Chaque semaine, des dizaines de nouveaux albums arrivent à la rédaction de Maxazine. Bien trop nombreux pour tous les écouter, et encore moins pour tous les critiquer. Une critique par jour fait qu’il reste trop d’albums délaissés. Et c’est dommage. C’est pourquoi nous publions aujourd’hui un aperçu des albums qui arrivent à la rédaction sous forme de critiques courtes.
Jeremy Rose – Infinity II
Pour le saxophoniste Jeremy Rose, l’intérêt réside moins dans la structure d’un morceau que dans le sentiment que la musique peut provoquer. ‘Infinity II’ commence avec l’électronique de ‘Full Moon’, qui se fond sans effort dans le deuxième morceau de l’album, ‘Futures’. Les paysages sonores se mêlent pour aboutir au premier morceau ayant plus de « corps », grâce à la batterie de Tully Ryan et aux motifs synthétiques répétitifs de Ben Carey. Dans ‘The Great Wave of Kanagawa’, on retrouve la signature de Rose : un jeu lyrique, un son riche et une audace certaine. Malheureusement, c’est l’un des rares morceaux vraiment intéressants de cet album, qui s’écoule presque sans fin (le titre de l’album est bien choisi). Rose possède une armoire pleine de récompenses, mais l’intention profonde de cet ouvrage nous échappe. Rien n’est excitant, rien ne clarifie pourquoi ce disque a été réalisé. Comme pour de nombreux albums mêlant ambient, soundscapes, musique électronique et jazz, ‘Infinity II’ s’enlise dans une méditation interminable. Conseil : écoutez ‘Daughter of the Seas’. Bien meilleur. (Jeroen Mulder) (5/10) (Jeremy Rose)

Aya Nakamura – Destinée
Avec ‘Destinée’, Aya Nakamura propose un album centré sur la croissance personnelle, la réflexion émotionnelle et le développement artistique. Des morceaux comme ‘Kouma’, ‘Baddies’ et ‘Désarmer’ démontrent sa capacité à fusionner afrobeats, R&B et pop électronique dans une production cohérente. Sa voix est l’instrument central, portant mélodies et émotions, tandis que les contributions d’invités comme Kali Uchis et Shenseea apportent une variété supplémentaire. L’album explore des thèmes tels que l’identité, les relations et les choix de vie, équilibrant rythmes dansants et moments introspectifs. La production est claire et puissante, attentive à la dynamique et à l’atmosphère, convenant autant à l’écoute énergique qu’aux moments contemplatifs. Bien que certains motifs rythmiques rappellent ses œuvres précédentes, ce projet montre l’affinement de son son. ‘Destinée’ semble un chapitre mature où Nakamura invite son public à grandir avec sa vision artistique et son point de vue personnel. L’album renforce sa position comme voix majeure de la pop contemporaine. (Elodie Renard) (8/10) (Warner Music France)

Oneohtrix Point Never – Tranquilizer
‘Tranquilizer’ de Oneohtrix Point Never est un album soigneusement conçu, caractérisé par des couches d’échantillons, textures et sons provenant d’anciens archives et matériels. Des titres comme ‘Lifeworld’, ‘For Residue’ et ‘Cherry Blue’ offrent une expérience d’écoute organique mais déstabilisante, alternant transitions inattendues et fragments rythmiques. L’album explore les thèmes de la mémoire, de la répétition et du sens du son, tandis que les structures abstraites conservent une résonance émotionnelle. La production est subtile mais riche, révélant de nouveaux détails à chaque écoute. L’album se vit comme un rêve où son et intention se rencontrent, invitant l’auditeur à réfléchir sur la manière dont le son prend sens. Il demande temps et attention, mais récompense par un univers sonore unique où nostalgie et expérimentation se conjuguent. L’équilibre entre structures minimalistes et mélodies bien placées crée une expérience profonde et équilibrée. ‘Tranquilizer’ illustre ainsi la musique électronique contemporaine engageante tant sur le plan intellectuel qu’émotionnel. (Elodie Renard) (6/10) (Warp Records)

De La Soul – Cabin in the Sky
L’album ‘Cabin in the Sky’ de De La Soul se concentre sur la mémoire, le respect et la réflexion. Le single ‘The Package’ ouvre l’album, montrant comment le groupe combine son style lyrique caractéristique avec des thèmes contemporains tels que la perte, l’héritage et la connexion. Des morceaux comme ‘Flying Machines’ et ‘Golden Age’ mettent en avant des collaborations avec Nas, Common, Killer Mike et Black Thought, renforçant la profondeur émotionnelle de l’album sans détourner l’attention de De La Soul. La production marie beats chaleureux et sonorités hip-hop modernes, offrant un son à la fois familier et frais. L’album alterne morceaux énergiques et titres introspectifs, démontrant la pertinence continue du groupe. La combinaison d’éléments nostalgiques et d’influences innovantes crée une œuvre cohérente et significative, séduisant anciens et nouveaux auditeurs. ‘Cabin in the Sky’ rend hommage au passé et démontre créativité et collaboration continues. (William Brown) (8/10) (Mass Appeal)

The Beatles – Anthology 4
L’album ‘Anthology 4’ des Beatles présente une collection d’enregistrements rares, démos et versions alternatives de titres connus comme ‘Free as a Bird’ et ‘Real Love’. Les enregistrements sont soigneusement restaurés, avec des lignes vocales claires, tout en conservant l’atmosphère historique des studios. Le matériel offre un aperçu unique du processus créatif du groupe, révélant l’évolution des esquisses initiales aux versions finales. Bien que certains fragments soient des variantes de matériel déjà publié, l’album propose un paysage sonore riche et varié, mêlant nostalgie et découverte. La combinaison de fragments studio bruts et de prises plus polies rend l’écoute dynamique et approfondit la compréhension de l’œuvre du groupe. Pour les collectionneurs, c’est un ajout précieux ; pour les nouveaux auditeurs, un voyage historique. L’album invite à une écoute attentive et répétée, car détails et subtilités émergent constamment. ‘Anthology 4’ sert de document de réflexion, d’archivage et de préservation de l’histoire musicale. (Anton Dupont) (7/10) (Apple Records)

