Chaque semaine, des dizaines de nouveaux albums arrivent à la rédaction de Maxazine. Bien trop nombreux pour tous les écouter, et encore moins les critiquer. Publier une critique par jour ne suffit pas et de nombreux albums restent en suspens. C’est pourquoi nous proposons aujourd’hui un aperçu des albums reçus avec de courtes critiques.
Ani DiFranco – Unprecedented Shit
Ani DiFranco, la reine du mouvement DIY, revient avec son 23ème album, ‘Unprecedented Shit’. Cet album contient 11 morceaux sobres enregistrés qui sonnent incroyablement directs. DiFranco reste fidèle à ses racines tout en expérimentant courageusement avec de magnifiques influences ouzbèkes. Le résultat ? Un genre qui vous fait réfléchir et réévaluer. Chaque piste de cet album est un voyage à travers la polyvalence de DiFranco. L’honnêteté brute et le style direct de l’enregistrement vous rapprochent de l’âme de sa musique. Le mélange unique de sons crée une expérience d’écoute inégalée. ‘Unprecedented Shit’ est un incontournable pour tout amateur de musique ouvert à la nouveauté et à la diversité. DiFranco prouve encore une fois pourquoi elle mérite une place iconique dans l’industrie musicale. Avec une note de 8/10, cet album vaut vraiment la peine d’être écouté. Même si le titre vous fait sourire, la musique vous touchera profondément. (Jan Vranken) (8/10) (Righteous Babe Music)
Supersoul Brothers – By the Way
The SuperSoul Brothers, le phénomène deep soul français de 2021, présente son nouvel album ‘By The Way’. Près de trois quarts d’heure de pure soul musclée avec des cuivres funky qui vous feront assurément bouger. Ne vous attendez pas à une ambiance zen, mais plutôt à une expérience d’écoute énergique et stimulante. Bien que le groupe soit clairement inspiré par des légendes comme James Brown et Otis Redding, et que leur son flirte avec la soul vintage et le funk de la Nouvelle-Orléans, ils apportent une touche française fraîche des Pyrénées Béarnaises. Leur spectacle puissant et positif se traduit parfaitement sur l’album. ‘By The Way’ est un album d’un groupe qui veut montrer ce qu’il sait faire. Cela a peut-être déjà été fait, parfois même mieux, mais cet album offre une expérience d’écoute délicieuse et énergique. Bref, un album agréable pour tout amateur de soul et de funk. (Elodie Renard) (7/10) (Dixiefrog)
Everyone’s getting Involved – A tribute to Stop Making Sense
‘Stop Making Sense’, l’album emblématique des Talking Heads, fête son 40ème anniversaire avec un album hommage où différents artistes interprètent les classiques. Bien que les vrais amateurs possèdent sans doute l’original, cet hommage offre une scène à des artistes comme Paramore, qui s’approprie ‘Burning Down the House’, et Lorde, qui donne une touche personnelle à ‘Take Me to the River’. The Linda Lindas impressionnent avec leur version de ‘Found a Job’. Cet album hommage peut sembler être une duplication inutile, mais il offre également une perspective nouvelle et un respect renouvelé pour le travail légendaire des Talking Heads. Personnellement, je préfère encore ressortir l’original pour une expérience d’écoute authentique. (Jan Vranken) (6/10) (A24)
Slash – Orgy of the Damned
‘Orgy of the Damned’, le dernier album de Slash, est un album de reprises de blues traditionnels fait avec facilité, des chansons que tout le monde a déjà jouées à mort. Son nouvel ami Chris Robinson des Black Crowes offre une contribution particulièrement insipide à la reprise de ‘The Pusher’ de Wayne Axtom. Le solo de guitare cliché ne contribue en rien et souligne le plus grand problème de cet album : il n’apporte rien de nouveau au travail original. Prenons ‘Living for the City’ de Stevie Wonder avec Tash Neal, où l’on aurait pu avoir un peu d’espoir. Malheureusement, il s’agit aussi d’un arrangement insipide qui ne dépasse jamais l’original. On dirait que Slash et ses invités n’ont pas fait d’effort pour apporter quelque chose de nouveau ou d’intéressant à ces morceaux. Ce schéma se répète tout au long de l’album, chaque morceau sonnant comme une pâle imitation de l’original. Malgré la présence de grands noms comme Iggy Pop, Brian Johnson, Billy Gibbons, Chris Stapleton et Gary Clark Jr., cet album ressemble davantage à un projet de passe-temps destiné à remplir les poches de Slash. La collaboration avec ces artistes aurait pu donner quelque chose de spectaculaire, mais le résultat est décevant, plat et sans inspiration. Conclusion : ‘Orgy of the Damned’ est une addition décevante à l’œuvre de Slash. Il n’offre aucune nouvelle perspective intéressante sur les classiques du blues et ressemble surtout à une occasion manquée. À oublier. (Jan Vranken) (5/10) (Snakepit Records)
FM – Old Habits Die Hard
Cette année, les rockers britanniques fêtent leurs 40 ans. Depuis la sortie de leur premier album ‘Indiscreet’, FM propose une AOR-Rock mélodieuse et fraîche. Leur 14ème album ‘Old Habits Die Hard’ peut être considéré comme une compilation de quatre décennies de FM. Ne vous méprenez pas, il n’y a pas de reprises de vieux morceaux ici. Toutes les compositions de ‘Old Habits Die Hard’ sont nouvelles, mais l’ambiance est fidèle à ce que nous connaissons depuis 40 ans de ces rockers britanniques. Le seul point de critique pourrait être que FM joue très sûr. Aucun risque musical n’est pris, tout sonne typiquement FM. Néanmoins, vous entendez que FM ne joue pas en pilote automatique sur ‘Old Habits Die Hard’. Le son, la production et l’exécution sont de la plus haute qualité. Cela peut ne pas être aventureux, mais FM peut être fier de ne jamais avoir fait un album médiocre en 40 ans, et cela vaut aussi pour ‘Old Habits Die Hard’. Le point culminant pour moi est ‘Black Water’, mais il n’y a pas de mauvais morceau sur cet album. Les amateurs de rock mélodique peuvent à nouveau se réjouir. (Ad Keepers) (8/10) (Frontiers Music)
Karen Olson – Divine Echoes
L’altiste Karen Olson, membre du New York Pops, un orchestre classique orienté pop américain, sort son neuvième album solo. Avec celui-ci, elle tente de rendre hommage à ses parents et de refléter sa connexion avec la nature et le divin. L’album contient de la musique néoclassique de violon destinée à apporter paix et sérénité, mais certains morceaux semblent un peu mièvres. L’ouverture ‘Sunbeam Smiles’ rappelle une tentative bon marché de répliquer ‘Fields of Gold’ de Sting, tandis que la voix méditative de Michel Pascal dans ‘Skybound Serenade’ et son chant dans ‘Pilgrimage Prayer’ et ‘Whispers of Wind’ tentent de créer une ambiance apaisante. Tentent, car l’ensemble semble un peu irritant. Malgré les bonnes intentions, l’album semble parfois trop sentimental et manque de profondeur pour vraiment captiver. ‘Divine Echoes’ ressemble finalement à une tentative de plus d’un artiste de sortir un album; “parce qu’il le peut”. Non, en tant que membre d’un collectif, vous n’êtes pas un artiste solo, désolé. (Norman van den Wildenberg) (4/10) (Elevation Pathways LLC)