L’aperçu des nouveaux albums : Ryuichi Sakamoto, Bill Wyman et des autres

Chaque semaine, des dizaines de nouveaux albums arrivent à la rédaction de Maxazine. Beaucoup trop pour tous les écouter, encore moins les critiquer. Rédiger une critique par jour signifie que trop d’albums restent de côté. Et c’est dommage. C’est pourquoi nous proposons aujourd’hui un aperçu des albums reçus par la rédaction avec des critiques courtes.

Jonathan Powell – Mambo Jazz Party

Le nouvel album de Jonathan Powell, *Mambo Jazz Party*, est une exploration étincelante et énergique du jazz latin et électrique. Powell, peut-être connu comme membre de groupes légendaires tels que Eddie Palmieri, Oscar Hernandez and the Spanish Harlem Orchestra et Tito Puente Jr., sait ce qu’il fait. Dès la première note, il est évident que cet album est une fête de rythme, de groove et de tradition, combinée à des influences modernes. Le musicien chevronné de la scène jazz latin de New York apporte son expérience et sa passion à chaque morceau, soutenu par un ensemble de 18 musiciens pleins d’énergie. Quelques morceaux de l’album se démarquent particulièrement. “Juancito” est un hommage émouvant au trompettiste portoricain Juancito Torres, où la trompette de Powell se mêle au jeu puissant du tromboniste Jimmy Bosch. “Hope” dégage une atmosphère sereine, presque méditative, accentuée par un solo de guitare enflammé de Nir Felder. La version de Powell du morceau de Chick Corea “You’re Everything” apporte une nouvelle interprétation à ce classique, en l’intégrant dans un style salsa, avec la voix d’Ariacne Trujilo qui s’harmonise parfaitement avec l’ensemble. Que ce soit les rythmes entraînants de la campana ou les ambiances rêveuses du jazz électrique, *Mambo Jazz Party* est un chef-d’œuvre qui allie culture et musique de manière innovante. Cet album est recommandé tant aux amateurs de jazz chevronnés qu’à ceux qui souhaitent découvrir cette musique. (Norman van den Wildenberg) (8/10) (Circle 9)

Ryuichi Sakamoto – Opus

L’album *Opus* du grand maître japonais Ryuichi Sakamoto est une œuvre qui confirme son héritage en tant que l’un des compositeurs modernes les plus influents. *Opus* est l’enregistrement de sa dernière performance avant son décès, tissant de manière impressionnante des éléments de musique classique avec des influences ambiantes et minimalistes, suscitant une résonance émotionnelle profonde. Cet album, qui est sorti plus tôt en tant que film, offre aux auditeurs un aperçu intime de l’âme du compositeur. La maîtrise de Sakamoto en matière d’atmosphère et de sonorité fait de *Opus* une création intemporelle, à la fois méditative et envoûtante. L’influence de Sakamoto va bien au-delà de sa musique. En tant que compositeur, il a créé un pont entre les sons traditionnels japonais et les formes musicales occidentales, inspirant des artistes du monde entier. Son œuvre, qui va des partitions cinématographiques aux expériences avant-gardistes, témoigne d’une musicalité profonde et d’un sens raffiné de l’émotion. Avec *Opus*, son héritage en tant que compositeur visionnaire est renforcé et célébré. Cet album est un hommage approprié à l’incroyable héritage artistique de Sakamoto et un incontournable pour tout amateur de musique. Avec une composition parfaitement équilibrée et une couche émotionnelle profonde, *Opus* mérite rien de moins qu’un 9 sur 10. C’est une expérience d’écoute à la fois sobre et grandiose, qui continue de résonner bien après que la dernière note ait été jouée. (Jan Vranken) (9/10) (KAB America Inc)

Charlie Overbey – In Good Company

Charlie Overbey, un auteur-compositeur chevronné de Los Angeles, résume sa carrière à ce jour dans l’album *In Good Company*. Ce travail rétrospectif montre comment le parcours musical d’Overbey s’est développé, depuis ses débuts dans la scène cowpunk avec Custom Made Scare jusqu’à son statut actuel de nom respecté dans la country, l’americana et le southern rock. L’album contient des contributions d’une liste impressionnante de musiciens, dont Nils Lofgren, Marcus King et Duane Betts. Ces collaborations ajoutent une couche supplémentaire d’authenticité et de savoir-faire à la solide composition d’Overbey. “Champagne, Cocaine, Cadillacs & Cash”, le premier single de l’album, est un morceau de southern rock avec une touche brute, dans lequel le jeu de guitare de Marcus King et la voix puissante de Jaime Wyatt se démarquent. Le deuxième morceau, “Life of Rock & Roll”, est un hommage aux légendes du rock et montre le lien profond d’Overbey avec l’histoire de la musique. Avec Nils Lofgren jouant sur “The Innocence”, les attentes sont élevées. Oui, c’est finalement le morceau le plus fort, mais même celui-ci à peine atteint la moyenne. “If We Ever Get Out”, une ballade désespérée mais pleine d’espoir, clôt la série de singles et offre un aperçu du côté réfléchi d’Overbey. *In Good Company* est un album qui donne une bonne idée de l’œuvre de Charlie Overbey, tant pour les nouveaux venus que pour les anciens fans, mais pas plus que cela. (William Brown) (5/10) (Lone Hawk Records)

Bill Wyman – Drive my Car

L’album *Drive My Car* de Bill Wyman marque un retour important pour l’ancien bassiste des Rolling Stones. L’album mélange le rhythm and blues anglo-américain avec une influence détendue de JJ Cale et s’ouvre sur une reprise unique de “Thunder On The Mountain” de Bob Dylan, créant une ambiance relaxante qui rappelle Ry Cooder. Bien que *Drive My Car* offre des moments agréables et souligne les connexions de Wyman dans le monde de la musique, il ne propose pas de musique révolutionnaire. Dans l’ensemble, l’album est une collection solide de morceaux, méritant un respectable 7 sur 10. Les fans du style de Wyman l’apprécieront, bien qu’il ne résonne peut-être pas aussi fortement auprès d’un public plus large. (Anton Dupont) (7/10) (Ripple Productions)

Sex Magic Wizards – Death Grip

Sex Magic Wizards est un groupe de rock-jazz audacieux d’Oslo, en Norvège, connu pour son style singulier et ses sorties indépendantes. Leur dernier album, *Death Grip*, confirme leur réputation d’innovateurs dans le monde de la musique. Dès les premières notes, il est clair que le groupe ne suit aucune convention ou règle. La basse saturée, dont la beauté réside précisément dans la rudesse du son, et les tambours désordonnés mais brillamment ingénieux, offrent une expérience rafraîchissante qui évoque un vent de fraîcheur dans le monde souvent prévisible de la musique pop. Le titre éponyme “Death Grip” est un point culminant de l’album. Bien que l’album ne compte que huit morceaux, il regorge de musique aventureuse qui explore et dépasse les limites. C’est une œuvre qui, malgré sa courte durée, laisse une impression durable. Les parties de saxophone sur l’album, bien que puissantes, suscitent le désir d’une collaboration avec quelqu’un comme Hans Dulfer, qui aurait sans aucun doute pu ajouter une dimension supplémentaire. Pour les amateurs de musique avec des bords rugueux et des structures non conventionnelles, *Death Grip* est fortement recommandé. L’album est une puissante confirmation de la capacité des Sex Magic Wizards à créer de la musique qui sort des sentiers battus tout en restant musicalement raffinée. (Jan Vranken) (8/10) (Sex Magic Wizards)