Chaque semaine, des dizaines de nouveaux albums arrivent à la rédaction de Maxazine. Bien trop pour tous les écouter, encore moins les critiquer. Une critique par jour laisse trop d’albums de côté. Et c’est dommage. C’est pourquoi nous publions aujourd’hui un aperçu des albums qui arrivent à la rédaction sous forme de courtes critiques.
Leon Alvarado – The Changing Tide
Le multi-instrumentiste Leon Alvarado est également un concepteur primé de pochettes d’albums et d’affiches de tournée (pour Yes, Genesis, entre autres). Sur ‘The Changing Tide’, on trouve deux reprises de Pink Floyd. Leurs influences se retrouvent également dans les morceaux originaux de Leon.
En arrière-plan de ‘The Equilibrium Of Time’, le temps passe avec un tic-tac, au premier plan une horloge sonne. Il y a des interactions entre, par exemple, la musique atmosphérique et le rock, et entre les instruments à cordes et à clavier. Les battements de cœur reviennent plusieurs fois. Les longues notes soutenues donnent à ‘A Day Of A Different Sort’ une ambiance paisible. Le magnifique jeu de guitare gagne lentement en puissance. Les bruits d’un accident arrivent de manière inattendue. La plupart des transitions dans ‘A View From A Different Room’ (avec le joli jeu de saxophone) s’enchaînent harmonieusement. ‘Dance of The Pink Elephants’ est une reprise intrigante, le mélange entre les tons aigus et graves est excellent. Le son de l’eau qui coule s’accorde avec l’ambiance de la chanson titre. Les sons et les répétitions donnent à ‘Brain Damage’ une identité propre. Cette interprétation est audacieuse mais réussie. Conseil : écoutez cet album exceptionnel (avec des détails minimalistes) avec un casque. (Esther Kessel-Tamerus) (8/10) (Melodic Revolution Records)
Charlie Kohlhase & The Explorers Club – A Second Life
Le renommé improvisateur et compositeur bostonien Charlie Kohlhase présente avec fierté son nouvel album ‘A Second Life’ avec son Explorers Club. L’album, inspiré par l’histoire personnelle de survie de Kohlhase après son diagnostic de VIH en 2015, rend hommage aux 40 millions de personnes décédées du sida sans traitements modernes. L’octet de Kohlhase combine saxophones (Kohlhase, Seth Meicht), cuivres (Jeb Bishop, Dan Rosenthal, Josiah Reibstein), guitare (Eric Hofbauer), basse (Tony Leva) et batterie (Curt Newton) pour un ensemble jazz classique. ‘Character-Building Blues’ commence lentement avec un sax baryton et une guitare, tandis que ‘No Such Explorer’ est inspiré par la musique inganga du Burundi. ‘Lennette’ mélange les styles d’Ornette Coleman et Lennie Tristano. Le swing de ‘No Dog, No Bike’ et le rythme de ‘Airport Station’ montrent la polyvalence du groupe. ‘Eyes So Beautiful as Yours’ et ‘Berlin Ballad’ ajoutent une profondeur émotionnelle. ‘Man on the Moon’ et ‘Tetractys’ terminent l’album avec énergie et harmonie. ‘A Second Life’ est un album de jazz inspirant, riche en improvisation et en émotion. (Tobias Braun) (7/10) (Mandorla Music)
Demon – Invincible
Demon, le groupe avec un nom et des pochettes d’albums très heavy du début des années 80. Ils étaient toujours cités dans la vague New Wave Of British Heavy Metal. Leur son est loin de celui des groupes comme Saxon qui en faisaient partie. Plus hard rock que metal, dirons-nous. Pour autant, ils n’en sont pas moins aimés, et leurs deux premiers albums peuvent être considérés comme des classiques cultes. Huit ans après leur dernier album studio, le groupe a sorti récemment son quatorzième album ‘Invincible’. Cela coïncide avec le 45e anniversaire du groupe. Le chanteur et leader du groupe Dave Hill, qui a maintenant 76 ans, a toujours une voix puissante. Heureusement, ce n’est pas trop prononcé pour être gênant. Par ailleurs, avec presque une heure de durée, l’album est un peu long. Le nouvel album ne peut rivaliser avec les jours de gloire, mais comme mentionné précédemment, Demon a une base de fans fidèle. Avec un tel nom, cela ne peut guère être autrement. Pour les fans, c’est un ajout sympathique, qui ne marquera pas les esprits. (Rik Moors) (6/10) (Frontiers Music s.r.l.)
Daryll Hall – D
Daryl Hall, l’un des meilleurs compositeurs de ‘blue-eyed soul’ de sa génération, prouve avec son nouvel album solo ‘D’ qu’il est toujours ‘au sommet de son art’. Sous la production magistrale de Dave Stewart des Eurythmics, “D” offre un album délicieux qui entraîne l’auditeur avec aisance. Le style vocal caractéristique de Hall reste aussi captivant que toujours, avec une présentation décontractée et une groove irrésistible qui fait bouger tout votre corps. Des morceaux comme ‘Too Much Information’ montrent l’attrait intemporel de Hall et illustrent comment il maintient sans effort le niveau élevé de ses débuts. Même les ballades, comme ‘Rather Be a Fool’, démontrent sa capacité à toucher le public avec sa voix inimitable. Avec ‘D’, Daryl Hall fait un retour triomphal et nous rappelle qu’il n’est jamais vraiment parti. Cet album est une célébration de son talent durable et un régal pour les anciens et nouveaux fans. (Elodie Renard) (8/10) (United Artist Productions)
Kaelin Ellis – You are here, Start
J’ai lancé le nouvel album ‘You Are Here, Start’ de Kaelin Ellis sans aucune préparation, pour devenir totalement accro à la dynamique que cet album apporte en moins de cinq minutes. C’est comme écouter la version masculine de Little Simz, qui n’a pas besoin d’un producteur comme Inflo, car il sait lui-même comment amener l’innovation et le son à un niveau supérieur. Cet album est sensationnel. Jazz, rap et hip-hop sont mélangés dans une marmite pour en faire une délicieuse soupe. Dans les morceaux, vous découvrez encore de nombreux autres artistes exceptionnels. Cet album élargit vos horizons musicaux. Kaelin Ellis, élevé avec un mélange de gospel maison, Madlib, J Dilla, Flying Lotus et diverses autres influences, apporte un son unique qui combine funk, hip-hop, musique électronique et jazz de l’ère spatiale. En tant que multi-instrumentiste et producteur de Lakeland, FL, il a déjà collaboré avec des grands noms comme Lupe Fiasco, Joyce Wrice, Virgil Abloh, Logic, Jazmine Sullivan et les superstars de la K-Pop EXO. Avec un CV impressionnant, y compris une nomination aux NAACP Image Awards et le soutien de grands noms comme USA Today, Okayplayer, NPR Music, Rolling Stone, Pitchfork et Complex Magazine, l’avenir est prometteur pour Ellis. ‘You Are Here, Start’ est sans aucun doute l’un des meilleurs albums de l’année. Il montre que Kaelin Ellis est non seulement un maître dans la création de son, mais aussi dans le renouvellement des genres. Délicieux! (Jan Vranken) (9/10) (Fool’s Gold Records)