Chaque semaine, des dizaines de nouveaux albums arrivent à la rédaction de Maxazine. Beaucoup trop pour tous les écouter, encore moins les critiquer. Une critique par jour laisse trop d’albums de côté. C’est dommage. C’est pourquoi nous présentons aujourd’hui un aperçu des albums qui arrivent à la rédaction avec de courtes critiques.
Wild River – Never Better
Wild Rivers sortira bientôt leur nouvel album ‘Never Better’ via Nettwerk, succédant à leur dernier album, ‘Sidelines’. En avant-première, le nouveau single ‘Backfire’ est apparu, parlant de manquer des opportunités dans les relations par réticence par peur des conséquences. Produit par Gabe Wax et enregistré à Joshua Tree, CA, ‘Never Better’ reflète les dernières années du groupe, confronté à l’épuisement, aux problèmes de santé mentale et aux longues tournées, mais redécouvrant également la joie de faire de la musique ensemble. Les huit titres, incluant des morceaux déjà sortis comme ‘Anyways, I Love You’, ‘Cave’ et ‘Everywhere I Go’, montrent Wild Rivers à leur manière la plus authentique et confiante. Un album joyeux qui pourrait bien s’avérer être l’un des albums les plus entraînants de 2024. Joyeux et entraînant, mais jamais innovant. Mais est-ce toujours nécessaire? (Norman van den Wildenberg) (7/10) (Nettwerk)
Jake Xerxes Fussell – When I’m Called
Sur son cinquième album, ‘When I’m Called’, Jake Xerxes Fussell explore en profondeur l’attrait intemporel de la musique folk. De retour avec son dernier travail sous Fat Possum Records, Fussell plonge dans des mélodies traditionnelles imprégnées de révélations personnelles et d’échos historiques. Avec le producteur James Elkington et un casting étoilé comprenant Blake Mills et Joan Shelley, Fussell tisse une tapisserie d’arrangements chaleureux et détaillés qui redonnent vie aux anciens morceaux. Du morceau d’ouverture émouvant ‘Andy Warhol’, inspiré par le célèbre artiste, aux sons saisissants de ‘One Morning in May’, chaque morceau de ‘When I’m Called’ résonne avec l’approche minutieuse de Fussell en matière de narration. Sa voix caractéristique et son jeu de guitare subtil forment le cœur de l’album, tandis que des couches de piano, de pedal steel et de synth enrichissent les paysages sonores. Avec des hommages à des mentors comme Art Rosenbaum et une profonde appréciation de la tradition folk, Fussell navigue avec grâce et profondeur à travers les thèmes de l’identité et de la connexion. ‘When I’m Called’ se présente comme l’œuvre la plus convaincante de Fussell à ce jour. Une exploration continue du riche tissu de la musique américaine. Minimaliste, mais c’est là sa grande force. (Norman van den Wildenberg) (8/10) (Fat Possum Records)
Neil Sadler – Past to Present
Le 31 mars de cette année, le No Machine Studio de Wokingham, en Angleterre, a fermé ses portes après avoir été pendant trente ans le domaine du guitariste et chanteur Neil Sadler. Dans ce studio, de nombreux musiciens ont fait leurs enregistrements, généralement avec Neil aux commandes. Pour n’en citer que quelques-uns : Eric Street Band avec son vieux camarade Dennis Siggery, le UK Blues Project, Blue Touch et Larry Miller. La période Covid n’a pas été favorable au studio et des problèmes de santé ont finalement poussé Neil à fermer le studio. Le sang ne ment pas – Neil Sadler reste un musicien dans l’âme – et il restait encore du travail sur la planche. De ce travail, une combinaison de morceaux déjà parus et de tout nouveaux morceaux, il a fait un choix et les a réenregistrés. Parmi les onze morceaux, huit sont écrits par Neil, un en collaboration avec sa petite amie Karen Jenkinson, un par Henry Hopkins et le UK Blues Project, et la seule reprise est de Memphis Minnie et Kansas