Hozier – Unreal Unearth

Nous connaissons tous l’Irlandais Hozier pour son tube épique “Take me to Church”.
C’est à peu près tout. L’homme a continué à faire de la musique, mais sans grand succès. Aujourd’hui, il revient avec un nouvel album intitulé “Unreal Unearth”.

Seize nouvelles chansons d’une durée totale de plus d’une heure, purement quantitatives. Après quelques écoutes, ou même après une demi-écoute, l’auditeur se rendra compte que Hozier n’a pas vraiment fait de son mieux. C’est devenu un album pauvre et ennuyeux.

Take me to Church’. C’était vraiment une bonne chanson. On ne pouvait pas vraiment l’ignorer, même si elle était grand public et commerciale. Elle avait un côté brut et on chantait merveilleusement bien. Oubliez-la complètement. Unreal Unearth’. Ça ne devient intéressant nulle part. Nulle part d’ailleurs. Dans une recherche désespérée d’inspiration, il a probablement écouté le dernier album de Syml plusieurs fois. Mais le même talent et la même qualité manquent toujours à l’appel.

Hozier lui-même n’a pas dû être très heureux en entendant le résultat final. Ce que l’on fait alors, c’est qualifier tout cela d'”éclectique”. C’est ce qu’on appelle un “éclectique”. En effet, il s’agit d’un mélange d’influences et de parties d’idées qui ont été regroupées et n’ont jamais été mises en synergie. Un bouquet de fleurs mortes tombant au sol, flétries, est encore plus beau que cet album.

The Selby (Part 2)’ est déjà mauvais, mais quand on écoute ‘I, Carrion’, on entend l’exemple d’une chanson composée sans savoir ce que l’on fait. Et les paroles sont floues, faisant vaguement référence à Icarus et Daedalus, je crois.

Le single “Eat Your Young” s’est assez bien classé dans les charts internationaux, mais il manque encore une fois d’un son et d’un look distinctifs. Essaie-t-il de vous faire ressembler à Jason Mraz ? Hozier est en tout cas bien parti sur cet album, et prenons donc comme un point positif le fait qu’il dévoile cette quête au grand jour. C’est aussi une forme de thérapie.

Le meilleur morceau de l’album est ‘Butchered Tongue’, dans lequel on peut entendre quelque chose d’individuel, d’original sur le plan lyrique et d’intense sur le plan du cœur. Si le reste de l’album avait atteint ce niveau, Hozier aurait surpris tout le monde. Malheureusement, ce n’est pas le cas.

‘Unreal Unearth’ semble en effet très irréel. Détaché, sans originalité et ne touchant nulle part l’auditeur. Un album déconcertant.

(Label : Rubyworks/Columbia)(Note:4/10)