L’aperçu des nouveaux albums : Mac Miller , Alessandro di Liberto et plus

Chaque semaine, des dizaines de nouveaux albums arrivent à la rédaction de Maxazine. Beaucoup trop pour tous les écouter, et encore moins pour les chroniquer. Une chronique par jour signifie que trop d’albums restent dans l’ombre. Et c’est dommage. C’est pourquoi nous publions aujourd’hui un aperçu des albums qui arrivent à la rédaction sous forme de critiques concises.

Ian Siegal rencontre Johnny Mastro – Easy Tiger

Deux poids lourds du blues, ces deux hommes. Chacun avec ses origines et son style distinct. Ian Siegal, né à Fareham, une banlieue de Portsmouth dans le sud de l’Angleterre, collabore depuis une vingtaine d’années avec divers groupes et dans différentes formations. Johnny Mastro, originaire de Geneva, New York, réside depuis des années à La Nouvelle-Orléans. Il y a plusieurs années, tous deux ont signé chez le label britannique Nugene, où ils se sont rencontrés pour la première fois. Leurs projets de collaboration ont pris forme en janvier de cette année, lorsqu’ils se sont réunis dans le salon de Mastro à La Nouvelle-Orléans pour écrire des morceaux ensemble. Les enregistrements ont ensuite eu lieu aux Bigtone Studios de Big Jon Atkinson. Les messieurs ont reçu le soutien de Smoke (guitare), Chris Davis (batterie) et Josh Kerin (batterie). Sur les treize morceaux, onze sont écrits par Siegal et Mastro, soit ensemble, soit individuellement ou avec un co-auteur. Les deux morceaux restants sont “Baby You Can Get Your Gun”, connu d’Earl King, et “I Won’t Cry No More” de Carlos Guitarlos Ayala. La combinaison du son roots de Siegal et du travail percutant et entraînant de Mastro fonctionne à merveille. Ceux qui connaissent le travail de Siegal connaissent aussi sa variation entre rockers uptempo et ballades tranquilles. Chez Mastro, ce n’est pratiquement pas le cas. Il met les gaz dès le début et laisse le moteur ronronner jusqu’à la fin. Siegal monte à bord avec un plaisir évident et prend régulièrement le volant. (8/10) (Continental Records Services)

The Aurora Project – EVOS12

Le groupe de prog rock/metal néerlandais The Aurora Project sort le 21 février “EVOS12”, première partie d’un album concept en deux volets. Après les Dronewars, les habitants des grandes villes ont perdu leur sens de l’objectif. Les leaders du nouveau monde en ont profité, creusant le fossé entre eux et la population. Dans une ville qui autrefois valorisait la liberté et l’égalité, Nigel Light luttait pour survivre dans les ruines. Loin de là, sur la lune Welda, un jeune génie fait une découverte qui pourrait sauver son monde. “EVOS12” compte cinq morceaux, dont une épopée. Les tournants inattendus et les détails particuliers sont innombrables. Le chanteur Dennis Binnekade est polyvalent : aussi bien dans le chant doux que puissant, on entend l’émotion et/ou la passion. Les chœurs (superposés) sont excellents. Tout est bien composé et exécuté, tant vocalement qu’instrumentalement, y compris les intros et outros. Riffs lourds, sons de guitare acoustique, jeu d’orgue, travail de batterie sublime, sons particuliers. Il y a tant de choses à apprécier ! (9/10) (FREIA Music)

Alessandro Di Liberto – Punti Di Vista

Envie de vacances ? Pensez à la Sardaigne, cette île italienne connue non seulement pour sa nature idyllique, mais aussi pour son festival de jazz de renommée internationale : Time in Jazz, organisé depuis 1988 à Berchidda par la célébrité locale Paolo Fresu. Et l’île recèle d’autres trésors en matière de jazz, comme le compositeur et pianiste Alessandro Di Liberto, qui a d’ailleurs étudié un temps dans notre pays. Son “Punto Di Vista” est un guide musical de cette magnifique île de la Méditerranée. Cette mer est littéralement omniprésente et source d’inspiration, à commencer par la brise marine qui apporte un peu de fraîcheur dans “Vento di Mare” ou le reflet azur de l’eau dans “Verde e Azzurro”. (7/10) (gleAM Records)

 

Decius – Vol.II (Splendour & Obedience)

Dans les profondeurs obscures de la scène club moderne, Decius surgit comme un fantôme du passé, mais un fantôme poli par la technologie du XXIe siècle. Avec “Decius Vol. II”, ce supergroupe britannique – comprenant notamment l’enfant terrible de Fat White Family, Lias Saoudi – livre un album qui passe l’esprit du Studio 54 à la moulinette numérique. La production est cristalline, comme si quelqu’un avait dépoussiéré le velours côtelé des vieux disques disco et l’avait remplacé par un costume en chrome. (7/10) (The Leaf Label)

Mac Miller – Balloonerism

Comme un trésor profondément enfoui de 2014, l’album “Balloonerism” de Mac Miller fait surface aujourd’hui – un rappeur décédé en 2018 à seulement 26 ans d’une overdose, précisément au moment où son étoile montait. Miller, qui a commencé adolescent dans la scène underground de Pittsburgh, est passé de rappeur festif à un artiste sérieux qui mélangeait jazz, soul et hip-hop expérimental pour créer son propre son. Ces 14 morceaux ont été enregistrés pendant la même période féconde que sa mixtape “Faces”, et se déploient comme le testament d’un artiste en plein développement. Les points culminants s’accumulent, avec l’hypnotique “DJ’s Chord Organ” où Miller et SZA se complètent parfaitement, et l’incomparable “5 Dollar Pony Rides”, un morceau qui serpente à travers vos enceintes comme une session de jazz nocturne. (8/10) (Warner Music)