L’aperçu des nouveaux albums pour Samedi 13 Juillet 2024: Eminem, Marc Almond, Remi Wolf et plus

Chaque semaine, des dizaines de nouveaux albums arrivent à la rédaction de Maxazine. Beaucoup trop pour tous les écouter, encore moins les critiquer. Une critique par jour laisse encore trop d’albums de côté. C’est pourquoi nous publions aujourd’hui un aperçu des albums reçus à la rédaction avec de courtes critiques.

Eminem – The Death Of Slim Shady (Coup De Grâce)

Eminem a officiellement enterré son alter ego Slim Shady avec la sortie de ‘The Death Of Slim Shady (Coup De Grâce)’. Après des semaines de mystère, de teasers et du hit ‘Houdini’, il sort dix-neuf nouvelles pistes qui marquent la fin d’une phase emblématique de sa carrière. L’album commence de manière introspective avec ‘Renaissance’ et ‘Habits’, où Eminem explore son passé. ‘Trouble’ et ‘Brand New Dance’ apportent de l’énergie, tandis que ‘Evil’ et ‘All You Got’ mettent en lumière ses démons intérieurs. Avec ‘Lucifer’ et ‘Antichrist’, il explore des thèmes religieux. ‘Fuel’ et ‘Road Rage’ offrent un coup de boost énergique, suivis du hit ‘Houdini’, où Slim Shady disparaît. Avec le puissant ‘Guilty Conscience 2’, il propose une suite acérée à la chanson originale avec Dr. Dre. ‘Head Honcho’, ‘Temporary’ et ‘Bad One’ offrent des beats lourds et de la mélancolie, tandis que ‘Tobey’ présente des collaborations avec Big Sean et BabyTron. Mais ce sont là les points forts. ‘The Death Of Slim Shady (Coup De Grâce)’ n’est pas un mauvais album pour un premier album, loin de là. Mais c’est le douzième album d’Eminem, et on espère un peu plus que la même complainte encore et encore. Pour être honnête : nous attendons désormais autre chose d’un rappeur de la trempe d’Eminem. (Norman van den Wildenberg) (5/10) (Interscope)

Lakecia Benjamin – Phoenix Reimagined (Live)

Après sa fabuleuse performance au Festival International de Jazz d’Uhoda à Liège plus tôt cette année, les attentes étaient élevées pour le nouvel album de Lakecia Benjamin. ‘Phoenix Reimagined’ (Live) dépasse ces attentes. Cet album est un chef-d’œuvre d’énergie électrique et de savoir-faire inégalé, capturé avec une qualité d’enregistrement remarquablement bonne. Dès l’ouverture avec ‘Trane’, il est évident que le niveau de Benjamin et de son groupe est immensément élevé. Le morceau titre, ‘Phoenix Reimagined’, élève l’album à un niveau supérieur avec des performances invitées des géants du jazz Randy Brecker, Jeff ‘Tain’ Watts et John Scofield. Leurs contributions sont incroyablement bonnes et renforcent le son dynamique et innovant que Benjamin recherche. Les musiciens de cet album, dont Zaccai Curtis (piano), Elias Bailey (basse) et EJ Strickland (batterie), réalisent des performances exceptionnelles. ‘Phoenix Reimagined’ n’est pas seulement un album live; c’est un document d’une soirée électrique pleine de jazz brillant. Écoutez cet album avec un bon casque pour une expérience encore plus intense. L’énergie et le savoir-faire de Lakecia Benjamin et de son groupe éclatent à chaque morceau, faisant de cet album un incontournable pour tout amateur de jazz. (Jan Vranken) (9/10) (Ropedope)

Orquesta Akokán – Akokán

L’album ‘Akokán’ d’Orquesta Akokán s’inspire clairement des sons de la Buena Vista Social Club, mais avec une production légèrement plus basique, ce qui donne à l’ensemble un caractère plus authentique. Cette approche renforce le charme nostalgique de l’album et rend un hommage profond aux racines du son et au savoir-faire de la génération actuelle de musiciens cubains. Dès les premières notes, il est évident que les amateurs d’arrangements de cuivres magnifiquement stylisés seront comblés par cet album. Les saxophones et trompettes, joués par des musiciens de haut niveau comme César Lopez, Carlos “Afrokán” Alvarez Guerra et Santiago Ceballos Seijido, sont impressionnants et puissants. Chaque morceau respire les riches traditions musicales de Cuba, avec des influences de mambo, rhumba, tumbao et cha-cha-cha, combinées à du jazz latin moderne. Orquesta Akokán, née de la vision partagée du chanteur José “Pepito” Gómez, du producteur Jacob Plasse et de l’arrangeur Michael Eckroth, démontre avec cet album pourquoi ils font partie de l’élite de la scène musicale latine. Leur jeu collectif est magistral, et l’amour de la musique transparaît dans chaque note. Les morceaux ne sont pas seulement techniquement impressionnants, mais aussi imprégnés d’émotion et de profondeur historique. L’album a été enregistré dans les légendaires studios Areito à La Havane, ce qui contribue à son authenticité sonore. Le choix de ce lieu d’enregistrement est un clin d’œil au riche passé musical de Cuba et ajoute une couche supplémentaire de véracité à la musique. Reste à voir si cet album obtiendra à nouveau une nomination aux Grammy, mais le fait est que ‘Akokán’ est un album exceptionnel. C’est un hommage vibrant et sincère aux traditions musicales de Cuba, interprété par certains des meilleurs musiciens de l’île et d’ailleurs. Pour tous ceux qui aiment les grandes heures de la musique cubaine, cet album est un incontournable. (Jan Vranken) (8/10) (Daptone)

