Chaque semaine, des dizaines de nouveaux albums arrivent à la rédaction de Maxazine. Beaucoup trop pour tous les écouter, et encore moins pour tous les critiquer. Une critique par jour laisserait trop d’albums de côté. Et ce serait dommage. C’est pourquoi nous proposons aujourd’hui un aperçu des albums reçus à la rédaction, accompagnés de critiques brèves.
The Georgia Thunderbolts – Rise Above It All
« Rise Above It All » est le deuxième album du groupe de Southern Rock américain The Georgia Thunderbolts, un groupe relativement jeune dont les membres gagnaient leur vie en tant que musiciens de rue il n’y a pas si longtemps. Leur premier album, « Can We Get A Witness », est sorti en 2021 en plein milieu de la pandémie de Covid-19. Bien que l’album n’ait pas pu être promu par des tournées, il a tout de même permis à The Georgia Thunderbolts de se faire connaître (plus de 6 millions de streams sur Spotify). Atout majeur du groupe, le chanteur TJ Lyle élève les morceaux à un niveau supérieur. « Rise Above It All » comprend 13 excellents morceaux de Southern Rock, parmi lesquels je recommande particulièrement l’énergique « Rock And Roll Record ». L’album contient également deux reprises, « Ain’t Got No Money » de Frankie Miller et « It Ain’t Easy » de Ron Davies, rendu célèbre par David Bowie sur son album « The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders ». Si vous vous êtes déjà demandé à quoi ressemblerait une collaboration entre Paul Rodgers de Bad Company et Lynyrd Skynyrd, cet album est la réponse à votre question. (8/10) (Mascot Records)
Yannis & the Yaw – Lagos Paris London
Yannis Philippakis, le leader de Foals, s’est lancé dans une aventure musicale qui ressemble à des vacances exotiques pour vos oreilles. « Lagos Paris London » est le fruit d’une rencontre créative entre des rythmes africains, une touche parisienne et du rock britannique. Comme si cela ne suffisait pas, Philippakis a recruté la légende vivante de l’afrobeat, Tony Allen. Avec l’implication d’Allen, cette injection d’afropop gagne instantanément en crédibilité. L’album s’ouvre sur « Walk Through Fire », un morceau si funky que même votre grand-mère se briserait spontanément une hanche en dansant dessus. « Rain Can’t Reach Us » sera familier aux fans de Foals, mais avec une touche tropicale qui vous donnera envie d’un cocktail avec un petit parasol. La véritable surprise est « Night Green, Heavy Love », un morceau qui ressemble à un mixeur dans lequel Allen et Philippakis auraient été jetés ensemble – dans le bon sens. Les rythmes inimitables d’Allen confèrent à ce morceau une authenticité indéniable. « Under The Strikes » et « Clementine » complètent l’ensemble avec des cuivres si chaleureux que vous pourriez y cuire un œuf.
Avec « Lagos Paris London », Philippakis prouve qu’il n’est pas seulement une rockstar, mais aussi un globe-trotter musical respectueux des racines. Cet EP est un cocktail estival que vous siroterez jusqu’à la dernière goutte, préparé par un maître-mixologue. Un tour du monde musical sans décalage horaire, avec un accompagnement afrobeat en première classe ! (Jan Vranken) (8/10) (Transgressive Records)
The Softies – The Bed I Made
The Softies reviennent avec « The Bed I Made », un album qui correspond exactement à ce que l’on pourrait attendre de ces vétérans de la scène indie pop. Le duo, composé de Rose Melberg et Jen Sbragia, propose à nouveau leur son caractéristique : des guitares minimalistes et des harmonies célestes qui vous transportent dans un état de mélancolie rêveuse. Bien que l’album soit exécuté avec expertise, il manque le désir de renouvellement que l’on aurait pu espérer après toutes ces années. Les morceaux s’enchaînent dans un ensemble agréable, mais parfois un peu monotone. Les paroles, bien que poétiques, s’en tiennent à des thèmes connus d’amour et de perte.
Pour les fans du genre, c’est une expérience d’écoute familière et confortable. Cependant, les nouveaux venus pourraient se demander ce que tout ce battage médiatique autour de The Softies signifie réellement. « The Bed I Made » est comme un bain chaud : agréable, mais pas particulièrement excitant. Un album solide qui répond aux attentes, sans pour autant les dépasser. (Anton Dupont) (7/10) (Father/Daughter Records)
Tigran Hamasyan – Bird of a Thousand Voices
« The Bird of a Thousand Voices » de Tigran Hamasyan est un projet transmédia ambitieux qui repousse les limites de l’expérience musicale traditionnelle. Basé sur le conte populaire arménien « Hazaran Blbul », Hamasyan crée, avec le cinéaste Ruben Van Leer, un univers immersif qui s’étend sur plusieurs médias. En plus de l’album, il existe un film et un jeu vidéo.
L’album est un voyage merveilleux à travers divers genres musicaux, tous impressionnants par leur production et leur exécution théâtrale. Des morceaux comme « The Curse » démontrent la capacité d’Hamasyan à intégrer ces éléments dans un monde musical enchanteur où l’on peut même entendre du métal, tout en transportant une immense richesse de citations musicales. Le style caractéristique d’Hamasyan, qui mêle folk arménien, jazz moderne et éléments électroniques, constitue la base de l’œuvre. Des rythmes complexes et des parties de piano virtuoses créent une bande sonore à la fois stimulante et captivante.
Bien que la densité musicale puisse être écrasante pour l’auditeur inattentif, « The Bird of a Thousand Voices » reste une œuvre impressionnante et innovante qui marque l’évolution de Hamasyan en tant qu’artiste. (Jan Vranken) (8/10) (Naive)
Los Bitchos – Talkie Talkie
Le groupe londonien Los Bitchos apporte avec son deuxième album « Talkie Talkie » une brise rafraîchissante d’énergie estivale. Ce groupe international, composé de membres originaires d’Australie, d’Uruguay, de Suède et d’Angleterre, livre un mélange entraînant de cumbia, de musique latine et de rock indie.
Le morceau-titre « Talkie Talkie Charlie Charlie » est un véritable coup de cœur qui vous fera danser sans pouvoir vous arrêter. Les morceaux instrumentaux respirent une atmosphère insouciante rappelant des fêtes sur la plage et des soirées d’été torrides. Bien que la comparaison avec les derniers travaux de Paramore ne soit pas tout à fait juste en termes de genre, les deux albums partagent une irrésistible accroche. Los Bitchos réussit à créer un son unique avec leur mélange distinctif de musique du monde et de rock indie, à la fois familier et novateur. « Talkie Talkie » est un album sans prétention, entièrement dédié au plaisir et à la danse. C’est une musique que vous écoutez avec un sourire, rendant instantanément votre journée plus ensoleillée. Pour les amateurs de rythmes entraînants et de sons exotiques, cet album est un incontournable pour la fin de l’été 2024. (Elodie Renard) (7/10) (City Slang)