Chaque semaine, des dizaines de nouveaux albums arrivent dans les bureaux de Maxazine. Il y en a bien trop pour tous les écouter, encore moins pour les critiquer. Une critique par jour ne suffit pas, et de nombreux albums restent de côté. Ce serait dommage. C’est pourquoi aujourd’hui, nous vous proposons un aperçu des albums qui arrivent à la rédaction, en de courtes critiques.
Mojo Fire – Raving Family EP
Avec leur premier EP ‘Raving Family EP’, la nouvelle sensation happy hardcore Mojo Fire fait revivre le son happy hardcore des années 90. L’EP compte six titres, avec un accent particulier sur la piste ‘When The Stars Collide’. Les sons de synthétiseur très reconnaissables, les beats solides et les voix hautes et joyeuses vous replongent immédiatement dans les années 90. Tous les titres de cet EP sont forts, et ‘Young Ones’, ‘New Vibration’ et ‘Never Be Alone Again’ méritent également d’être mentionnés. Avec la construction caractéristique de ces morceaux, Mojo Fire parvient à honorer les sons distinctifs des années 90. Cela montre bien que cette musique New Rave uptempo de Mojo Fire peut et doit rivaliser avec les classiques happy hardcore des années 90. (Stefanie Portegies) (8/10) (Life’s a Beach)
Hiatus Kaiyote – Love Heart Cheat Code
Hiatus Kaiyote, le groupe australien connu pour son mélange unique de R&B, jazz et hip-hop, revient avec son nouvel album, ‘Love Heart Cheat Code’. Cette sortie continue de montrer leur fusion dynamique de sons, mais avec une touche nostalgique supplémentaire qui évoque l’esprit de l’époque hippie et le mêle harmonieusement aux vibrations contemporaines. ‘Telescope’ est un point fort, offrant une expérience jazzy, décalée et uptempo qui met en valeur l’habileté et la composition créative du groupe. Ce morceau, ainsi que d’autres sur l’album, rappelle des influences allant de Jamiroquai à Little Simz, démontrant que Hiatus Kaiyote peut tisser divers styles en un son cohérent.
‘How to Meet Yourself’ apporte une autre ambiance, rappelant Cleo Sol avec INFLO à la production. Ce morceau à la sensation douce et soul ajoute de la profondeur et de la variété à l’album et montre la polyvalence du groupe. L’album se termine par une mise à jour brute du classique acid rock de Jefferson Airplane ‘White Rabbit’, établissant le ton pour un voyage à travers le temps et les genres. Ce morceau illustre la capacité du groupe à rendre hommage au passé tout en injectant leur flair moderne et complexe. Malgré les points forts de l’album et le plaisir indéniable qu’il procure, ‘Love Heart Cheat Code’ manque d’originalité révolutionnaire. Le groupe excelle dans la combinaison des influences et la production de musique de haute qualité, mais le manque d’une direction nouvelle claire empêche l’album d’être un chef-d’œuvre. Dans l’ensemble, ‘Love Heart Cheat Code’ est une brillante démonstration du talent et de la musicalité de Hiatus Kaiyote et mérite une solide note de 8 sur 10. C’est un album qui ravit par son mélange de passé et de présent, bien qu’il laisse le sentiment que le groupe est encore capable de repousser davantage les limites. (Jan Vranken) (8/10) (Brainfeeder)
Wilco – Hot Sun Cool Shroud
Wilco, qui a évolué d’un groupe alt-country rugueux à un groupe de rock indie mature et éclectique, est connu pour sa production musicale polyvalente sous la direction du fondateur Jeff Tweedy. Avec leur dernière sortie, ‘Hot Sun Cool Shroud’, qui ne compte que six titres, ils présentent ce qui est en réalité plus un EP qu’un album complet. Cela soulève la question : la source d’inspiration s’est-elle tarie ? Il est immédiatement évident que le chant est plutôt ennuyeux et agaçant, apparemment intentionnellement. Chaque morceau a une touche d’arrogance, comme si le groupe essayait d’être artistique sans