Marc Almond – I’m Not Anyone

Marc Almond, connu pour son ancien groupe Soft Cell, est toujours actif dans l’industrie musicale. Il y a quelques années, il était encore visible en tant que sidekick vocal avec l’orchestre de Jools Holland, une performance qui n’a pas été particulièrement bien reçue. Maintenant, Almond a sorti ‘I’m Not Anyone’, un album de reprises comprenant onze morceaux qu’il dit avoir trouvés en explorant les recoins de YouTube. Comme source d’inspiration, c’est plutôt décevant. L’album comprend des reprises de Neil Diamond, Mahalia Jackson, Don McLean, et même quelques morceaux moins connus de Blue Cheer. Le résultat est une collection de favoris personnels sans aucune cohérence thématique, hormis la voix caractéristique d’Almond.

Un des points forts de l’album est ‘I’m in the Light’, où les chœurs sont assurés par Iain Hornall de 10CC et Electric Light Orchestra. C’est un compliment pour Iain, mais pas pour Marc. Les chansons originales sont bien meilleures et les réarrangements n’apportent rien de nouveau. La reprise de “Trouble of the World” de Mahalia Jackson est un point bas. C’est un choix audacieux de vouloir reprendre ce genre de matériel, et le résultat est que les gens veulent immédiatement écouter l’original. Il en va de même pour la version bâclée d’Almond de ‘Lonely Looking Sky’ de Neil Diamond, tirée de la magnifique bande sonore de ‘Jonathan Livingston Seagull’. Cela n’ajoute rien aux originaux incroyables. Pour moi, Marc peut rester tranquillement au soleil au Portugal, où il vit. Cet album est un échec. (Jan Vranken) (4/10) (BMG)

Remi Wolf – Big Ideas

Remi Wolf est devenue connue grâce à son apparition dans The Late Show with Stephen Colbert, où elle a interprété le single ‘Cinderella’. C’est précisément ce souvenir qui m’a conduit à cet album. La même ambiance fraîche se retrouve dans “Toro”, dont l’intro est 100% copiée de ‘Loco’ de Fun Lovin’ Criminals, ainsi que dans la ballade détendue “Motorcycle” et le numéro alt-rock entraînant “Alone in Miami.” Cet album, avec des contributions de producteurs comme Kenny Beats, Leon Michels et les Dap-Kings, dégage un éclectisme évident. L’influence des Dap-Kings, en particulier en tant que section de cuivres, est indéniable. Leur présence confère à l’album une ambiance rétro irrésistible qui donne envie de danser. ‘Cinderella’ était peut-être déjà un hit pour les fervents auditeurs de radio, mais des morceaux comme ‘Soup’ ont une qualité accrocheuse rappelant les hits de Kylie Minogue, et restent en tête toute la journée. Remi Wolf

génère un style intense et transcendant les genres de la pop indie, où elle intègre sans effort des éléments de rock classique, d’indie funky et de nu-disco ensoleillée. ‘Big Ideas’ frappe juste commercialement; il n’offre pas de nouveautés révolutionnaires, mais est extrêmement bien produit. Cet album, souvent qualifié de ‘radio-friendly’, est parfait pour un trajet en voiture vers un festival estival ou une fête dans le jardin. De petits détails raffinés, comme la cloche à vache dans ‘Toro’ et le style vocal à la Nirvana dans ‘Alone in Miami’, montrent que la musique de Wolf est bien plus que de la pop standard. Bien que les influences soient parfois reconnaissables, comme la pop psychédélique gothique à la Tame Impala dans “Cherries & Cream”, cela s’inscrit parfaitement dans la tendance actuelle de la musique pleine de références et de détails cachés. Un morceau comme ‘Wave’, qui mélange du ska hypnotique avec un refrain puissant de nu-metal, montre comment cette approche peut aboutir à des résultats rafraîchissants. ‘Big Ideas’ est un album léger et agréable qui parvient à équilibrer succès commercial et originalité artistique. C’est la bande-son idéale pour une journée d’été joyeuse et garantit de mettre de bonne humeur. En écoutant tout l’album, vous vous direz constamment ‘D’où ça me dit quelque chose ?’. Et rien que ça, c’est déjà un exploit. (Elodie Renard) (7/10) (Island)