L’aperçu des nouveaux albums : Pink Floyd, FIFTY FIFTY

Chaque semaine, des dizaines de nouveaux albums arrivent à la rédaction de Maxazine. Beaucoup trop pour tous les écouter, et encore moins pour les critiquer. Une critique par jour signifie que trop d’albums restent de côté. Et c’est dommage. C’est pourquoi nous publions aujourd’hui un aperçu des albums qui arrivent à la rédaction sous forme de critiques courtes.

Alyn Cosker – Onta

Alyn Cosker, le batteur du Scottish National Jazz Orchestra, livre avec “Onta” un album dans lequel on ne cesse de découvrir. Des vocaux envoûtants et un solo de vibraphone dans le morceau-titre. Une ligne de basse intrigante dans “Lullapalew”. Le violon dans la magnifique ballade “Cassillis”. Cosker ne se laisse pas enfermer dans un seul style, faisant de cet hommage à sa mère un album de fusion comme la fusion a été initialement conçue : un mélange parfait de genres. Car Cosker ne puise pas seulement dans le jazz, mais aussi dans la R&B, le funk, le folk et le rock. Le rock ? Certainement. Écoutez les guitares – et essayez en même temps de suivre les paroles – dans “Làrach Do Thacaidean”. Folk ? Aussi. “Downtown a Y R (Lullaby for Finlay)” commence par un violon rappelant le fiddle qui lance un thème rythmique et funky. La variation est le concept clé de cet album ; non seulement la variation des styles, mais certainement aussi dans l’instrumentation utilisée. Cosker s’entoure d’un groupe solide, comprenant un violoniste, une section de cuivres robuste, des claviéristes, un vibraphone et des chanteuses. Mais naturellement, la batterie joue un rôle crucial dans l’album, ne serait-ce que pour maintenir tout sur les rails, car l’Écossais a une prédilection pour les mesures et tempos particuliers et donc fortement divergents. Pas étonnant : en plus de son travail pour l’orchestre national de jazz, l’homme écrit des études pour des motifs de batterie particuliers. Mais “Onta” n’est certainement pas un album où un batteur montre simplement ses muscles. Malgré les rythmes complexes, c’est un album magnifique et musicalement complet qui excelle réellement dans un aspect : la production. Conseil : écoutez le morceau d’ouverture avec un casque et émerveillez-vous. (Jeroen Mulder)(8/10)(Calligram Records)

Satomimagae – Taba

Avec son nouvel album “Taba”, Satomimagae prouve une fois de plus qu’elle est une maîtresse dans l’art de mélanger sons électroniques et folk d’une manière extrêmement raffinée. Ce quatrième album de l’artiste japonaise montre un développement musical impressionnant où elle joue avec la forme et le son d’une manière à la fois intime et surprenante. Les compositions sur “Taba” se dévoilent comme une série de courtes histoires musicales. Au lieu de structures de chansons traditionnelles, Satomimagae opte pour une approche plus fluide, dans laquelle elle entrelace sa guitare acoustique et ses vocaux avec une riche gamme de sons. Le résultat est un album qui dégage de la sérénité tout en captivant entièrement votre attention. Un morceau comme “Horo Horo” illustre parfaitement l’approche minimaliste de Satomimagae. D’une manière subtile, il s’appuie sur le jazz, avec des tournures inattendues grâce à l’introduction d’instruments à vent étouffés. Ailleurs sur l’album, nous trouvons des moments où les synthétiseurs et les sons oniriques du piano s’harmonisent avec son travail à la guitare acoustique, donnant à l’ensemble un caractère riche et organique. Ce qui rend “Taba” si spécial, c’est la façon dont Satomimagae fait alterner différents instruments dans le rôle principal. Tantôt les guitares dominent, tantôt les trompettes ou des sons de type drone. Elle équilibre sans effort entre clarté et brume, entre structure et libre expression. Cette musique sonne comme une bande sonore parfaite pour le paysage des polders néerlandais – soigneusement équilibrée avec de l’espace pour tous. “Taba” montre une artiste qui sait franchir sans effort les frontières entre différents mondes musicaux tout en créant quelque chose qui lui est entièrement propre. Une expérience d’écoute apaisante et en même temps fascinante qui constitue sans aucun doute l’un des points culminants de son œuvre. (Jan Vranken)(7/10)(RVNG INTL)

Pink Floyd – Live at Pompei (2025 version)

