Chaque semaine, des dizaines de nouveaux albums arrivent à la rédaction de Maxazine. Beaucoup trop pour pouvoir tous les écouter, sans parler de les critiquer. Une critique par jour laisse de nombreux albums de côté, ce qui est dommage. C’est pourquoi nous vous proposons aujourd’hui un aperçu des albums récemment arrivés à la rédaction sous forme de brèves critiques.
Dog Eat Dog – Walk With Me (réédition)
‘Walk With Me’ de Dog Eat Dog, sorti en 2006, est un mélange hétéroclite de rock crossover. Le groupe tente de raviver sa fameuse fusion de punk, rock et funk, mais n’y parvient que partiellement. Aujourd’hui, l’album ressort et la question se pose : pourquoi? L’ouverture avec ‘Showtime’ commence avec énergie, mais il devient rapidement évident que le groupe peine à maintenir une cohérence. Des morceaux comme ‘Hell Yeah!’ et ‘Undivided’ semblent datés, comme si le groupe était resté figé dans ses jours de gloire des années 90, qui paraissent encore plus lointains qu’en 2006. Pourtant, il reste des points forts, comme la chanson titre ‘Walk With Me’, qui montre que Dog Eat Dog peut encore écrire des refrains accrocheurs. L’ouverture avec le saxophone, rappelant ‘Who’s the King’, est l’un des rares moments forts de l’album. La production de Claus Grabke est solide, mais manque parfois du punch que l’on attend d’un album rock. Les contributions de guests, comme Marta Jandová sur ‘Undivided’, n’ajoutaient déjà pas grand-chose à l’époque. Des titres comme ‘M.I.L.F.’ sont gênants et nuisent aux moments plus sérieux de l’album. ‘Walk With Me’ est un voyage nostalgique pour les fans de la première heure, mais ceux-ci possèdent probablement déjà l’album. Dog Eat Dog semble lutter entre son ancien son et la volonté de rester pertinent, mais pourquoi cette réédition maintenant ? (Norman van den Wildenberg) (4/10) (Metalville)
Rio 18 – Radio Chévere
‘Radio Chévere’, le nouvel album de Rio 18, est un voyage musical vibrant qui transcende les frontières et les genres. Avec des apparitions d’artistes invités, le groupe crée une palette colorée de styles, allant de la samba à la salsa, en passant par le funk et la cumbia. Le rôle de l’animateur invité Coco Maria apporte une ambiance de show radio unique, faisant de l’album bien plus qu’une simple compilation de morceaux. Les points forts sont nombreux. ‘Oh Minha Querida’, en collaboration avec les légendes brésiliennes +2’s, est une ballade samba émotive qui touche droit au cœur. Le funky ‘Maybe Man’ avec Silvia Machete est irrésistible. ‘Esa Tristeza’, avec la voix mélancolique de Nina Miranda (connue de Smoke City et Da Lata), se marie parfaitement avec la mélodie inspirée du latin. ‘She’s in L.A.’, en collaboration avec Young Gun Silver Fox, est également un petit bijou. La production est soignée et polie, tout en conservant une chaleur organique. L’album reste cohérent malgré les nombreux changements de style, un exploit en soi. Quelques interludes auraient peut-être pu être raccourcis, mais dans l’ensemble, ‘Radio Chévere’ est un projet ambitieux et en grande partie réussi qui embarque les auditeurs dans un voyage musical captivant à travers le monde. C’est une célébration de la diversité culturelle, à la fois familière et surprenante. (Elodie Renard) (8/10) (Legere Recordings)
GIMS – Le Nord se Souvient
