L’aperçu des nouveaux albums : Andre Rieu , DMX, Jimmy Cliff et plus

Chaque semaine, des dizaines de nouveaux albums arrivent à la rédaction de Maxazine. Bien trop nombreux pour être tous écoutés, et encore moins chroniqués. Une critique par jour laisse de côté trop d’albums. C’est pourquoi nous vous proposons aujourd’hui un aperçu des albums récemment reçus, accompagnés de critiques concises.**

Horace Andy – Respiration

Avec sa voix de ténor emblématique et fantomatique, Horace Andy reste fidèle à ses racines reggae sur *Respiration*. Cette collection de douze titres respire l’esprit authentique de la musique jamaïcaine classique, enrichi par ses nombreuses années d’expérience dans des genres variés, notamment avec Massive Attack. Une surprise particulière est la rare captation live de *Stir It Up*, interprétée par Bob Marley & The Wailers – un véritable trésor pour les passionnés de reggae. L’interprétation d’Andy de *Wherever I Lay My Hat* transforme la version bien connue de Paul Young en une approche plus légère et imprégnée de reggae, parfaitement adaptée à son style vocal distinctif. La production, chaleureuse et organique, met en valeur une voix toujours aussi envoûtante qu’à l’époque de *Skylarking*, oscillant avec aisance entre des mélodies murmurées et des envolées puissantes. Un chapitre digne de la longue carrière de l’une des voix les plus singulières de la Jamaïque.(Jan Vranken) (6/10) (Codex)

Jimmy Cliff – Africa

Codex publie une autre compilation au même moment :). Sous le léger vernis d’opportunisme commercial se cache dans *Africa* de Jimmy Cliff une mosaïque fascinante de l’évolution du reggae. Cette collection de douze titres traverse les différentes périodes de la carrière de Cliff, chaque morceau racontant une histoire propre sur la transformation de la musique jamaïcaine. La présence de *Mr. Chatterbox* de Bob Marley semble ici davantage un coup marketing qu’une nécessité musicale – une répétition de *The Essential Bob Marley* (2005). L’album atteint son moment le plus intrigant avec *Over the Border*, où la production de Dave Stewart et les influences punk de Joe Strummer mêlent le reggae à une urgence plus moderne. Bien que clairement conçu pour la saison des cadeaux, la composition éclectique reflète également la polyvalence du parcours artistique de Cliff. Cependant, la compilation manque de la cohérence nécessaire pour être une véritable référence. Pour les fans dévoués, elle offre quelques fragments intéressants, mais dans son ensemble, elle semble être une occasion manquée de rendre justice à l’héritage de Cliff. Et pourquoi appeler cela *Africa* ? (Jan Vranken) (5/10) (Codex)

 

Dhafer Youssef – Izmir Concert (live 2013)

Dans l’espace mystique entre la spiritualité orientale et l’improvisation occidentale, *Izmir Concert* de Dhafer Youssef se manifeste enfin – un enregistrement live tant attendu de 2013 qui circulait depuis des années comme une rumeur sur Internet. Dès l’envoûtant *Blending Souls and Shades*, une transformation alchimique se déploie, où l’héritage de Youssef en tant que muezzin fusionne avec son odyssée musicale ultérieure. Son falsetto caractéristique flotte tel un guide spirituel au-dessus de compositions architecturales, tandis que son oud construit des ponts mélodiques entre les maqâms traditionnels et les textures jazz contemporaines. Ce concert, enregistré au moment où la renommée internationale de Youssef commençait à croître, montre l’essence de son art dans sa forme la plus pure. Chaque morceau est un voyage où le maître tunisien transforme le son en pure magie, fusionnant le sacré et le profane en un nouveau langage musical. Un véritable cadeau pour quiconque croit en la puissance transformative de la musique. (Jan Vranken) (8/10) (Back Beat Edition)

DMX – Let Us Pray: Chapter X

À une époque où le hip-hop lutte pour définir son identité, cette sortie posthume de DMX apparaît comme un rappel brut de l’âme du genre. *Let Us Pray: Chapter X*, composé de morceaux inédits, crée un pont entre les générations, où le flow aboyant d’Earl Simmons résonne à nouveau dans les rues de la conscience collective du hip-hop. L’album agit comme un testament spirituel, avec des voix préalablement enregistrées encadrées par des productions contemporaines soulignant l’intemporalité du message de DMX. *Until I’m Gone* se démarque comme une méditation prophétique sur la mortalité, où sa voix – toujours en équilibre entre agressivité et vulnérabilité – prend une nouvelle dimension à la lumière de sa disparition prématurée en 2021. Les accents évangéliques, caractéristiques de l’œuvre de DMX, gagnent ici une urgence supplémentaire. Pour une nouvelle génération d’auditeurs, cet album constitue une porte d’entrée idéale dans l’univers complexe d’un artiste qui n’a jamais eu peur de confronter ses démons intérieurs en public. Un hommage digne à une voix partie bien trop tôt. (Elodie Renard) (8/10) (UMG Records)

 

André Rieu – The Sound of Heaven

Dans son dernier album *The Sound of Heaven*, le virtuose maastrichtois du violon André Rieu prouve une fois de plus pourquoi il est devenu un phénomène mondial. Avec son précieux Stradivarius de 1667 en main, il dirige son Johann Strauss Orchestra à travers une collection de morceaux soigneusement choisis qui comblent le fossé entre musique classique et populaire avec sa douceur caractéristique. Les arrangements scintillent du style typique de Rieu, de l’interprétation saupoudrée de sucre de *One Hand, One Heart* de Bernstein à une version étonnamment captivante de *Hijo de la Luna* de Mecano. Chaque pièce porte la signature inimitable de Rieu – une formule qui remplit invariablement la place Vrijthof à Maastricht avec des fans dévoués du monde entier. Sorti stratégiquement pour la saison des cadeaux, cet album sert à la fois de souvenir pour ceux qui ont assisté à ses concerts légendaires et de porte d’entrée pour les nouveaux venus dans l’univers accessible de la musique classique selon Rieu. Bien que les critiques puissent reprocher son approche sucrée, l’engagement inébranlable de Rieu envers sa vision artistique reste impressionnant et indéniablement efficace. Chapeau bas et une profonde révérence pour André Rieu.
(Jan Vranken) (6/10) (André Rieu Productions)