Revue des albums . Samedi 13 Avril 2024 avec : Colin Blunstone, Nia Archives , Leyla McCalla et plus

Chaque semaine, des dizaines de nouveaux albums arrivent à la rédaction de Maxazine. Bien trop nombreux pour tous les écouter, encore moins pour les critiquer. Faire une critique par jour signifie que trop d’albums restent sur le carreau. Et c’est dommage. C’est pourquoi nous publions aujourd’hui un aperçu des albums qui arrivent à la rédaction sous forme de courtes critiques.

Colin Blunstone – Less is More

Colin Blunstone, connu pour ses vocalises respirantes et maîtrisées en tant que leader des Zombies, revient avec son nouvel EP ‘Less is More’. Cet EP, plus un croquis sur toile qu’une œuvre entièrement développée, offre une collection de démos qui constituent un ajout intrigant au répertoire du chanteur. Malgré leur nature de démos, la beauté de la voix de Blunstone brille toujours, sans perdre une once de sa puissance. La simplicité des morceaux composés uniquement de voix et de guitare est stupéfiante, mettant en valeur le bord caractéristique de Blunstone. ‘Less is More’ mérite des éloges pour son intimité et sa profondeur émotionnelle. Le point culminant de l’EP, ‘The Sun Will Rise’, se distingue par ses paroles magnifiques et appelle à être davantage développé. Pour les amateurs de Blunstone et de musique pop de qualité, cet EP est vivement recommandé. Avec sa voix intemporelle et ses arrangements sobres, ‘Less is More’ mérite un solide 8 sur 10. Cet EP prouve que même dans sa forme la plus minimale, la musique de Blunstone continue de briller comme une véritable œuvre d’art. (Jan Vranken) (8/10) (Colin Blunstone)

Nia Archives – Silence is Loud

Nia Archives, une force créative qui mêle habilement jungle et neo-soul dans ce qu’elle appelle elle-même ‘future classic’, livre avec son premier album ‘Silence is Loud’ une performance éblouissante. Ce 13-titres est un tourbillon de plaisir et de savoir-faire, Archives puisant son inspiration dans la période classique de la jungle entre 1992 et 1996. L’album démarre avec force et reste captivant tout du long. Des morceaux comme ‘Cards on the Table’ et ‘Out of Options’ montrent non seulement la polyvalence artistique d’Archives, mais aussi sa capacité à maintenir un attrait commercial sans compromettre son intégrité artistique. Il est remarquable de voir comment Archives, inspirée par des pionniers tels que Burial et Maya Angelou, donne une touche fraîche et moderne à la jungle, un genre traditionnellement associé au début des années 90. Sa voix, souvent comparée aux sonorités jazzy d’Erykah Badu et Nina Simone, est un instrument en soi, avec une sonorité soul imprégnée du soleil de la musique reggae. ‘Silence is Loud’ marque non seulement la croissance personnelle de Nia Archives en tant qu’artiste, mais aussi son impact sur la scène musicale dans son ensemble. Sa capacité à fournir à la fois une énergie brute et une résonance émotionnelle profonde en fait un talent incontestable à surveiller. Avec cet album, Nia Archives prouve qu’elle n’est pas seulement une figure marquante et charismatique dans un genre qui manque traditionnellement de telles personnalités, mais aussi qu’elle joue un rôle de premier plan dans le renouveau du drum and bass après 2020. ‘Silence is Loud’ est l’un des meilleurs albums de cette année jusqu’à présent. (Elodie Renard) (9/10) (Universal Music Operations)

Amy Winehouse – Back to Black (Bande originale)

La bande originale de la biographie ‘Back to Black’, sur la vie trop courte d’Amy Winehouse, n’apporte peut-être pas grand-chose de nouveau aux morceaux connus de la chanteuse à première écoute. Les fans ne découvriront rien de nouveau sur la bande originale. Cependant, ce qui est intéressant pour les fans d’Amy, et pour les personnes qui vont voir le film, c’est que la bande originale place la musique de Winehouse dans un contexte historique et culturel. Des morceaux de The Shangri-La’s et Minnie Riperton figurent également sur cette bande originale, ainsi que Sarah Vaughan, et cela touche précisément le cœur. Winehouse appartient bien sûr à cette catégorie. Le morceau le plus beau de l’album reste naturellement la version live de ‘Back to Black’ de l’émission de radio de la BBC. Cette ligne de basse, délicieuse. Cette voix, céleste. Amy au sommet de sa forme. C’est ainsi que cela aurait pu être. (Jan Vranken) (7/10) (Universal Music)

Sjako! – Megaliths

Sjako! revient avec leur dernier album ‘Megaliths’, montrant qu’ils sont toujours pertinents dans la scène musicale néerlandaise. Avec neuf nouveaux morceaux et une reprise surprenante du ‘I’m The Slime’ de Frank Zappa, le groupe apporte un vent de fraîcheur dans le genre. Enregistré en Bourgogne française, l’album dégage une atmosphère détendue et énergique, avec des riffs de guitare envoûtants, des lignes de basse groovy et une batterie serrée. Les morceaux variés, du rock solide aux mélodies relaxantes, sont forts et réfléchis, avec des paroles poétiques et une touche d’humour. Sjako! parvient avec ce nouvel album à attirer un nouveau public avec des morceaux comme ‘The Last Pacifist’, qui aurait pu sortir tout droit de la plume de Les Claypool de Primus. Et même ‘The Only Way to Clap Your Hands’ semble inspiré du ‘Sailing The Seas of Cheese’ des Américains. Fort, mais à la Primus, bien trop court. Et avec ‘Exactly Nothing’, les hommes osent même aller plus américains, un peu vers Sly ou George Clinton. Surprenant, audacieux mais solide! ‘Megaliths’ est un retour réussi pour Sjako! et mérite d’être dans la liste des meilleurs albums de 2024! Déjà maintenant! (Norman van den Wildenberg) (9/10) (Sounds Haarlem Likes Vinyl

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Leyla McCalla – Sun Without the Heat

Le dernier album de Leyla McCalla, ‘Sun Without the Heat’, est un chef-d’œuvre de dix magnifiques pistes musicales, brillamment produites par Maryam Qudus, autrefois connue pour son travail avec le groupe Spacemamoth. Le son est indéniablement moderne, mais embrasse en même temps les influences haïtiennes originales, ce qui rend l’écoute de cet album extrêmement intéressante. Un exemple de cette symbiose se trouve dans ‘Scaled to Survive’, où le chant clair et profond de McCalla se fond avec un arrangement simple mais extrêmement efficace, enrichi d’une instrumentation merveilleuse. Le résultat est une composition envoûtante qui emmène l’auditeur dans le monde tel que McCalla l’a imaginé. L’album vous emmène à travers différents paysages musicaux, comme on peut l’entendre dans le ‘Love we Had’ dansant et organique. Ce morceau rappelle même ‘Graceland’ de Paul Simon, grâce à la fusion harmonieuse de différents styles et idiomes par McCalla de manière totalement logique et libre. ‘Sun Without the Heat’ est un magnifique album qui met en valeur la polyvalence de McCalla en tant qu’auteur-compositeur-interprète et même sa capacité en tant que violoncelliste. Sa capacité à combiner les mélodies les plus belles avec des rythmes entraînants fait de cet album un véritable plaisir à écouter. (Jan Vranken) (9/10) (Anti)