Dans le monde du rap et de la pop française, GIMS reste une présence incontournable. Avec la sortie de son dernier EP ‘Le Nord se souvient’, l’artiste invite ses auditeurs à un retour à ses racines françaises. Cette collection de sept titres mélange des singles déjà publiés avec de nouveaux morceaux, avec des collaborations d’artistes comme Dystinct et son frère Dadju. L’EP s’ouvre avec ‘Vent du nord’, un titre qui donne le ton pour une expédition nostalgique. L’effort de GIMS pour explorer divers styles musicaux est louable et traduit un désir de renouveau. Cependant, on peut se demander si cette nouvelle sortie représente vraiment une évolution dans son parcours musical. Son style vocal caractéristique, marqué par un volume élevé et l’usage intensif de l’autotune, reste dominant. Certains auditeurs trouveront peut-être ce son familier réconfortant, tandis que d’autres le trouveront lassant, surtout en comparaison avec ses œuvres plus novatrices du passé. Comparé à des albums comme ‘Sublime’ ou ‘Mon Coeur avait raison’, qui ont bouleversé la scène musicale française, ‘Le Nord se souvient’ semble prendre moins de risques. Les ‘floorfillers’ qui ont marqué les débuts de GIMS sont moins évidents ici, soulevant la question de savoir si sa formule éprouvée commence à perdre de sa brillance. Bien qu’il semble avoir du mal à retrouver sa gloire passée, GIMS s’accroche à un son et une image qui l’ont rendu célèbre. ‘Le Nord se souvient’ est donc davantage une affirmation du statut établi de GIMS qu’une avancée artistique. Pour les nouveaux auditeurs, l’EP n’apporte que peu de surprises, mais pour les fans, c’est un retour confortable à un terrain familier, imprégné d’une touche de nostalgie. GIMS gagnerait à revisiter ses vraies racines, notamment avec son ancien groupe Sexion d’Assaut, dont la réunion, souvent évoquée, aurait sans doute été une meilleure stratégie commerciale. (Jan Vranken) (5/10) (Géante Rouge)
Daniel Herskedal – Call for Winter II: Resonance
‘Call for Winter II: Resonance’ de Daniel Herskedal est une œuvre magistrale à la frontière entre le néoclassique et le jazz. Cet album, qui mérite un 9/10 bien mérité, démontre l’incroyable capacité d’Herskedal à transformer les perceptions sensorielles en musique. Le morceau-titre, avec son rythme entraînant et le jeu entre le tuba grondant et la percussion subtile, nous guide à travers une sombre forêt norvégienne. La mélodie légèrement criarde ajoute une dimension supplémentaire à ce voyage musical. ‘White Mountain Sunrise’ est un exemple de beauté véritablement extraterrestre, qui semble ouvrir naturellement les voies respiratoires. ‘My Child’ se distingue par sa solitude intime. Dans une chambre presque anéchoïque, l’auditeur se retrouve presque à l’intérieur du tuba. La musique d’Herskedal vous pousse à fermer les yeux ; il n’y a plus nulle part où aller. Cet album prouve le pouvoir guérisseur de la beauté musicale. Le talent rare d’Herskedal pour créer des mondes sonores immersifs s’exprime pleinement ici, emportant l’auditeur dans une autre dimension. Sans aucun doute, ‘Call for Winter II: Resonance’ est le plus bel album de cette année jusqu’à présent. C’est un voyage envoûtant qui montre à quel point la musique peut être transcendante. C’est comme être capturé dans un moment où le temps s’arrête – c’est à quel point la musique peut être belle. (Jan Vranken) (9/10) (Edition Records)
Van Morrison – New Arrangements and Duets
Alors que les feuilles tombent, les premiers albums de Noël kitsch commencent déjà à pleuvoir. Van Morrison ouvre le bal avec un album de duos que personne n’a demandé, mais que tout le monde reçoit. Ce « paquet cadeau » musical est un ensemble de vieux enregistrements, de nouveaux arrangements et de collaborations improbables. Morrison semble avoir oublié où réside sa force et se perd dans un labyrinthe de duos mal assortis. Des points forts ? Ils sont rares. Le duo avec Kurt Elling est peut-être le moins gênant, mais à partir de là, tout part en vrille. La contribution de Curtis Stigers à ‘Close Enough for Jazz’ est une véritable agression auditive, tandis que la collaboration avec Joss Stone montre douloureusement à quel point Morrison est éloigné de ses racines soulful. Les arrangements de « big band » sont plus médiocres que grandioses et n’apportent pas grand-chose pour insuffler une nouvelle vie à ce matériel