Chaque semaine, des dizaines de nouveaux albums arrivent à la rédaction de Maxazine. Bien trop nombreux pour tous les écouter, sans parler de les critiquer. Une critique par jour laisse encore beaucoup d’albums sur la touche. C’est pourquoi nous proposons aujourd’hui un aperçu des albums qui arrivent à la rédaction sous forme de courtes critiques.
Wild Pink – Dulling The Horns
Wild Pink est un groupe de rock indépendant américain originaire de New York. En 2015, le groupe a sorti son premier EP et depuis lors, ils sortent régulièrement de nouveaux morceaux. Aux débuts, le groupe était associé au Heartland rock, influencé notamment par Tom Petty et Bruce Springsteen. D’après leurs dires, avec ce nouveau “Dulling the Horns”, ils se dirigent davantage vers le travail de Neil Young & Crazy Horse, prenant ainsi une nouvelle direction. Sur une chanson comme “Cloud Of Mountain”, on perçoit les influences de Springsteen à travers le rock noise, mais aussi celles du Southern rock de Crazy Horse. Ces influences n’ont donc pas été complètement abandonnées. La principale différence avec l’album précédent est probablement la durée. Là où “ILYSM” durait environ une heure, ce nouvel album n’atteint même pas les quarante minutes. Seul le temps nous dira si cet album résistera à l’épreuve du temps, mais il est plaisant tel quel. (Rik Moors) (6/10) (Fire Talk Records)
The Pixies – The Night The Zombies Came
35 ans après l’album révolutionnaire “Doolittle”, The Pixies prouvent qu’ils n’ont pas dit leur dernier mot avec leur 10e album studio, “The Night The Zombies Came”. L’album montre l’évolution du groupe, tout en restant fidèles à leurs racines rock alternatif. Les 13 titres de l’album offrent un voyage cinématographique, allant des ballades contemplatives aux morceaux punk explosifs. Avec une nouvelle bassiste, Emma Richardson (Band of Skulls), le groupe insuffle une nouvelle énergie au son emblématique de la formation. Les moments forts incluent la chanson-titre “Jane (The Night the Zombies Came)” et “Hypnotised”, avec leurs mélodies accrocheuses et décalées. “Chicken”, avec ses 4 minutes et 23 secondes, est le morceau le plus long de l’album, permettant au groupe de démontrer leur progression musicale dans une composition qui traverse plusieurs genres. Le talent narratif de The Pixies s’exprime dans des morceaux comme “Johnny Good Man” et “Kings of the Prairie”, qui brossent des tableaux vivants complétant l’ambiance cinématographique de l’album. Par ailleurs, des morceaux plus courts comme “You’re So Impatient” et “Oyster Beds” rappellent le travail antérieur du groupe. “The Night The Zombies Came” prouve que The Pixies n’ont rien perdu de leur savoir-faire après tant d’années. (Norman van den Wildenberg) (8/10) (BMG)
Nightwish – Yesterwynde
Le groupe de metal symphonique finlandais avec “notre” Floor Jansen comme chanteuse sort son dixième album studio avec “Yesterwynde”. C’est le troisième album avec Floor Jansen au chant, et elle y chante de manière plus variée que jamais. Cet album nécessite plusieurs écoutes pour saisir tout ce qui s’y passe. Avec des albums de groupes du même genre, comme Powerwolf ou Hammerfall, on trouve rapidement un fil conducteur dans le matériel musical. Ce n’est pas le cas de Nightwish. Le groupe est connu pour la durée importante de ses albums, et “Yesterwynde” ne fait pas exception. L’album dure plus de 70 minutes, et beaucoup de choses se passent durant ce temps. “Yesterwynde” revient au son grandiose des débuts tout en intégrant le style plus raffiné des dernières années. Quelques expérimentations ne sont pas toujours réussies, comme le chœur d’enfants sur “The Day Off…”, qui aurait mieux fait d’être évité. De même, “The Children Of ‘Ata” est en grande partie gâché par des percussions industrielles et des claviers omniprésents. En revanche, le chant tongan sur cet album est bien exécuté et ajoute une touche de mystère à l’atmosphère générale de “Yesterwynde”. Nightwish confirme avec cet album qu’ils restent au sommet du metal symphonique. (Ad Keepers) (8/10) (Nuclear Blast Records)
Mick Pini – Papa Voodoo
Malgré son immense talent, Mick Pini n’a jamais atteint le statut de superstar, contrairement à certains de ses contemporains. Il est resté relativement inconnu du grand public, bien que ses collègues aient parlé de lui en termes élogieux. Eric Clapton l’a par exemple qualifié du seul héritier légitime de Peter Green. Ce guitariste de Leicester, en Angleterre, réside depuis longtemps en Allemagne. Bien qu’il ait commencé à jouer à l’âge de 15 ans et ait travaillé avec divers groupes, il n’a été réellement découvert que tardivement, et ce, par Mike Vernon, avec qui il a enregistré trois albums. Au cours de sa carrière de 58 ans, il a enregistré 25 albums et collaboré avec des artistes comme B.B. King. Il a également assuré les premières parties de Buddy Guy, Jimmy Rogers et Freddie King, pour n’en citer que quelques-uns. Avec “Papa Voodoo”, son 26e album est récemment sorti, le troisième en collaboration avec Audio 54. Audio 54 est en fait Craig Marshall, également originaire de Leicester, musicien et producteur. Le duo travaille ensemble depuis le CD anniversaire des 55 ans de carrière de Pini, “Back Track” en 2021. Depuis, ils ont sorti un autre album et deux EPs. Leur collaboration donne lieu à un mélange unique d’ambiant, d’accompagnement électronique et de guitare blues de Pini, un mélange qui semble très bien fonctionner. L’album comprend quatorze titres originaux, dont le style varie du blues au rock, en passant par la soul, le reggae et le funk. Parmi les titres qui méritent une mention spéciale, citons la chanson-titre “Papa Voodoo”, qui rappelle le style New Orleans de Dr. John, le jazzy “Gotta Get My Way Home”, l’instrumental entraînant “Make It Last” et le beau blues “Blues For Peter Green”. Un excellent album, avec beaucoup de moments à savourer. (Eric Campfens) (7/10) (Audio 54)
Ensiferum – Winter Storm
Ensiferum prouve une fois de plus pourquoi ils font partie de l’élite du metal finlandais avec leur nouvel album. Le groupe, fondé par le guitariste Markus Toivonen, livre une impressionnante combinaison de death, power et folk metal qui accroche immédiatement. Le morceau d’ouverture “Winter Storm Vigilantes” donne immédiatement le ton avec un son saisissant qui, en live, provoquera sans aucun doute des frissons. La production est cristalline et met en valeur chaque instrument à la perfection. Un point fort particulier est “Scars in my Heart”, où la chanteuse invitée Madeleine Liljestam apporte une superbe contribution vocale qui contraste parfaitement avec les arrangements métalliques puissants. Ce qui rend cet album spécial, c’est son accessibilité. Même les auditeurs qui ne sont pas habituellement attirés par ce genre seront captivés par les mélodies entraînantes et la maîtrise instrumentale virtuose. La thématique viking et les éléments folk se mêlent de manière organique aux structures métalliques. C’est Ensiferum à son meilleur : lourd, mélodieux et captivant. Un album qui ne fait que renforcer la réputation du groupe en tant que l’une des plus grandes exportations metal de la Finlande. (Jan Vranken) (8/10) (Metal Blade Records)