Chaque semaine, des dizaines de nouveaux albums arrivent à la rédaction de Maxazine. Bien trop nombreux pour tous les écouter, encore moins pour les critiquer. Une critique par jour fait que trop d’albums restent sur l’étagère. Et c’est dommage. C’est pourquoi nous publions aujourd’hui un aperçu des albums qui arrivent à la rédaction sous forme de critiques courtes.
Disquiet – The Infinite Hell
Disquiet existe depuis 25 ans. Pour célébrer ce fait réjouissant, le groupe sort ce mini-album de quatre titres. Ce que vous entendrez sur ces quatre morceaux est une combinaison de thrash de la Bay Area (brutal) (pensez à Testament à l’époque de “Low”) et de melo-death comme le fait Arch Enemy. Les paroles traitent de thèmes comme la mort et la (auto)destruction et s’accordent parfaitement à la musique. L’album est sorti en autoproduction et sonne parfaitement, l’artwork est également de premier ordre. Être original dans ce genre est presque impossible. On peut donc entendre par quels groupes Disquiet s’inspire. Néanmoins, il n’y a pas de copie aveugle ou de plagiat. Le nouveau bassiste Kornee Kleefman s’acquitte convenablement de sa tâche et remplace Frank van Boven sans effort. La ligne d'”Instigate To Annihilate” qui date déjà de 2022 est poursuivie sur ce mini-album. Disquiet régale les fans avec un excellent mini-album à l’occasion de leur 25e anniversaire. Espérons maintenant que nous n’aurons pas à attendre encore trois ans avant que Disquiet ne sorte un nouvel album. (Ad Keepers) (7/10) (Autoproduction)
Dawn Clement – Delight
Oui. Enfin. Du jazz. Comme le jazz est censé être. Simplement une contrebasse qui groove bien, des doigts dansants sur une caisse claire et un piano qui improvise librement par-dessus. Nous attendons avec impatience que le bassiste puisse pincer les cordes librement pendant un moment. Ou le batteur qui peut étaler quelques roulements fantaisistes jusqu’à ce que le pianiste ramène le thème. C’est le jazz que vous voulez entendre un samedi soir, dans un petit club, en sirotant un bon verre, tandis que le trio fait flotter les notes dans l’espace enfumé. Prudemment, discrètement, un de nos pieds bouge au rythme. Nous nous régalons. ‘Delight’ est un coup de maître de Dawn Clement qui a enregistré l’album avec le bassiste de Hancock Buster Williams et le batteur Matt Wilson. Bien sûr : l’album ne compte que trois compositions originales. Et honnêtement : quand nous voyons que ‘Monk’s Dream’ et ‘Someone Took the Words Away’ d’Elvis Costello figurent aussi sur la setlist, nous ne sommes pas directement enthousiastes. Surtout le travail de Thelonious Monk menace rapidement de devenir obligatoire. Mais pas avec ce trio. Au contraire. Grâce à des interprétations très personnelles et originales, vous oubliez que ce sont des reprises. Un hommage dont nous, simples mortels, pouvons nous délecter. The Monk était très critique quand il s’agissait d’autres musiciens jouant son œuvre, mais nous sommes sûrs que Clement aurait eu sa bénédiction. (Jeroen Mulder)(9/10)(Origin Records)
Styx – Circling From Above
Après presque cinq décennies, Styx continue de surprendre avec leur 18e album studio, une œuvre progressive qui oppose technologie et nature. Le producteur Will Evankovich a aidé le groupe à créer un voyage cinématographique qui semble à la fois nostalgique et novateur. Le morceau d’ouverture ‘It’s Clear’ est considéré par les critiques comme le joyau de la couronne de l’album, avec le travail de guitare caractéristique de Tommy Shaw et les claviers de Lawrence Gowan. Les 13 pistes, toutes sous les quatre minutes, montrent un groupe qui a encore faim d’évolution musicale. ‘We Lost the Wheel Again’ apporte un délicieux hommage aux Who, tandis que ‘Build and Destroy’ ouvre l’album au galop. Tout comme ‘Come Sail Away’ en son temps, cet album prouve que Styx sont des maîtres dans l’art de combiner la complexité progressive avec des mélodies accessibles. La seule critique concerne le design trop brillant de la pochette d’album, mais la musique elle-même fait entendre que ces dieux du rock ne sont pas près de se taire. Un retour triomphal vers leurs sommets créatifs. (Jan Vranken) (8/10) (Alpha Dog 2T)
BTS – Permission to Dance Onstage-Live
Avec leur tout premier album live, BTS capture l’énergie électrique de leur tournée historique ‘Permission to Dance’, qui a atteint plus de 4 millions de personnes via 12 spectacles à guichets fermés. Cette collection de 22 titres montre pourquoi les phénomènes K-pop ont obtenu de tels succès inégalés. Les versions live de méga-hits comme ‘Dynamite’, ‘Butter’ et ‘Life Goes On’ acquièrent une nouvelle dimension grâce à l’énergie brute du concert. Les critiques ont loué les concerts originaux avec cinq étoiles, décrivant la setlist comme une ‘alchimie unique’ et ‘quatre jours de pure joie’. Le matériel du Seoul Olympic Stadium offre un regard intime dans les coulisses du groupe. Là où d’autres albums live semblent parfois forcés, celui-ci donne l’impression d’être une documentation honnête de BTS à leur apogée absolue. Tout comme ‘Permission to Dance’ lui-même, cet album invite les fans à participer à la joie collective. Pour ARMY c’est incontournable, pour les autres une fascinante découverte de la force live du plus grand boys band du monde. (Elodie Renard) (8/10) (Bighit Music)
J Balvin – Mixteip
Balvin surprend avec ce projet soudain de 10 titres qu’il décrit comme ‘des morceaux que j’avais sur mon iPod et qui vont maintenant sur votre playlist’. L’icône colombienne montre sa polyvalence en mélangeant du reggaeton old-school avec des sons expérimentaux. Le point culminant ‘Zun Zun’ avec Lenny Tavarez et Justin Quiles apporte ces éléments nostalgiques de perreo à la Plan B, tandis que ‘Misterio’ avec la légende de la salsa Gilberto Santa Rosa offre un tournant surprenant. ‘UUU’ avec Stormzy livre du funk brésilien de bon goût, et ‘KLK’ sert de l’electro-merengue dansant. Le contraste entre ‘Bruz Weinz’ (inspiré de Batman) et les titres plus traditionnels montre le courage artistique de Balvin. Tout comme ‘Mi Gente’ avait percé les frontières en son temps, Mixteip prouve que Balvin peut honorer ses racines latinos sans stagner. Certains titres semblent un peu désordonnés, mais la diversité et les collaborations audacieuses font de ceci une suite digne de ‘Rayo’. Un solide en-cas qui promet pour les projets futurs. (Jan Vranken) (7/10) (Suanos Globales)