L’aperçu des nouveaux albums : Tom Petty and the Heartbreakers et plus

Chaque semaine, des dizaines de nouveaux albums arrivent à la rédaction de Maxazine. Beaucoup trop pour tous les écouter, et encore moins pour les critiquer. Une critique par jour signifie que trop d’albums restent de côté. Et c’est dommage. C’est pourquoi nous publions aujourd’hui un aperçu des albums qui arrivent à la rédaction sous forme de critiques courtes.

Arch Enemy – Blood Dynasty

‘Blood Dynasty’ est le douzième album studio d’Arch Enemy. Après le début atmosphérique de ‘Dream Stealer’, le metal (y compris les grognements d’Alissa White-Gluz) se déchaîne. La fin soudaine est magnifiquement nette. ‘Illuminate the Path’ a des paroles positives et une ambiance entraînante correspondante. La musique dans ‘Presage’ est étonnamment très calme, j’attendais beaucoup plus, mais c’est un morceau très court. ‘Blood Dynasty’ n’est pas particulièrement optimiste, mais c’est un bon titre accessible, dont des fragments de musique restent rapidement ancrés dans votre tête. Le morceau ‘Vivre Libre’, chanté en français, est parfois presque tendre, à d’autres moments puissant. Cela forme à la fois un contraste et une harmonie avec les grognements. Le temps glisse comme du sable entre vos doigts dans le mélodieux ‘The Pendulum’. ‘Blood Dynasty’ est un album avec de nombreux points positifs. Le mélange entre le metal et des éléments plus légers, et entre le rythme et la mélodie est bien fait. En ce qui concerne les voix, on entend à la fois des grognements rauques et profonds, et des chants mélodieux et sinistres. Il y a beaucoup de belles parties de guitare, mais la section rythmique est également à la hauteur. De plus, il y a suffisamment de changements. Arch Enemy continue (même après 30 ans) à produire de bons albums. (Esther Kessel-Tamerus)(8/10) (Century Media Records)

 Steve Allee Big Band – Naptown Sound

Le son d’Indianapolis : un assourdissant 130 décibels de l’Indie 500, car beaucoup penseront à cette célèbre course quand il s’agit d’Indianapolis. Nous préférons le son de Naptown, plus précisément le big band – dans ce cas, le son du Steve Allee Big Band qui rend hommage à l’Indianapolis musical. Car Naptown, le surnom d’Indianapolis, est le berceau du rhythm and blues, avec Leroy Carr et l’Avenue Indiana comme icônes de la soul profonde et du funk. La musique qui s’y est pleinement épanouie, notamment grâce aux grands noms du jazz qui y sont nés : Wes Montgomery, Freddie Hubbard et Jayjay Johnson, pour n’en citer que quelques-uns. Cet album de Steve Allee n’est rien moins qu’un hommage à ces grands noms. Cet hommage commence par ‘Full House’, composé par Wes Montgomery ; c’est l’entrée parfaite pour cet album, car Steve Allee prouve dès les premières notes qu’il appartient à la catégorie supérieure en matière d’arrangement parfaitement équilibré pour big band. C’est précisément l’arrangement, avec des solos de guitare et de marimba, qui élève cette version à un niveau supérieur. En plus de cette composition, l’album comprend une autre reprise, la très discrète conclusion ‘Zebra II’ de Claude Sifferlen, bien choisie après les propres compositions d’Allee qui sont surtout délicieusement groovy, dignes d’un big band. Le point culminant est le swinguant ‘Spang a Lang’ avec le funk typique de Naptown. Alors le ciel s’ouvre et les esprits des grands d’Indiana se bousculent autour de l’ouverture pour capter autant que possible les notes qui sortent d’une trompette, tout comme nous nous abreuvons du Naptown Sound. (Jeroen Mulder)(9/10)(Jazzville Records)

