Chaque semaine, des dizaines de nouveaux albums arrivent à la rédaction de Maxazine. Beaucoup trop pour tous les écouter, encore moins pour les critiquer. Une critique par jour signifie que trop d’albums resteront de côté. Et c’est dommage. C’est pourquoi nous vous proposons aujourd’hui un aperçu des albums reçus à la rédaction sous forme de critiques courtes.
Drunkelweizen – Pioneers of Alcohol
Drunkelweizen est un groupe américain qui se définit par un style qu’ils appellent “Drunken Folk Metal”. Leur premier album, ‘Pioneers of Alcohol’, sortira le 6 septembre. Les textes évoquent des personnages historiques (légendaires) dont la vie était étroitement liée à l’alcool. Après l’ouverture instrumentale *Moonshine Overture*, on enchaîne avec *Robinhood of Moonshine*, un hommage à un héros populaire qui s’opposait aux lois fiscales sur le whisky. Ce morceau débute par des growls lents et intenses. La musique intègre des éléments folkloriques aux sonorités historiques. Le chant/growl est profond et brut, avec une partie instrumentale surprenante, calme et atmosphérique. Les samples dans des morceaux comme ‘Draining the Cask’ apportent une réelle valeur ajoutée. Dans tous les titres, l’équilibre entre le métal et le folk est bien maîtrisé. Ce premier opus donne envie d’en entendre plus, car l’ensemble est un mélange rebelle, sauvage et joyeux. Des paysages sonores robustes y sont ajoutés, et les passages plus calmes apportent de la stabilité. Parfois, le “Drunken Folk Metal” prend un ton sérieux. L’alternance/combinaison entre les sons aigus et graves est réussie, tout comme le contraste entre le chant brut/clean et les growls. Drunkelweizen est un véritable créateur d’ambiance, que ce soit en festival, en salle ou à la maison. Certains passages sont des hymnes à chanter en chœur. (8/10) (Autoproduction) (Promotion : Rock’n’Growl Promotion)
Lia Kohl – Normal Sounds
L’album de Lia Kohl, ‘Normal Sounds’, est une expérience d’écoute unique qui transforme les sons du quotidien en art musical. Plutôt que d’utiliser des instruments traditionnels, elle intègre des enregistrements de terrain tels que des aboiements de chiens, des bruits d’ascenseurs, des conversations et le trafic, rappelant l’approche novatrice de Kraftwerk. La première piste se distingue par des influences irlandaises subtiles, avec un son de violon qui ajoute une couche mélodique à une ambiance autrement minimaliste. La violoncelliste joue avec tout ce qui lui tombe sous la main, ce qui peut parfois donner des résultats intéressants. Par exemple, dans ‘Ice Cream Truck, Tornado Siren’, on est surpris par la reprise de ‘Wanderlust’, un traditionnel allemand de Florenz Friedrich Sigismund datant de 1847. Kohl joue avec la frontière entre la musique et les sons environnementaux, rendant l’album intéressant, bien que parfois difficile à appréhender. Bien que cet album ne plaise pas à tout le monde, *Normal Sounds* est une expérience fascinante qui redéfinit ce que la musique peut être. Pour les amateurs de musique expérimentale, cet album est intrigant, mais combien d’entre eux seront vraiment captivés ? (Tobias Brown) (6/10) (Moon Glyph)
Paris Paloma – Cacophony
Cette semaine, la jeune artiste britannique Paris Paloma a sorti son premier album, ‘Cacophony’, une suite prometteuse à ses singles comme *my mind (now)*, ‘drywall’, et le tube mondial ‘labour’ qui est devenu viral sur TikTok. Composé de 15 titres allant de tendres et émouvants à puissants et ardents, *Cacophony* offre un mélange captivant de dark pop, folk et indie, avec une voix qui évoque celle d’une sirène mythologique moderne. L’album puise son inspiration dans la mythologie et l’histoire de l’art, explorant des thèmes tels que l’amour, la perte et le pouvoir, avec des paroles qui tissent un lien entre passé et présent. Paris Paloma continue d’envoûter son public avec sa profondeur émotionnelle et sa musique puissante, et *Cacophony* offre une opportunité unique de découvrir une voix qui incarne l’attrait d’une sirène mythologique. Un album réussi, et il est clair que sa prochaine tournée sera rapidement complète. (William Brown) (8/10) (Nettwerk)
Leprous – Melodies of Atonement
Leprous revient avec ‘Melodies of Atonement’, un album impressionnant qui marque une nouvelle étape dans l’évolution sonore du groupe. Bien qu’ils aient commencé en tant que groupe de metal progressif, leur son s’est enrichi pour inclure une mixité de prog, métal, pop sophistiquée et musique de film. ‘Melodies of Atonement’ poursuit cette évolution avec une production soignée qui met en valeur chaque nuance de leur style polyvalent. Le morceau d’ouverture, ‘Silent Alone’, établit immédiatement l’ambiance avec des mélodies rêveuses qui rappellent subtilement les rockeurs suédois de Pain of Salvation. Ce titre, comme le reste de l’album, illustre la compétence technique et le sens de la composition qui font la renommée de Leprous. La voix d’Einar Solberg est puissamment émotive, en particulier dans ‘My Specter’, où sa portée vocale et son expressivité brillent de mille feux. ‘Melodies of Atonement’ est un album à la fois exigeant et accessible. C’est une œuvre magnifiquement arrangée qui continue d’explorer les frontières de la musique progressive. Cet album est un incontournable pour les fans du groupe et pour tous ceux qui aiment la musique à la fois mélodique et complexe. Leprous prouve une fois de plus qu’ils sont des maîtres dans la création de paysages sonores envoûtants. (Jan Vranken) (8/10) (InsideOut Music)
Coco & Clair Clair – Girl
Le nouvel album de Coco & Clair Clair, ‘Girl’, laisse un sentiment mitigé. Composé de neuf titres avec une qualité DIY évidente, le duo tente d’étendre davantage leur style lo-fi pop-rap caractéristique. Bien que leurs œuvres précédentes, comme ‘Pretty’ et ‘Wishy Washy’, aient offert une approche fraîche et originale du genre, ‘Girl’ échoue malheureusement à maintenir la même énergie. Les beats semblent souvent sans inspiration et les mélodies enfantines, ce qui peut être charmant pour certains, mais ici, cela affaiblit plutôt le potentiel du duo. La production manque de profondeur, et le chant paraît parfois un peu brut, ce qui n’améliore pas l’expérience d’écoute. Bien que ce projet inspirera probablement d’autres esprits créatifs à faire de la musique sur Internet, *Girl* reste principalement dans une atmosphère d’expérimentation immature. Pour les fans de musique lo-fi et DIY, cela peut offrir une écoute intéressante, mais l’album manque de la netteté et de l’innovation qui rendaient Coco & Clair Clair si captivants. Cet album dévoile le côté sombre de l’internet, où le danger de la médiocrité guette. (Jan Vranken) (3/10) (Nice Girl World)