La Mingus Big Band poursuit la célébration du 100e anniversaire de Charles Mingus avec leur dernier album, “The Charles Mingus Centennial Sessions Vol. 2”. Cet album rend hommage au célèbre bassiste et compositeur, en proposant une impressionnante collection de nouvelles interprétations de ses œuvres intemporelles. Les sessions d’enregistrement ont eu lieu en janvier 2020 aux Sound on Sound Studios à Montclair, New Jersey. Sous la direction des co-leaders Alex Foster et Boris Kozlov, ce dernier jouant la légendaire contrebasse Ernst Heinrich Roth de 1927 de Mingus, la Mingus Big Band a réussi à réaliser l’un de leurs enregistrements les plus qualitatifs à ce jour. L’ingénieur du son expérimenté Rich Keller a veillé à ce que les sons puissants et complexes des compositions de Mingus soient capturés dans toute leur splendeur.
L’album comprend huit pièces soigneusement sélectionnées qui mettent en avant la polyvalence du répertoire de Mingus. L’un des morceaux remarquables est “GG Train”, une version réarrangée du morceau original de l’album “Mingus Ah Um” de 1959. Ce morceau reçoit un traitement frais et énergique, mettant en valeur toute la dynamique de la big band. “Peggy’s Blue Skylight”, un morceau qui était un élément incontournable des performances en direct de Mingus pendant des années, reçoit une nouvelle impulsion avec un arrangement qui équilibre les tonalités bluesy avec des sections de cuivres vibrantes. Un autre moment fort est “The Clown”, le morceau titre de l’album de 1957. Cet enregistrement présente une narration poignante par le fils de Charles, Eric Mingus, ajoutant une touche personnelle à la pièce.
“Pithecanthropus Erectus”, à l’origine de 1956, est l’une des compositions les plus expérimentales de Mingus. Dans cette performance, le groupe souligne les thèmes évolutionnistes et sociétaux de la pièce, ce qui donne lieu à une interprétation puissante et immersive. À noter également, “Song for Keki”, un morceau moins connu de Mingus à l’origine prévu comme esquisse musicale pour le film “Mingus”. L’arrangeur Sy Johnson l’a étendu en une composition complète pour big band qui fait ses débuts ici.
L’album se termine avec “Farewell Farwell”, une conclusion émotive qui résume parfaitement la mélancolie et la résilience de la musique de Mingus. Cette performance démontre comment la Mingus Big Band non seulement garde vivante l’héritage du grand maître, mais le renouvelle également avec une touche contemporaine. “The Charles Mingus Centennial Sessions Vol. 2” est un ajout précieux au répertoire de la Mingus Big Band et un incontournable pour tout amateur de jazz. L’album confirme à nouveau à quel point la musique de Charles Mingus reste pertinente et inspirante, même des décennies après sa disparition. (7/10) (Candid Records)