Chaque semaine, des dizaines de nouveaux albums arrivent à la rédaction de Maxazine. Beaucoup trop pour tous les écouter, encore moins les critiquer. Une critique par jour signifie que trop d’albums restent de côté, et c’est dommage. C’est pourquoi nous proposons aujourd’hui un aperçu des albums reçus à la rédaction sous forme de courtes critiques.
Cowboy Boy – Lipstick On A Pig
Le deuxième album des pop-punkers de Cowboy Boy arbore à nouveau un gâteau en guise de pochette. C’est une idée amusante de le faire comme point de reconnaissance, car beaucoup de gens apprécient une petite douceur de temps en temps. Cet album est comme ce choix de gâteau que vous aimez, mais que vous auriez préféré remplacer par autre chose. Tout semble correct, mais on l’oublie assez rapidement, et on préfère retourner à ses autres groupes favoris. Les parties de guitare ressortent bien sur cet album, notamment les solos qui sont de bonne qualité, sans être exceptionnels. La chanteuse, en revanche, a un ton légèrement nasillard, ce qui est courant dans le punk, mais peut devenir agaçant ici. En somme, on peut dire que le gâteau a l’air meilleur qu’il n’en a le goût. (Rik Moors) (5/10) (Get Better Records)
Quantum Fantay – Oneironauts
Quantum Fantay a lancé ‘Oneironauts’, un album composé de deux mots grecs : ‘oneiro’, qui signifie rêve, et ‘naut’, qui signifie marin. Cet album conceptuel instrumental raconte l’histoire de deux amoureux ayant la capacité de voyager consciemment à travers leurs rêves. On entend plus de synthétiseurs, de paysages sonores et d’effets sonores que sur leurs albums précédents. Mais la basse et la guitare ne sont certainement pas oubliées. De plus, plusieurs pistes incluent des parties de flûte, comme le morceau d’ouverture ‘Flight Into Hive Mind’ et le titre éponyme. ‘Orchid Borealis’ est la dernière piste. Les orchidées ont une signification symbolique dans de nombreuses cultures, peut-être aussi sur cet album ? ‘Oneironauts’ n’est pas un album “rêveur”. Bien qu’il y ait quelques passages minimalistes, il y a généralement beaucoup à écouter, en raison notamment des nombreux détails. L’alternance/mélange entre les synthétiseurs et la guitare (basse) est bien réalisée. Pour certains amateurs de rock, certains passages peuvent sembler trop “électroniques”. De plus, le nombre de répétitions peut sembler excessif pour ce public. Cependant, l’ensemble est bien complété par des percussions et des batteries. ‘Oneironauts’ est manifestement composé avec soin. (Esther Kessel-Tamerus) (7/10) (Progressive Promotion Records)
Meshell Ndegeocello – No More Water: The Gospel of James Baldwin
Meshell Ndegeocello revient avec un chef-d’œuvre qui explore les frontières de la créativité musicale de manière inégalée. ‘No More Water: The Gospel of James Baldwin’ est un voyage aventureux qui défie à la fois intellectuellement et émotionnellement. La piste d’ouverture ‘Travel’ est rien de moins qu’une tour de force, un morceau qui stimule l’esprit et capte l’attention du début à la fin. Il s’agit d’une pièce si riche en couches et en subtilités qu’elle en devient presque accablante. Même la piste spoken word ‘Raise the Roof’, un genre souvent considéré comme moins musical, est ici imprégnée de musicalité. Ndegeocello apporte une dynamique rythmique qui donne vie aux mots, les faisant presque chanter. Les deux versions de ‘Pride’ sur l’album sont tout aussi ingénieuses, chacune représentant un univers sonore et émotionnel distinct, et témoignent de sa capacité extraordinaire à briser les barrières de genre. Avec ‘No More Water’, Ndegeocello prouve qu’il existe encore de la musique révolutionnaire à notre époque, une musique qui non seulement touche les auditeurs, mais explore également de nouveaux horizons. Cet album est un vent de fraîcheur et l’une des meilleures sorties de l’année. Pour ceux qui doutent encore de la puissance de la musique contemporaine, cet album est une recommandation absolue. Éteignez votre radio, éteignez votre station oldies et plongez dans cette bouffée d’air frais musicale. (Jan Vranken) (9/10) (UMG)
Poison Ruin – Confrere
Après le mélange incohérent de genres et le son déjà assez médiocre des précédents albums de Poison Ruin, leur troisième album ‘Confrere’ se révèle être une déception majeure. Alors que ‘Harvest’ parvenait encore à divertir avec son atmosphère sombre et imprégnée de dungeon-synth, ‘Confrere’ échoue sur tous les fronts. Avec seulement sept pistes, cet album parvient tout de même à sembler interminable. La pauvreté des compositions et le chant médiocre offrent une expérience d’écoute qui n’apporte rien. Là où une fusion intéressante de black metal, darkwave et post-punk est promise, on a ici l’impression d’une tentative sans âme qui ne mène nulle part. L’esthétique DIY, qui peut parfois mener à des sommets créatifs, fonctionne ici à l’envers. L’album sonne comme un enregistrement amateur sans effort pour adoucir les bords rugueux ou offrir une quelconque profondeur. Bien qu’il soit louable que la création musicale soit désormais accessible à tous, ‘Confrere’ montre que cela ne mène pas toujours à des résultats mémorables. Les morceaux sont ennuyeux, peu inspirants et manquent de l’étincelle que Poison Ruin n’a jamais vraiment eue. Si, après avoir lu cette critique, vous restez curieux, soyez prévenu : assurez-vous d’avoir un antidouleur à portée de main. Cet album est, malheureusement, sans intérêt. (Anton Dupont) (1/10) (Relapse Records)
Q Da Fool – King George
*King George*, le dernier album du rappeur du Maryland Q Da Fool, est malheureusement une déception. Là où ses travaux précédents pouvaient parfois surprendre par leur énergie brute et leur sincérité, cet album n’offre rien de nouveau ou d’inspirant. La production semble médiocre et ressemble souvent à une répétition de ce que nous avons déjà entendu dans le paysage rap. Les beats sont génériques, et les flows paraissent forcés, manquant d’authenticité pour réellement captiver. L’une des rares lueurs d’espoir sur l’album est ‘Pookie’, une collaboration avec Veeze qui montre encore un peu d’énergie et de créativité. Cependant, cela ne suffit pas à sauver le reste de l’album. Il est clair que Q Da Fool se contente ici de copier, sans apporter sa propre touche à sa musique. Dans une période marquée par des sorties fortes, comme le nouvel album de Killer Mike, ‘King George’ passe complètement inaperçu. En somme, cet album est une déception pour les fans de la première heure comme pour les nouveaux venus. Q Da Fool devra en faire plus pour se démarquer dans une scène de plus en plus compétitive. (Elodie Renard) (5/10) (Rich Shootas)