Astropical – Astropical

Quand j’ai vu cette pochette d’album, j’ai immédiatement été intéressé par le type de musique qu’on pouvait y trouver. Cela pourrait être aussi bien de l’ambient, du psychédélique ou un joyeux album pop. Il s’est avéré être le premier album d’Astropical, un groupe latin. Plus encore, c’est un supergroupe avec des membres du groupe colombien Bomba Estéreo et du vénézuélien Rawayana. Deux groupes renommés, surtout en Amérique du Sud. Pourtant, nous devons conclure que l’ensemble ne produit pas encore d’étincelles. Ajoutez à cela quelques moments qui font hausser les sourcils. Par exemple, ‘Odro Nivel (Capricornio)’ ne semble pas être complet sur l’album, ou on a oublié de donner au morceau un fondu progressif. Pour le reste, il n’y a pas vraiment de morceau ou de morceaux qui se démarquent. L’écoute est agréable, mais l’album est aussi vite oublié. La pochette de l’album reste mieux en mémoire, il y a donc du travail à faire. Il y a du potentiel dans cette collaboration. (Rik Moors) (5/10) (Sony Music)

Tom Petty & the Heartbreakers – Heartbreakers Beach Party

Le documentaire mythique de Cameron Crowe ‘Heartbreakers Beach Party’ ressurgit après avoir été caché pendant quarante ans. Cette capsule temporelle capture Tom Petty et ses Heartbreakers pendant la création et la promotion de ‘Long After Dark’, leur dernière collaboration avec Jimmy Iovine. La bande sonore forme une autobiographie musicale où brille la maîtrise de Petty — chaque riff de guitare une phrase parfaite, chaque mélodie une histoire qui trouve son origine dans l’âme américaine. Sa voix caractéristique — à la fois sableuse et douce — guide l’auditeur à travers un paysage de désir et d’espoir rebelle. Comme le film ‘Almost Famous’ de Crowe l’a fait pour les années 70, ce film offre une fenêtre sur une période formatrice de la musique rock américaine — un moment où des voix authentiques comme celle de Petty naviguaient dans une industrie commerciale sans perdre leur intégrité artistique. Cette sortie ne ressemble pas à de la nostalgie, mais à une redécouverte vitale — un document essentiel d’un artiste dans son élément, un groupe à son apogée, et une époque qui a produit ce qu’il y a de mieux dans la musique américaine contemporaine. Comme si vous aviez vous-même fait une cassette ‘Tom Petty pour la voiture’. Délicieux. (Jan Vranken)(8/10)(UMG)

Anupam Shobhakar – Liquid Reality

Parfois, il faut beaucoup de mots pour bien décrire un disque, et parfois ceci suffit : Steve Vai joue du sarod. Car c’est ce qui se rapproche le plus de ce que le guitariste indo-américain Anupam Shobhakar nous propose sur ‘Liquid Reality’. À Bombay, Shobhakar a grandi avec des guitaristes virtuoses comme Van Halen, Satriani et Vai, mais c’est John McLaughlin qui l’a mis sur la voie de combiner la musique indienne avec les styles des guitaristes mentionnés précédemment. Les albums que McLaughlin a enregistrés avec son groupe de fusion Shakti ont été une révélation. Shobhakar, qui vit maintenant à New York, s’est complètement consacré au développement d’un nouveau style et a échangé sa guitare contre un sarod, un instrument complexe sans frettes avec 25 cordes. Le problème était que Shobhakar devait soit jouer de la guitare, soit du sarod, les deux simultanément n’étant pas techniquement possibles. La solution a été un instrument à double manche – comme l’Ibanez sur mesure à double manche de Vai – combinant guitare (avec frettes) et sarod (sans frettes). Sur ‘Liquid Reality’, vous entendez comment cela sonne : cela produit un son unique. Porté par un rythme indien typique, l’ouverture ‘Anjaneva’ est d’emblée une démonstration d’une part de cet instrument unique et d’autre part de la dextérité de Shobhakar. Le point culminant de l’album est ‘Fallen Leaves’, une composition où littéralement deux mondes se rencontrent. La fusion à son meilleur. Bien sûr, ‘Liquid Reality’ est aussi et surtout un hommage à Shakti, avec une belle interprétation de ‘La Danse Du Bonheur’, une composition de McLaughlin et du violoniste Shankar, issue de l’album ‘Handful of Beauty’. C’est ainsi que nous pourrions résumer cet album : une poignée de beauté. Une beauté unique sur un instrument dont il n’existe qu’un seul exemplaire. (Jeroen Mulder)(9/10)(AGS Recordings)