NITS – Tree House Fire

Les contours du temps se sont progressivement dessinés autour du parcours musical de NITS. Chaque accord, chaque mélodie est imprégné des années passées, saturé dans le tissu mélancolique des souvenirs. Tree House Fire”, la dernière œuvre du groupe, reflète ce voyage sans fin, où le passé, le présent et l’avenir se rejoignent en harmonie.

Né dans l’ombre d’événements tragiques, cet album renaît de ses cendres tel un phénix. La perte de l’espace de répétition bien-aimé “de Werf” a laissé de profondes blessures, mais c’est de ces blessures qu’a jailli l’inspiration pour ce chef-d’œuvre thématique. Chaque note porte les marques de la résilience et de la renaissance, comme la fleur de lotus qui s’épanouit dans l’eau boueuse.

Dans toute sa belle simplicité, “The Tree” enveloppe l’auditeur comme un vieil ami chuchotant sur les temps révolus de la jeunesse et des désirs inavoués. Henk Hofstede éveille l’âme de l’auditeur avec sa voix incomparable, chaque phrase étant imprégnée de la profondeur de l’expérience humaine. Le voyage instrumental de “Tree House Fire” tisse une tapisserie sonore enchanteresse, chaque note racontant une histoire qui transcende les frontières du temps et de l’espace. Les sons enivrants des touches et des percussions évoquent l’Homo Ludens, l’homme ludique, profondément enraciné dans le tissu de l’expérience musicale.

Cet album est plus qu’une collection de chansons, c’est un voyage dans le royaume de l’âme, où les mélodies révèlent les fils invisibles de la vie. Il dégage une beauté profonde et apaisante qui étreint l’auditeur comme un vieil ami qui s’attarde toujours dans les recoins de la mémoire.

Avec “Big Brown Building”, la thérapie d’exposition musicale se poursuit. Batterie, touches et voix introspective, presque incantatoire. Pour NITS, ce sont les éléments de base familiers. C’est tout ce qu’il faut, précisément, pour raconter cette histoire. La batterie impose un cadre libre. Robert-Jan Stips au clavier, en magicien qu’il est, sait envoûter l’auditeur, le forçant presque à écouter les yeux fermés. Les chœurs de Sacha de Bruin, Jane Bordeaux et Sheena Tchai renforcent cette magie. La beauté renaît des cendres d’une salle de répétition incendiée.

Et puis “l’Arbre”. Au moment où j’écris ces lignes, j’ai peut-être déjà écouté cette chanson 30 fois. Cette chanson représente le meilleur de la musique pop néerlandaise. Henk Hofstede au sommet de son art. Comment est-il possible que quelqu’un puisse écrire des paroles d’une telle beauté ? Bien sûr, chacun peut interpréter The Tree à sa guise. C’est une chanson de passage à l’âge adulte pour les personnes âgées. Du moins, c’est ainsi que je l’interprète, et c’est ainsi qu’elle me touche. Je l’ai remise sur le tapis. Leonard Cohen, Lou Reed, essaient de l’encadrer, mais ce n’est pas nécessaire. Les Pays-Bas ont Henk Hofstede. Une chanson d’amour, chantée par un arbre. Elle sonne si pure et si vivante. S’agit-il d’une prise ? C’est ce qu’on dirait. Alors elle a dû être très bonne. Cette belle patine sur la voix. Non, ce n’est pas de l’usure, c’est ce qu’il y a de plus précieux dans une voix. La vie. The Tree” est la plus belle chanson qui ait été composée aux Pays-Bas depuis très longtemps, voire jamais. Chapeau !

Puis, dans ‘The Bird’, l’Homo Ludens, l’homme qui joue, que les NITS ont si bien gardé dans leur musique pendant toutes ces années, revient au coin de la rue. Un ensemble intrinsèquement tissé de voix, de percussions et de touches.

À travers les accents envoûtants de “Tree House Fire”, l’auditeur s’embarque pour un voyage transformateur à travers les tapisseries de la mémoire, rencontrant les échos de rêveries révolues et les chuchotements de rêves amorphes. À chaque note, NITS invite l’auditeur à s’immerger dans les teintes resplendissantes de la résonance émotionnelle, à traverser les vistas énigmatiques de leurs propres paysages intérieurs. Dans cette odyssée mélodique, la musique devient un guide éthéré, éclairant les passages labyrinthiques du cœur humain avec sa beauté ineffable et son lyrisme poignant.

Lorsque les dernières notes de “Tree House Fire” s’évanouissent dans l’éther, on éprouve un profond sentiment d’admiration et d’introspection. L’album, dans son intégralité, est un témoignage de l’esprit indomptable de l’expression artistique – une rêverie qui transcende les frontières du temps et de l’espace, tissant une tapisserie mélodique.
(9/10)(Werf Records)