionner les paysages sonores, les rythmes et les plus belles mélodies comme personne d’autre (allez-y, comparez-le à quelqu’un comme Nils Frahm). Par moments, cet album me rappelle, en termes de timbre, ‘Aura’ de Miles Davis. Une musique idéale pour le dimanche après-midi. Meesterlijk (Jan Vranken)(9/10)(E2 music)

Everything Everything – Mountainhead

Avec le falsetto caractéristique de Jonathan Higgs qui fend l’air comme un couteau tranchant dans du beurre mou, et une aversion rafraîchissante pour la répétition de la même formule musicale, Everything Everything avait l’habitude de plier les influences de grands noms tels que Michael Jackson, Ezra Pound, Steve Reich, les Beatles et Bowie en un son qui était à la fois accessible et intellectuellement stimulant. En écoutant leur dernier album “Mountainhead”, vous pouvez oublier cette notion d'”innovation”.La synthpop telle qu’on la connaissait dans les années 1980.Aujourd’hui, on la trouve dans les rayons du seul magasin de CD d’un centre commercial désert.Et pourtant, c’est assez amusant.Nul, mais tout de même.La nostalgie, ça s’appelle comme ça.(Jan Vranken)(5/10)(BMG)

Faye Webster – Underdressed at the Symphony

Dans l’enchevêtrement de l’indie pop qui se drape sur notre paysage musical comme un voile de monotonie, Faye Webster tente d’être un vent de fraîcheur avec ‘Underdressed at the Symphony’. Ses racines à Atlanta et ses aventures au sein d’un collectif de rap colorent l’arrière-plan de ce tableau audio, sur lequel elle associe vulnérabilité et espièglerie, en écho artistique à l’héritage musical de sa famille. Webster, qui a déjà été la surprise folk des Billboards Folk Albums, plonge plus profondément dans la piscine orchestrale avec cet album. Pourtant, là où l’intention d’innovation et de dépassement des limites créatives est indéniable, “Underdressed at the Symphony” s’enlise dans une mer d’expressions musicales similaires qui marquent notre époque, mettant en valeur des artistes comme Soccer Mommy et Phoebe Bridgers. C’est un album qui, malgré sa texture chaleureuse et le charisme indéniable de Webster, n’échappe pas entièrement au piège de la médiocrité. Un effort louable, mais dans un monde où l’indie pop se répète trop souvent, il ne suffit pas d’être simplement bon. Webster’s ‘Underdressed at the Symphony’ obtient un sept sur dix. (Jan Vranken)(7/10)(Secretly Canadian)