utiliser des accords musicaux réellement complexes. Cela donne une impression de ‘nous prétendons avoir beaucoup de profondeur, mais nous jouons seulement trois accords’. Dès le début, l’album n’arrive pas vraiment à captiver. Bien que la production soit de haute qualité et maintienne l’ensemble, cela ne suffit pas à masquer les lacunes des morceaux. ‘Livid’, par exemple, est terriblement irritant, mais sonne bien. Cependant, cela ne sert à rien, car un bon son ne fait pas une bonne chanson. ‘Hot Sun Cool Shroud’ manque de l’originalité et de l’ingéniosité musicale qui ont rendu Wilco si attrayant dans le passé. La tentative de créer une ambiance artistique échoue à cause du chant monotone et des structures musicales simples. On a l’impression que le groupe essaie ici de sonner expérimental sans la profondeur associée. En somme, ‘Hot Sun Cool Shroud’ est une sortie décevante d’un groupe qui a montré tellement plus de potentiel dans le passé. Malgré la production solide, l’album dans son ensemble reste plat et peu inspirant. Espérons qu’ils retrouveront cette étincelle qui les rendait autrefois si spéciaux lors de leur prochain projet. (5/10) (Jan Vranken) (DBPM records)
Shaquille O’Neal – You Can’t Stop the Reign
Avec un peu d’aide de ses amis (la production est signée Fu-Schnickens, Ali de A Tribe Called Quest, Def Jef et Erick Sermon), la plus grande star de basket du début des années 90, Shaquille O’Neal, a sorti en 1993 ‘Shaq Diesel’, un album où il montrait modestement ses compétences en rap. L’année suivante, il a sorti ‘Shaq-Fu: Da Return’. Maintenant, il est de retour, avec un nouvel album. Trop cool !
Avec ‘You Can’t Stop the Reign’, Shaquille O’Neal livre encore un album de rap où sa propre contribution est minimale. L’album est une grande consultation de Shaq avec ses amis musiciens comme The Notorious B.I.G., Jay Z, Mobb Deep, Lord Tariq et Bobby Brown. Cela en fait un album agréable à écouter, aussi smooth qu’un motherfucker. Artistiquement, cela ne vaut pas grand-chose ; c’est du papier peint pour une pool party. Et Shaq ? Il a encore fait un album ! N’est-ce pas génial ? Bien que ce ne soit pas un chef-d’œuvre artistique, la liste impressionnante des artistes invités offre une expérience d’écoute agréable. Le dernier projet musical de Shaq n’est peut-être pas un chef-d’œuvre, mais il est certainement divertissant, et hé ! Respect pour Shaq !
(Elodie Renard) (6/10) (Jersey Legends Productions)
Omar Apollo – God Said No
Omar Apollo a livré avec ‘God Said No’ un album qui suscite à la fois l’émerveillement et l’hilarité, notamment grâce à la combinaison comique de la photo de couverture et du titre. Cet album éveille la curiosité, mais aurait mieux fait de finir à la poubelle. Apollo, qui se dit connu pour son mélange de soul rétro et de R&B, prétend avoir acquis une base de fans avec ses précédents ‘succès’, comme son premier album ‘Ivory’. ‘God Said No’ est une déception. Le single ‘Less Of You’ est tellement horriblement mauvais qu’il en devient presque risible. La production par Blake Slatkin, Teo Halm, Carter Lang et Oscar Santander ne peut masquer le manque de profondeur. On dirait que le charme et la musicalité habituels d’Apollo se sont perdus dans une gimmick. L’album manque de l’authenticité et de la connexion émotionnelle qui caractérisaient ses travaux précédents. Je ne connais pas ses œuvres antérieures, et je ne vais pas m’y intéresser maintenant. Néanmoins, si vous cherchez une bande-son pour une fête des années 80 hilarante, ‘God Said No’ peut certainement offrir un certain amusement. Pour les amateurs de musique sérieux, cet album ne vaut cependant pas la peine. Écoutez-le pour le plaisir, mais n’en attendez pas beaucoup. (Anton Dupont) (3/10) (Omar Apollo, sous licence Warner Records)