Chaque semaine, des dizaines de nouveaux albums arrivent à la rédaction de Maxazine. Beaucoup trop pour tous les écouter, encore moins les critiquer. Une critique par jour laisse trop d’albums de côté. C’est dommage. C’est pourquoi nous publions aujourd’hui un aperçu des albums reçus à la rédaction avec de courtes critiques.
Hinds – Viva Hinds
Le duo espagnol de rock indie Hinds prouve avec leur quatrième album studio “Viva Hinds” que l’adversité peut conduire à une renaissance créative. Carlotta Cosials et Ana Perrote reviennent après quatre années tumultueuses, marquées par les confinements, des départs de membres du groupe et la perte de leur maison de disques, avec une énergie rafraîchissante. L’album s’ouvre avec force sur le morceau “Hi, how are you”, qui reflète les défis récents auxquels le groupe a dû faire face. Le résultat est un son plus riche et plus complexe, sans perdre le charme brut qui fait la particularité de Hinds, grâce à leur collaboration avec le producteur Pete Robertson et l’ingénieur du son Tom Roach. Parmi les moments forts, on trouve “Boom Boom Back”, enregistré avec la participation de Beck, et “Stranger”, influencé par le post-punk, avec la participation de Grian Chatten de Fontaines D.C. Pour la première fois, le groupe expérimente aussi des morceaux en espagnol, ajoutant une dimension intéressante à leur son. “Viva Hinds” est une célébration de l’amitié et de la résilience. De l’énergie contagieuse de “Superstar” à l’atmosphère intime de “The Bed, The Room, The Rain and You”, Hinds explore sans effort diverses émotions et styles. Ils prouvent ainsi qu’ils ne sont pas seulement résilients, mais qu’ils peuvent également évoluer en tant qu’artistes avec cet album. “Viva Hinds” est un retour triomphal qui étonnera autant les fans que les nouveaux venus. (Anton Dupont) (8/10) (Lucky Number)
Vonavibe – Locked Up
Vonavibe est un groupe de rock moderne grec formé en 2016. Cette année-là, ce trio grec autoproduit l’EP “Vol.1”, contenant trois morceaux originaux. En 2017, Vonavibe remporte le premier prix dans la catégorie des nouveaux groupes, ce qui leur permet de signer un contrat avec le label Panik Records. En 2018, Vonavibe sort deux singles pour ce label, intitulés “Come Undone” et “Run ‘n’ Hide – Live at Berlin”. En 2019, le groupe entre en studio pour enregistrer leur premier album, mais l’enregistrement est considérablement retardé lorsque le chanteur/guitariste Dyon a un accident de moto et met près de deux ans à se rétablir. En 2023, l’album sort enfin sous le titre “Bleed To Life”. Aujourd’hui, les Grecs sortent “Locked Up”, un EP pour leur nouveau label Eclipse Records. Ce projet contient quatre reprises. L’album commence et se termine par la chanson “Mad World” de Tears For Fears, avec une version instrumentale pour la clôture. Les deux autres morceaux sont “Blinding Lights” de The Weeknd et “Bleed It Out” de Linkin Park. “Bleed It Out” est la meilleure chanson de cet EP, surpassant l’original à mon avis. Il est impressionnant de voir comment Dyon capture à la fois le chant de Chester Bennington et les raps de Mike Shinoda. Nous attendons maintenant avec impatience le deuxième album de ce groupe grec talentueux. (Ad Keepers) (7/10) (Eclipse Records)
John Douglas – John Douglas
John Douglas, connu du groupe écossais Trashcan Sinatras, présente une expérience d’écoute intime et pure avec son album éponyme. Les onze titres, enregistrés au Kyoti Studio de Glasgow sous la direction du producteur Mark Freegard, offrent un mélange parfait de nouveaux morceaux et de réinterprétations des classiques de Trashcan Sinatras. L’écriture puissante de Douglas brille vraiment dans ce cadre épuré. Sans overdubs ni artifices superflus, il dévoile l’essence de ses compositions. Parmi les moments forts, citons le nostalgique “Oranges & Apples” et l’émotionnel “I Just Want To Go Home”. Un moment particulier est sa reprise du classique de Prefab Sprout “We Let The Stars Go”, qu’il aborde avec respect et une touche personnelle. Les amateurs de folk introspective et d’indie seront attirés par l’approche honnête et directe de Douglas. Cet album marque non seulement le début de la carrière solo de Douglas, mais fait aussi le lien entre son passé avec Trashcan Sinatras et son avenir en tant qu’artiste solo. Avec son riche bagage et son talent indéniable, John Douglas livre un premier album qui semble à la fois familier et étonnamment frais – un incontournable pour les amateurs de songwriting authentique. (Norman van den Wildenberg) (7/10) (Reveal Records)
The Dare – What’s Wrong With New York?
The Dare est le nouveau pseudonyme de Harrison Patrick Smith. Il a précédemment fait de la musique sous le nom de Turtlenecked, ce qui lui a valu une sorte de statut culte ainsi qu’un groupe de fans fidèles. Après avoir décidé de mettre fin à Turtlenecked, il a entamé un nouveau chapitre sous le nom de The Dare et a récemment sorti son album de début. La décision de cette relance a été motivée par le single “Girls”, qu’il jouait déjà en live pendant les concerts de Turtlenecked. The Dare est associé à l’indie sleaze, avec également beaucoup d’éléments électroniques. C’est un album avec des beats plutôt corrects, mais aussi suffisamment de moments où l’on se demande : qu’est-ce que j’écoute vraiment ? Avec ses trente minutes, c’est une petite parenthèse amusante dont on pourrait aussi facilement se passer. (Rik Moors) (5/10) (UMG Recordings)
Eric Devries – Traveler’s Heart
Eric Devries sort son cinquième album solo, “Traveler’s Heart”, confirmant sa position comme l’un des songwriters les plus captivants des Pays-Bas. Cet ouvrage acoustique, successeur de son précédent album “Song & Dance Man”, est un voyage intime à travers la vie d’un musicien itinérant. Enregistré avec son Song & Dance Band, l’album offre une atmosphère authentique et live qui capture l’essence de la musicalité de Devries. “Traveler’s Heart” explore les complexités d’une vie nomade, puisant dans des expériences personnelles et des influences littéraires. Des titres comme “Shadow Of A Man” et “Hit The Road Running” illustrent sa capacité à combiner des paroles narratives avec des mélodies entraînantes. L’ajout de contributions de Iain Matthews (avec qui il joue également dans un groupe) et Fay Lovsky apporte une profondeur et une couleur supplémentaires aux arrangements déjà riches. Il convient également de mentionner “Miss Holly Golightly”, avec un rôle important pour le violoniste Joost van Es. Devries mêle sans effort des éléments de folk, bluegrass et blues dans chaque morceau. Sa voix et ses paroles réfléchies font de “Traveler’s Heart” un album qui révèle de nouvelles couches à chaque écoute. Pour les amateurs de songwriting authentique et narratif. (Norman van den Wildenberg) (7/10) (Coast to Coast)