Chaque semaine, des dizaines de nouveaux albums arrivent à la rédaction de Maxazine. Beaucoup trop pour tous les écouter, encore moins les critiquer. Une critique par jour signifie que trop d’albums restent en attente. Et c’est dommage. C’est pourquoi, aujourd’hui, nous proposons un aperçu des albums qui arrivent à la rédaction avec des critiques courtes.
MJ Lenderman – Manning Fireworks
MJ Lenderman continue son ascension avec son dernier album solo, *Manning Fireworks*. Sur les singles un peu étranges comme *She’s Leaving You*, *Joker Lips* et *Wristwatch*, le guitariste et auteur-compositeur joue pratiquement tous les instruments lui-même. Il chante avec une observation de soi acérée et beaucoup de charme sur le doute de soi, ce qui lui apporte une grande sympathie. Cet album est non seulement une digne suite à *Boat Songs* (2022), mais il rappelle également pourquoi nous l’avons déjà qualifié de virtuose de la guitare. Lenderman semble être, comme sa musique : quelqu’un avec qui il est agréable de passer du temps, sans avoir besoin de beaucoup pour passer une bonne soirée. *Manning Fireworks* est une solide, mais non révolutionnaire, addition à son œuvre grandissante. (Jan Vranken) (7/10) (Anti)
Nala Sinephro – Endlessness
L’album *Endlessness* de Nala Sinephro s’intègre parfaitement dans la montée en puissance de la scène jazz belge, connue pour ses sons modernes, audacieux et dynamiques. Pourtant, la musique de Sinephro semble souvent trop stylisée, manquant de l’énergie brute qui rend ce style si vivant. La production est brillante et lisse, remplie de couches étincelantes, techniquement impressionnantes, mais parfois au détriment de la spontanéité et de la surprise. Là où l’on espère qu’elle se libère vraiment et prenne plus de risques, elle reste bloquée dans la perfection. Le résultat est un son extrêmement poli qui enchantera certains auditeurs, mais semblera peut-être trop lisse pour d’autres. Un album magnifiquement réalisé, mais un peu plus de feu n’aurait pas fait de mal. (Anton Dupont) (6/10) (Warp Records)
Ibibio Sound Machine – The Black Notes EP
*The Black Notes EP* d’Ibibio Sound Machine maintient l’élan de leur excellent album *Pull the Rope*. L’EP contient deux nouvelles pistes énergétiques clairement conçues pour la piste de danse, ainsi que deux remixes de morceaux précédents. Cet octuor londonien, avec leur mélange caractéristique de funk ouest-africain, de post-punk et d’électro moderne, impressionne une fois de plus. La voix puissante d’Eno Williams et les grooves rythmiques offrent une expérience d’écoute captivante. Avec cette EP, ils montrent qu’ils continuent à perfectionner leur son unique et sont prêts à conquérir encore les pistes de danse. *The Black Notes EP* se présente comme une suite naturelle de leur voyage musical, pleine d’énergie et d’inventivité. Quelques points sont cependant perdus pour avoir légèrement trop exploité la vague dans laquelle ils se trouvent, mais cela reste compréhensible 🙂 (Jan Vranken) (6/10) (Merge Records)
Alpha P – Welcome to the Pack
Alpha P, le jeune artiste nigérian de Benin City, veut montrer avec son EP *Welcome to the Pack* qu’il est prêt à diriger sa “meute”. Malheureusement, cette tentative est loin d’être convaincante. Bien qu’Alpha P se présente comme un briseur de genres, le mélange de trap, de R&B et d’afrobeats sur cet EP ne fonctionne pas. Son chant et son rap semblent faibles et sans inspiration, notamment sur le titre *Light*, qui est sans aucun doute le point bas de l’EP. Le reste des morceaux sonne fade et désorienté, comme s’il ne savait pas vraiment où il voulait aller musicalement. Le tout manque de l’énergie et de la vision que l’on attendrait de quelqu’un qui se prétend leader. En résumé, cet EP manque complètement sa cible. (Elodie Renard) (3/10) (Penthouse/Mad Solutions)
LL Cool J – The Force
LL Cool J est de retour avec *The Force*, et bien qu’il ne nous doive plus rien, il prouve qu’il reste l’un des maîtres de l’hip-hop. Cet album n’est pas un retour, mais une confirmation de sa place dans le monde du rap. LL rappe avec l’intensité et la précision de quelqu’un qui sait qu’il n’a plus rien à prouver, mais qui se fixe encore des objectifs élevés. Le morceau d’ouverture, *The Spirit of Cyrus*, donne immédiatement le ton : intense, brut et impitoyable. LL retourne à ses racines avec des morceaux comme *Post Modern* et *The Force*, qui évoquent des souvenirs de ses jours de gloire. Sa collaboration avec Busta Rhymes sur *Huey in the Chair* déborde d’énergie, tandis que *Proclivities* est un clin d’œil nostalgique à ses célèbres morceaux d’amour. À 56 ans, LL sonne plus affûté que jamais – pas un retour, mais une pure confirmation. (Elodie Renard) (8/10) (LL Cool J INC)