Ce fut un film-concert comme on n’en avait jamais réalisé auparavant. Le monde venait à peine de se remettre du film qui rapportait comment 400 000 personnes avaient écouté pendant trois jours, en août 1969, sur la ferme de Max Yasgur, tout ce que la musique pop et rock avait à offrir à ce moment-là. Mais dans ce film, aucun public n’était visible. Au milieu d’un amphithéâtre par ailleurs désert se tenaient quatre hommes, entourés de leurs instruments, amplificateurs et autres accessoires. Nous imaginons maintenant les images, tandis que “Echoes” se déploie, cristallin, avec la profondeur sonore qui manquait à la bande originale. À cet égard, cet enregistrement rafraîchi – une restauration pour la 4K – de “Pink Floyd at Pompeii” vaut déjà amplement la peine. Ce mixage est un petit chef-d’œuvre et cela s’entend vraiment bien dans les voix : “Overhead the albatross hangs motionless upon the air….” On pense un instant écouter l’enregistrement studio sur “Meddle”. Tout est si parfaitement équilibré : le chant, la façon dont Gilmour fait chanter les cordes de sa Stratocaster, les longs accords d’orgue pleins de Wright, et pour la première fois, nous entendons vraiment les notes individuelles que Waters joue, nous entendons aussi ce qu’il chuchote dans “Careful With That Axe, Eugene”. Pink Floyd at Pompeii a toujours été un document temporel particulier, mais dans ce nouveau mixage, c’est une chambre aux trésors dans laquelle vous découvrez seulement maintenant comment le groupe devait vraiment sonner pendant ces quatre jours dans ce théâtre abandonné, en octobre 1971, sous l’ombre du Vésuve. Un must pour les fans audiophiles de Pink Floyd. (Jeroen Mulder)(8/10)(Sony Music Entertainment)

FIFTY FIFTY – Day & Night

FIFTY FIFTY est de retour avec leur troisième mini-album “Day & Night”, et c’est un triomphe absolu ! Ce girl group de cinq membres, composé de Keena, Chanelle Moon, Yewon, Hana et Athena, prouve qu’après leur hit viral “Cupid”, elles ne sont pas un phénomène éphémère. Les doubles titres “Pookie” et “Midnight Special” montrent parfaitement la polyvalence du groupe. “Pookie”, malgré son titre bizarre, est un véritable tube qui reste dans la tête – quelle chanson réussie ! La valeur de production est incroyablement élevée, avec ce son pop surproductif caractéristique qui éclate comme du chewing-gum de vos enceintes. Après une période turbulente en 2023 avec des procès et une restructuration complète du groupe en 2024, FIFTY FIFTY montre qu’elles sont revenues plus fortes que jamais. Le single “Perfect Crime”, sorti en avant-première, était déjà un signe avant-coureur de ce retour impressionnant. (Elodie Renard)(8/10)(ATTRAKT)

José Barranquero – Exosfera

L’exosphère est la frontière entre notre atmosphère et le début de l’espace. Le titre “Exosfera” est dérivé de ce phénomène et cet album promet donc d’être un exercice spatial. Le morceau-titre sonne, en partie grâce à une excellente production, effectivement “spatial”, avec la guitare et les vocaux d’Inma Gomes qui entament un duo. Mais après cinq minutes, vous avez vraiment tout entendu et vous espérez que le guitariste espagnol José Barranquero a plus à offrir sur ce premier album. L’autodidacte a appris à jouer de la guitare à seize ans et a ensuite fait son chemin via le rock, le funk et le blues. Le jazz est venu beaucoup plus tard, notamment en suivant des masterclasses avec Pat Metheny et John Scofield. Sur “Exosfera”, nous entendons les diverses influences, bien que toutes ne soient pas aussi réussies. “Skylanders”, par exemple, est un morceau acoustique où il se passe simplement trop peu pour le rendre passionnant. De plus, techniquement, c’est parfois un peu négligé, masqué par une énorme quantité d’effets et de synthés de guitare. Les meilleurs morceaux sont “Un Murciégalo” et le funky “Totoro”, comprenant un fantastique solo de la saxophoniste Melisa Bertossi. Et puis nous avons encore “Opmeit Le”, qui – comme “Un Murciégolo” et “Totoro” – a déjà été publié en EP et qui, avec ses douze minutes, est le salut absolu d'”Exosfera”, principalement grâce au chant intense du chanteur de flamenco Ismael Tamayo. Les aspirations atteignent au-delà de l’atmosphère, mais pour l’instant, l’ensemble ne décolle pas vraiment. (Jeroen Mulder)(6/10)(Auto-production)