L’aperçu des nouveaux albums : Dropkick Murphys, David Bixler et plus

Chaque semaine, des dizaines de nouveaux albums arrivent à la rédaction de Maxazine. Beaucoup trop pour tous les écouter, encore moins pour les critiquer. Une critique par jour fait qu’il reste trop d’albums de côté. Et c’est dommage. C’est pourquoi nous publions aujourd’hui un aperçu des albums qui arrivent à la rédaction sous forme de critiques courtes.

Dropkick Murphys – For The People

OUI ! Les Dropkick Murphys sont de retour avec ‘For The People’, un album qui sort exactement au bon moment pour les sentiments patriotiques américains. Les vétérans du punk celtique de Boston font entendre leur mélange caractéristique de folk irlandais traditionnel et de punk hardcore, où mandoline et cornemuses se fondent parfaitement avec des riffs de guitare déchaînés. L’album s’ouvre puissamment avec des hymnes uptempo qui correspondent parfaitement à leur réputation de bête de scène. La production sonne claire et puissante, avec beaucoup d’attention aux détails dans les arrangements. La voix râpeuse reconnaissable du leader Ken Casey a suffisamment d’espace pour exploser, et elle est soutenue par les refrains habituels que l’on peut chanter. Bien que l’album n’offre pas de grandes surprises, il reste fidèle à la formule que le groupe utilise avec succès depuis des années. Et en fait, c’est largement suffisant pour les Murphys. Les morceaux sont bien construits et ont individuellement suffisamment d’énergie pour satisfaire les anciens comme les nouveaux fans. ‘For The People’ est un bon ajout à leur discographie. Et pas seulement pour les fans inconditionnels… (Anton Dupont) (7/10) (Pirates Press Records)

Paul Banks – Sister Midnight

Paul Banks (Oui, celui d’Interpol) s’aventure dans sa première bande originale de film avec ‘Sister Midnight’, où il combine des reprises d’Iggy Pop avec des compositions instrumentales. L’album contient notamment ses interprétations sombres de ‘Gimme Danger’ et ‘Sister Midnight’, dans lesquelles Banks utilise son baryton caractéristique pour donner une nouvelle dimension aux classiques. Les morceaux instrumentaux montrent une autre facette de sa musicalité, où il expérimente avec des paysages sonores atmosphériques qui s’accordent parfaitement aux images cinématographiques. Le réalisateur Karan Kandhari a fait remarquer qu’il faut vraiment du talent pour figurer aux côtés de The Stooges et Motörhead sur une bande originale. M. Banks réussit à conserver sa propre identité tout en respectant l’atmosphère des morceaux originaux. L’album fonctionne à la fois comme expérience d’écoute autonome et comme accompagnement au contenu visuel du film. La production est serrée et détaillée, avec beaucoup d’attention à la texture et à l’atmosphère. Même en solo, Banks sait tenir son rang. (Norman van den Wildenberg) (8/10) (Matador Records)

David Bixler – Incognito Ergo Sum

À l’époque de la pandémie, le saxophoniste David Bixler, le bassiste Dan Loomis et le batteur Fabio Rojas jouaient dans un parc, incognito, quelque part à New York. Tant qu’ils jouaient, ils existaient. Je suis incognito, donc je suis. Et donc ils jouaient : sans annonce, pour un public aléatoire et passant : des gens qui allaient faire un tour et s’arrêtaient un moment pour écouter le trio. Cette atmosphère, Bixler voulait la capturer : cela devait être décontracté, brut, non poli. Le résultat est un son réduit à son essence nue, sans que le trio se laisse “enchaîner” dans un style particulier. On entend du jazz libre, des bouffées de bop et même des thèmes rock, où même pour l’oreille exercée, il faut parfois chercher un quelconque repère. Des morceaux comme ‘Liminal Space’ et ‘What’s at Hand’ ne sont pas les pièces les plus faciles où le trio laisse la musique naître organiquement, souvent à partir de rien de plus que quelques motifs courts qui sont généralement introduits par le saxophone soprano de Bixler. La destination est connue, le voyage pour y arriver est complètement ouvert et offre l’espace à Loomis et Rojas pour poser des accents et déterminer davantage le cours de la musique. Tous les morceaux ont été enregistrés d’une seule prise et souvent le déroulement de la composition aura aussi été une surprise pour le trio lui-même. Si telle était l’intention de ce disque, alors David Bixler y a réussi. Mais l’honnêteté oblige à dire que ce n’est pas un album pour débutants. (Jeroen Mulder) (7/10) (DSP Relations)

Kesha – .

Le premier album de Kesha sous son propre label marque un moment de liberté créative et juridique après presque 20 ans. ‘.’ est un album pop espiègle qui prend plaisir à jeter des choses contre le mur et à voir ce qui colle. L’album se sent indomptable, chaotique et sans vergogne lui-même, sans courir après les tendances. Le morceau d’ouverture montre immédiatement l’attitude libre de Kesha, tandis que l’album offre un mélange de morceaux de danse uptempo et de ballades plus contemplatives. Bien que Kesha appelle cela elle-même ‘l’ultime album fuck-you de tous les temps’, le reste contient un mélange plus contemplatif de disco lent et de ballades pop. Kesha semble tiraillée entre insuffler une nouvelle vie à son étincelle rebelle précoce et poursuivre une direction plus introspective. L’album réussit à montrer les deux côtés de sa personnalité. (William Brown) (7/10) (Kesha Records)

Kae Tempest – Self Titled

Le cinquième album studio de Kae Tempest ‘Self Titled’ (Non, pas ‘Kae Tempest’, mais vraiment ‘Self Titled’, possiblement comme déclaration qu’il a effectivement un titre) est un album puissant et sûr de lui. L’ouverture de l’album ‘I Stand On The Line’ est immédiatement un coup de maître, une déclaration du moi actuel de Kae au passé et une lettre d’amour à la communauté transgenre. L’orfèvre des mots du sud de Londres combine la poésie parlée avec des rythmes accessibles et des accroches entraînantes, ce qui résulte en un album à la fois introspectif et directement accessible. L’album est fort du début à la fin dans un mélange d’acceptation de soi et de célébration de qui vous êtes. La production équilibre parfaitement entre les éléments expérimentaux et l’attrait grand public. Des morceaux comme ‘Hyperdistillation’ confrontent les auditeurs à des vérités inconfortables sur la vie contemporaine, tandis que d’autres chansons sonnent plus pleines d’espoir et encourageantes. Kae Tempest prouve une fois de plus pourquoi ielle est l’une des voix les plus importantes dans la scène contemporaine de la parole parlée, avec un message puissant. Et c’est quelque chose dont beaucoup ont besoin de nos jours. (Norman van den Wildenberg) (8/10) (Fiction Records)