Joe McCoy. Le résultat est un excellent album. Musicalement, il est solidement ancré dans le blues avec des incursions dans le rock et la soul. C’est un album très personnel. Neil a tout de même laissé quelque chose derrière lui avec la fermeture de son studio. Ses problèmes de santé et ceux de sa petite amie Karen ont certainement aussi eu un impact sur lui. Cela s’entend clairement. Cela commence déjà avec le morceau d’ouverture “No Love Left, No More”, un blues très émouvant sur l’adieu à l’ancien et la transition vers le nouveau. Avant de se consacrer à plein temps à la musique, Neil a eu un emploi « réel » pendant un certain temps. Il le décrit joliment dans “A Bad Case Of Company Blues”. “I Ain’t Gonna Cross No River” décrit son ressenti lorsque Neil et Karen ont tous deux reçu le diagnostic de cancer et qu’il n’avait aucune envie de s’y résigner. L’album se termine par le magnifique blues instrumental “No Rush”. Ce ne sont là que quelques exemples que l’on peut entendre sur cet album solo très réussi de Neil Sadler. Grande classe, très recommandé. (Eric Campfens) (8/10) (Neil Sadler)
MC Solaar – Eclats Cosmiques
Avec ‘Eclats Cosmiques’, MC Solaar livre la deuxième partie de son triptyque annoncé, marquant ainsi l’une des périodes les plus productives de sa longue carrière. Que Solaar maîtrise encore son art à la perfection était déjà évident avec la première partie de ce triptyque sortie plus tôt cette année, et cette deuxième partie est encore meilleure. Écoutez le morceau d’ouverture ‘Tot et vrai’, un exemple de la célèbre flow de Solaar, des textes d’un haut niveau littéraire et une musique immédiatement reconnaissable comme le son Solaar. ‘Cinema’ est une de ces chansons d’amour typiques, comme seul Solaar sait les faire. Délicieux. Ce triptyque devient de plus en plus savoureux à mesure qu’il approche de son achèvement. Solaar n’est jamais parti, il continue de donner à tous une belle leçon sur la manière de rapper. Quel album fantastique! (Elodie Renard) (9/10) (Osmose Inverse)
Kokoko! – Butu
Kokoko! plonge avec ‘Butu’ au cœur de la vie nocturne de Kinshasa. Dès le premier morceau, l’album vous transporte dans un paysage sonore chaotique et frénétique qui reflète les rues animées et imprévisibles de la capitale congolaise. C’est comme si vous étiez au milieu de la circulation, entouré d’une multitude de sons sauvages. De ce chaos initial émerge un beat irrésistible qui propulse l’album. La musique est brute, non raffinée et spontanée, un témoignage de l’esprit inventif du groupe. L’utilisation d’instruments faits maison, fabriqués à partir de déchets de rue et de matériaux récupérés, donne une texture unique au son et reflète l’environnement dur et ingénieux d’où ils viennent. ‘Butu’ est un creuset d’influences, avec un mélange de textures électroniques lo-fi, de grooves incessants et de rythmes étranges. Ce mélange éclectique se fond dans un torrent de sons, comparable aux rapides du fleuve Congo, dont la puissance et l’imprévisibilité sont perceptibles même depuis les rives de la ville. L’énergie de l’album est incessante et capture le pouls nocturne de Kinshasa, qui se traduit par une série de morceaux constamment uptempo et bruyants. L’album est un choc culturel dans le meilleur sens du terme, vous immergeant dans le chaos cosmopolite de Kinshasa. Écouter ‘Butu’ c’est comme être transporté là-bas, vivant de près la vie animée de la ville. Laissez cet album vous submerger comme une expérience déroutante mais délicieuse. Kokoko! a créé quelque chose de vraiment spécial avec cet album. Une célébration de l’esprit indomptable de leur ville et une preuve de la puissance de la musique à transcender les frontières. (Jan Vranken) (9/10) (Kokoko!)