Chaque semaine, des dizaines de nouveaux albums arrivent à la rédaction de Maxazine. Beaucoup trop pour tous les écouter, encore moins pour les critiquer. Une critique par jour fait que trop d’albums restent de côté. Et c’est dommage. C’est pourquoi nous publions aujourd’hui un aperçu des albums qui arrivent à la rédaction sous forme de critiques courtes.
Brahmashiras – Trinitite
Avec “Trinitite”, Brahmashiras livre un album intense, profondément ancré dans le metal contemporain. Il s’ouvre sur “Wax Cities Ruby Towers”, un morceau qui donne immédiatement le ton grâce à un mélange de guitares agressives, de rythmes de batterie fulgurants et de voix hurlées. Tout au long de l’album, les titres alternent en tempo et en dynamique, maintenant l’auditeur constamment impliqué. Le contraste entre les passages rapides et abrasifs et les sections plus lentes et menaçantes, comme dans “Ashes of Tomorrow”, confère à l’ensemble une intensité stratifiée. Les lignes de basse disposent de suffisamment d’espace et assurent une base solide sous les mélodies chaotiques. L’album ne contient aucun ornement superflu ; tout semble soigneusement choisi pour transmettre une émotion brute. La production est précise et maîtrisée, permettant à chaque instrument de ressortir clairement sans paraître clinique. “Trinitite” montre un groupe prêt à expérimenter au sein de son genre, en laissant une place aussi bien aux éléments mélodiques qu’extrêmes. L’album sonne comme une déclaration d’expérience et de maîtrise, et la variété des compositions maintient l’attention du début à la fin. C’est un disque qui devrait également prendre toute son ampleur en concert, avec une énergie encore plus puissante sur scène. (Tobias Braun) (8/10) (Caligari Records)

Acaz – Epilog
“Epilog” d’Acaz est un album qui invite à une écoute attentive et à la réflexion. Dès le titre d’ouverture “Last Light”, une atmosphère à la fois chaleureuse et introspective s’installe, portée par des guitares délicates et des percussions subtiles. Le chant est retenu et utilisé comme un instrument supplémentaire plutôt que comme un point central, laissant à des morceaux comme “Fading Embers” et “Hushed Voices” tout l’espace nécessaire pour respirer. L’album se construit lentement et propose une expérience cohérente, chaque piste étant soigneusement placée pour créer un sentiment d’ensemble abouti. La production met en avant la clarté et le détail sans jamais paraître clinique ou excessivement polie. Chaque morceau ressemble à un moment de calme, où le silence et le son alternent pour transmettre émotion et nuance. L’utilisation d’instruments acoustiques renforce le sentiment d’intimité et confère à l’album une sonorité organique et naturelle. “Epilog” n’est pas conçu pour une écoute rapide, mais demande des écoutes répétées afin d’en apprécier pleinement les couches et textures subtiles. Le résultat est un journal musical cohérent et personnel qui laisse une impression discrète mais durable. (William Brown) (7/10) (No Return Records)

Nicki Minaj – Pink Friday 2: The Hiatus
Nicki Minaj clôt l’ère “Pink Friday 2” avec “The Hiatus”, l’édition deluxe définitive publiée exactement pour le premier anniversaire de l’album original. Cette sortie fait suite aux précédentes éditions deluxe, “Gag City Deluxe” et “Gag City Pluto Edition”, et comprend une nouvelle fois du matériel inédit que Minaj avait déjà annoncé durant sa tournée. Le titre “The Hiatus” a suscité des réactions mitigées chez les fans, certains craignant qu’il n’annonce une pause imminente dans la carrière de Minaj, bien que la rappeuse ait elle-même démenti toute intention de s’arrêter prochainement. Le nouveau contenu reste fidèle à la formule qui a fait le succès de “Pink Friday 2”, Minaj y combinant ses flows rapides caractéristiques avec des refrains mélodiques et des textes personnels. La production demeure variée, mêlant des influences trap, pop et hip-hop classique. Minaj prouve une nouvelle fois pourquoi elle est considérée comme l’une des rappeuses les plus influentes de sa génération, grâce à sa capacité unique à livrer aussi bien des couplets agressifs que des moments émotionnels. Le projet constitue une conclusion digne d’une ère qui a replacé Minaj au sommet du hip-hop, avec les recettes de tournée les plus élevées jamais réalisées par une rappeuse. Pour les fans, “The Hiatus” est un cadeau bienvenu qui fait le lien avec le prochain chapitre artistique de l’artiste. (William Brown) (7/10) (Republic Records)

SZA – SOS Deluxe: LANA
Deux ans après le succès retentissant de “SOS”, SZA revient avec “LANA”, une édition deluxe qui ajoute quinze nouveaux titres à l’album original. Contrairement à de nombreuses sorties deluxe, “LANA” s’impose comme une déclaration à part entière, avec des morceaux dont la qualité rivalise sans difficulté avec celle des titres de “SOS”. La production, assurée en grande partie par son collaborateur de longue date Carter Lang, se révèle plus luxuriante et plus abstraite que sur l’original, mettant davantage l’accent sur des textures expérimentales que sur l’efficacité immédiate. Le morceau d’ouverture “No More Hiding” donne immédiatement le ton avec des voix tendues posées sur des synthétiseurs aériens et des arpèges de guitare, tandis que SZA se dévoile sans artifice et cherche une authenticité totale. Le titre avec Kendrick Lamar, “30 For 30”, attire immédiatement l’attention, même s’il ne s’agit pas de leur collaboration la plus marquante, tandis que “Crybaby”, avec son refrain magnifiquement ondulant et sa conclusion soprano, figure parmi les moments forts. “BMF” interpole de manière ludique la mélodie de “Girl From Ipanema” d’Antonio Carlos Jobim, et “Kitchen” montre SZA dans sa forme la plus intime à travers une ballade superbe. Le morceau de clôture “Saturn”, déjà publié plus tôt cette année, reste l’un des titres les plus aboutis, avec son hook scintillant et sa ligne mélodique classique. Bien que certains titres soient clairement des chutes qui n’avaient pas intégré l’album original, SZA parvient à insuffler une énergie nouvelle à la majorité de ce matériel. Le mixage est parfois inégal et la voix de SZA se fond occasionnellement dans l’instrumentation, mais cela n’enlève que peu à la force d’un ensemble qui constitue une suite solide à l’un des meilleurs albums R&B de la décennie. (Elodie Renard) (8/10) (Top Dawg Entertainment)

Hugh Jackman & Kate Hudson – Song Sung Blue Soundtrack
La bande originale de “Song Sung Blue” reflète l’histoire du film à travers une sélection de morceaux allant de l’enjoué au contemplatif. Le titre principal “Song Sung Blue” ouvre l’album avec une atmosphère chaleureuse et cinématographique, soutenue par des accents orchestraux et des lignes vocales douces qui capturent immédiatement l’ambiance du film. D’autres titres comme “Midnight on the Strip” et “Echoes Through Time” proposent un mélange de passages teintés de jazz et de refrains pop, conférant à l’ensemble un caractère polyvalent. La bande originale reste fidèle aux émotions du film et offre un réel plaisir d’écoute indépendamment de l’image, avec des moments de piano délicat et des instrumentations aérées. La production s’accorde bien à l’univers visuel du film sans jamais devenir envahissante, ce qui en fait une expérience d’écoute agréable. (Norman van den Wildenberg) (8/10) (Back Lot Music)

