Chaque semaine, des dizaines de nouveaux albums arrivent à la rédaction de Maxazine. Beaucoup trop pour tous les écouter, encore moins les critiquer. Un seul article par jour ne permettrait pas de couvrir tous ces albums, ce qui serait dommage. C’est pourquoi nous proposons aujourd’hui un aperçu des albums reçus par la rédaction, avec de courtes critiques.
Tones and I – Beautifully Ordinary
Toni Watson, mieux connue sous le nom de Tones and I, surprend avec son deuxième album studio, *Beautifully Ordinary*. Cet album marque une évolution notable par rapport à son premier album *Welcome to the Madhouse* sorti en 2021. Alors que son premier opus regorgeait de titres exagérés, *Beautifully Ordinary* révèle un côté plus profond et vulnérable de Tones and I. L’album commence fort avec *To Be Loved*, une exploration brute et sincère du passé de Watson, imprégnée de thèmes tels que la solitude et le désir d’acceptation. La chanson-titre, *Dance With Me*, souligne sa croissance avec le passage de la demande “dance for me” à une invitation à danser ensemble. Cette petite différence reflète son développement artistique et sa confiance en elle. Bien que certaines chansons puissent sembler un peu longues et que son style vocal puisse encore représenter un défi pour certains, *Beautifully Ordinary* montre une amélioration nette en matière de production et d’écriture. L’approche authentique de Watson et la profondeur émotionnelle de ses chansons élèvent l’album à un niveau supérieur, et il est évident qu’elle a pris plaisir à le réaliser. Une deuxième étape réussie dans sa carrière. (Norman van den Wildenberg) (7/10) (Bad Batch Records)
Dune Rats – If It Sucks, Turn It Up
Les gars de Down Under refont enfin parler d’eux après une période de silence radio. *If It Sucks, Turn It Up* est leur cinquième album. Peu de choses ont changé sur le plan lyrique et musical. Les paroles contiennent toujours beaucoup d’humour et la musique peut être classée dans la catégorie “punk-pop des années 90”. *If It Sucks, Turn It Up* comprend dix courts morceaux de punk-pop dans le style de groupes comme Blink 182, Offspring et Green Day. Parfois, on entend aussi quelques influences de The Clash, mais l’originalité est difficile à trouver. Le meilleur morceau est *Solar Eyes*, qui prouve que Dune Rats peut aussi écrire des chansons qui montrent une certaine originalité. Cela n’a pas grand-chose à voir avec le punk, mais se rapproche davantage d’un artiste comme Tame Impala. (Ad Keepers) (6/10) (Ratbag Records/BMG)
Justin Nozuka – CI
L’EP *CI* de Justin Nozuka, composé de seulement sept titres, est trop court pour être considéré comme un album complet. Cet EP repose lourdement sur divers effets, probablement un choix stylistique délibéré, mais l’utilisation excessive en devient exagérée. Si ces effets sont destinés à masquer la crudité de la musique, cela peut se comprendre, mais cela suggère que Nozuka est encore en train de perfectionner son art. Une chanson marquante, *Orange Lampshade*, montre du potentiel mais manque finalement de réalisation et laisse à désirer. En revanche, *Chlorine* est une belle chanson qui donne envie de l’entendre interprétée par quelqu’un comme Jalen Ngonda, ce qui montre que l’écriture est solide, même si l’exécution ne suit pas tout à fait. Dans l’ensemble, l’EP montre certainement des promesses, mais il y a encore une marge d’amélioration évidente. Avec plus de finesse et peut-être une approche plus ciblée, Nozuka pourrait construire sur les bases posées ici. En l’état, *CI* est une tentative raisonnable qui mérite un 7/10. (Jan Vranken) (7/10) (Post 1988)
Lost Lonely Boys – Resurrection
*Resurrection*, le dernier album de Los Lonely Boys, porte bien son titre. C’est leur première sortie depuis l’horrible accident où le guitariste Henry Garza est tombé de scène en 2013, se blessant gravement au dos. Et pour leur premier album en dix ans, il ne déçoit certainement pas. L’album offre un délicieux mélange de pop rock classique et bien exécuté, joué par des musiciens qui savent exactement ce qu’ils font. L’ouverture *Wish You Would* est un excellent morceau qui sera sans aucun doute bien accueilli en concert. Les voix sont fortes, et la chanson sonne aussi américaine que possible. *I Let You Think That You Do* ne détonnerait pas sur un album à succès de ZZ Top, avec ses riffs robustes et sa mélodie accrocheuse. L’album continue ensuite sur une bonne lancée, avec une succession de bons morceaux. Le seul problème est que vous avez constamment l’impression d’avoir déjà tout entendu. Il n’y a rien de vraiment surprenant, mais cela n’a pas vraiment d’importance. C’est un album agréable pour tous ceux qui aiment le blues rock et le pop rock. Los Lonely Boys prouvent qu’après dix ans d’absence, ils savent encore comment faire un bon disque. (Anton Dupont) (8/10) (Shelter Music Group)
Orville Peck – Stampede
Avec son nouvel album *Stampede*, Orville Peck prouve une fois de plus qu’il est un maître dans l’art de combiner genres et styles, tout en restant fidèle à son propre style unique. Cette fois, il propose un spectacle éclatant en collaborant avec une panoplie de légendes de la country et de la pop. Et quel régal c’est! *Stampede* commence déjà en force avec *Cowboys Are Frequently Secretly Fond of Each Other*, un duo avec nul autre que Willie Nelson. Peck et Nelson se complètent parfaitement, comme s’ils partageaient la scène depuis des années. L’ironie et la sensibilité que les deux voix parviennent à transmettre donnent au morceau une profondeur particulière. Puis il y a *How Far Will We Take It* avec Noah Cyrus, une chanson qui évoque un road trip à travers le désert, où le soleil semble toujours juste en dessous de l’horizon. La chimie entre Peck et Cyrus est palpable, et vous ne pouvez pas vous empêcher de chanter avec – que vous soyez en voiture ou non. En guise de cerise sur le gâteau, il y a le duo avec Elton John, une reprise de *Saturday Night’s Alright (For Fighting)*. C’est aussi extravagant et flamboyant que vous pourriez l’espérer de cette collaboration. Le morceau déborde d’énergie et semble fait pour faire la fête toute la nuit. Mais *Stampede* n’est pas seulement une succession de tubes. Peck parvient aussi à aborder des sujets sérieux, comme dans le duo avec Margo Price, *You’re An Asshole, I Can’t Stand You, and I Want a Divorce*. Le titre en dit déjà long – c’est de la country comme elle doit être : brute, honnête, et avec un bon clin d’œil. Et puis il y a la collaboration avec Diplo et Kylie Minogue, *Midnight Ride*. Ce morceau offre un mélange surprenant de rythmes dansants et de mélodies mélancoliques. C’est précisément cette polyvalence qui rend *Stampede* si captivant ; il y en a pour tous les goûts. Orville Peck réussit à faire ressortir le meilleur de lui-même et de ses invités sur *Stampede*. L’album ressemble à un grand cirque coloré où l’on passe de surprise en surprise. Ce n’est pas toujours innovant, mais c’est très bien fait. Pour les amateurs de country classique comme de pop moderne, *Stampede* est un incontournable. Avec une note de 8/10, cet album est à ne pas manquer. (Jan Vranken) (8/10) (Warner Records Inc)