Ezéchiel Pailhès dévoile “Ventas Rumba”, son nouvel album instrumental, ainsi que son single éponyme !

Avec Ventas Rumba, album instrumental, le compositeur (et chanteur) français revient à son instrument fétiche, le piano, qui se mêle ici aux timbres du synthétiseur. Un disque en forme de « retour aux sources », qui permet à Ezéchiel Pailhès de « se renouveler sans rupture », tout en continuant à explorer les figures de la ballade et de la ritournelle, entre insouciance et mélancolie.

Aussi longtemps qu’il s’en souvienne, Ezéchiel Pailhès a toujours voulu composer un album de piano solo. Rien d’étonnant bien sûr pour ce pianiste formé dans les conservatoires, élevé au classique puis au jazz ! Pourtant, depuis ses débuts en 2001 avec le duo électro-pop Nôze, puis au fil de ses quatre albums, l’artiste n’avait jamais cessé de remettre au lendemain ce projet qui lui tenait à cœur. C’est en 2022, alors qu’il s’apprêtait à travailler à la production d’un disque de nouvelles chansons, que ce vieux projet voit enfin le jour. Les mélodies qu’il compose alors semblent se suffire à elles-mêmes, l’incitant à donner naissance à cette série de quatorze titres, enregistrés entre la France et la Lettonie. Avec ce projet consacré au piano, Ezéchiel souhaitait débuter une nouvelle histoire, se confronter à un nouvel instrument, à de nouveaux timbres, loin de son piano quotidien qui l’accompagne depuis toujours.

Son choix se porte alors sur le piano Una Corda, conçu par David Klavins, un facteur d’instruments novateur, renommé pour ses pianos singuliers aux formes et structures verticales. Créé en 2014, le modèle Una Corda est un piano droit qui ne possède qu’une seule corde par note, contrairement aux pianos traditionnels qui en possèdent trois. Séduit par les timbres « cristallins et originels » de cet instrument plutôt rare en France, Ezéchiel est donc parti enregistrer une première partie de l’album à Kuldiga, en Lettonie, où David Klavins a installé ses ateliers et ses studios. Si le titre de l’album peut, au premier abord, évoquer une danse lointaine et sensuelle, il n’est est rien ! Ventas Rumba, fait référence à la cascade et aux rapides (en letton : rumba) de la rivière Ventas qui coule à proximité de ce petit village de l’ouest du pays. Ezéchiel a choisi de brouiller les pistes, la sonorité et la musicalité du titre évoquant sans doute pour lui, à la fois sa résidence de quelques jours dans ce pays balte, ainsi qu’une forme d’exotisme imaginaire qui sied à merveille à son esprit malicieux.

De retour en France, ces premiers titres enregistrés à Kuldiga s’enrichissent de subtiles tonalités de synthétiseur, auxquels se sont ajoutés d’autres morceaux composés et enregistrés dans son studio de Montreuil. L’album témoigne en effet d’une volonté d’orchestration sensible entre piano, claviers synthétiques et effets numériques, Ezéchiel déclarant « jouer à effacer les différences entre les timbres des différents instruments », comme si les matières des uns et des autres se répondaient en écho.

Ventas Rumba s’écoute selon l’artiste, comme on feuillette « un recueil de nouvelles », à travers des compositions qui, dépassant rarement les trois minutes, évoquent les figures du mouvement, de la légèreté, de la courbe ou de la modulation, dont témoignent La ligne, La valse des singes ou Fly Finger. D’autres se réfèrent plus sérieusement à une certaine spiritualité, qui imprègne sobrement des titres aussi différents que Ferveur, Éclair ou Louanges. « Je ne suis pas du tout croyant mais j’aime bien ce que Dieu a réussi à faire produire à des musiciens (rires) » poursuit Ezéchiel. Louanges, par exemple, malgré son côté électro, « fait référence à la figure d’Olivier Messiaen, un compositeur très pieux, que j’admire beaucoup ». D’autres titres puisent encore leur inspiration directement dans le classique, une musique qui l’accompagne au quotidien. Le 8e Nocturne de Chopin a ainsi servi de canevas pour Pianovado. Et la trame harmonique de la sonate n°21 Waldstein de Beethoven est à l’origine de Opus 53. Au-delà de ces multiples références et inspirations, qui s’effacent rapidement derrière un style qui n’appartient qu’à lui, Ezéchiel Pailhès continue d’explorer des figures que l’on retrouvait déjà sur ses premiers albums solo, cette fois sous une forme instrumentale, sans doute plus épurée, favorisant tout un imaginaire évoquant les formes et les thèmes de la ballade, de la ritournelle, de l’insouciance, de la marche du temps, de la rêverie ou d’une mélancolie retenue.