L’aperçu des nouveaux albums : Cosmic Cathedral, Black Violin et plus

Chaque semaine, des dizaines de nouveaux albums arrivent à la rédaction de Maxazine. Beaucoup trop pour tous les écouter, sans parler de les critiquer. Une critique par jour signifie que trop d’albums restent de côté. Et c’est dommage. C’est pourquoi nous publions aujourd’hui un aperçu des albums qui arrivent à la rédaction sous forme de critiques courtes.

Cosmic Cathedral – Deep Water

Cosmic Cathedral est un nouveau super groupe. Les membres du groupe sont : le chanteur/multi-instrumentiste Neal Morse, le batteur Chester Thompson, le chanteur/guitariste Phil Keaggy et le bassiste Byron House. Leur album de début ‘Deep Water’ est en grande partie né de sessions d’improvisation. On entend le christianisme dans les paroles, parfois plus clairement que d’autres. Certains passages sont chantés avec beaucoup d’âme, ici on entend surtout la voix de Neal. Le chant collectif/d’arrière-plan est de bonne qualité, mais souvent très doux. Dans ces parties, la musique est principalement calme, mais certainement belle. Au-delà, c’est instrumentalement très varié, tant en termes d’instruments que de style. Il y a d’innombrables tournures et surprises (géniales). Sur le téléchargement de la critique, toutes les transitions entre les parties de ‘Deep Water Suite’ (l’épopée de 38 minutes) ne sont pas fluides. Sur le CD, ce sera certainement parfait. ‘The Door To Heaven’ est vraiment la ‘piste finale’ par sa construction. On entend que ce sont des musiciens de haut niveau qui sont à l’œuvre. Bien que le style de Neal soit clairement présent, les autres musiciens y ont également mis leur empreinte. Cela donne un excellent mélange (mais parfois très doux).(Esther Kessel Tamerus) (8/10) (InsideOutMusic / Sony Music)

Ofri Nehemya – Time Traveler

Le shuffle : c’est bien le motif rythmique le plus utilisé dans le jazz. Logique, car c’est justement ce shuffle qui crée un groove irrésistible. Le batteur israélien Ofri Nehemya a perfectionné ce shuffle dans toutes ses formes. ‘Time Traveler’ en est le résultat. Sur huit compositions, Nehemya fait entendre son talent incontesté, où dès la première seconde, il est clair que la batterie est centrale. Alors s’applique la règle d’or : dans la limitation se révèle le maître. Nulle part le jeune batteur ne dérape : maintenir un rythme strict comme fondation sous les compositions est la tâche principale du batteur, et Nehemya s’en acquitte excellemment, tant à tempo élevé que dans les morceaux plus calmes. Car ‘Time Traveler’ est surtout un album agréablement varié. Des vrais grooves avec des shuffles entraînants dans l’ouverture ‘Drive’ et ‘Just Sayin” jusqu’aux morceaux presque lancinants comme ‘Katniss’ et ‘Memories, A Mothers Light’. Le point culminant est cependant ‘Armors and Doubts’ qui commence de façon menaçante avec une seule note au piano et un roulement martial. Ce morceau – au titre évocateur – se déploie en quelques parties, avec des solos successifs du guitariste Nitzar Bar qui nous amène vers la partie avec une batterie plus proéminente, y compris une série de fills ingénieux à la fin du morceau. Un vraiment bon batteur joue un solo tout en maintenant le groove et en restant au service de la composition et du groupe. Ce jeune batteur l’a bien compris, même quand il peut passer au premier plan. Le batteur ne peut-il alors jamais vraiment se “lâcher” ? Certainement. Dans ‘One for Myself’, le morceau final. Titre bien choisi, car pendant un peu plus de deux minutes et demie, Nehemya peut se laisser aller. Une preuve d’habileté soignée, mais Ofri Nehemya est vraiment à son meilleur au service de son groupe. (Jeroen Mulder)(8/10)(Adhyâropa Records)

Yusuf/Cat Stevens – Saturdaynight (Live in Tokyo 1974)

Après l’impressionnant ‘King of Land’ de 2023, Yusuf/Cat Stevens surprend avec une perle de ses archives : un enregistrement live de 1974, capturé pendant ses années glorieuses à Tokyo. La qualité sonore est étonnamment claire pour un album live de cette période. Le disque s’ouvre directement avec son classique intemporel ‘Wild World’, un morceau qui a pris sa propre vie au fil des ans avec des reprises par des groupes comme Mr. Big. La voix chaleureuse de Stevens sonne ici à son meilleur, à la fois intime et puissante. Pour la génération plus âgée, cet album est un doux voyage à travers les souvenirs musicaux, avec des joyaux comme l’émouvant ‘Father & Son’. Avec cette sortie, Yusuf s’adresse surtout à ses fans fidèles et de longue date. Les nouveaux auditeurs n’afflueront pas en masse, mais ce n’est pas non plus l’intention – c’est de l’histoire musicale préservée. Un ajout précieux à son catalogue.(Anton Dupont)(7/10)(Cat-O-Log records)

Yuja Wang, Boston Symphony Orchestra, Andris Nelsons – The Piano Concertos; Solo Works

La brillante pianiste chinoise Yuja Wang (née en 1987 à Pékin) présente avec cet album une interprétation impressionnante de l’œuvre pour piano de Chostakovitch. Wang, qui était déjà une star internationale à 21 ans, montre pourquoi elle appartient à l’élite mondiale avec sa virtuosité technique qui correspond parfaitement à l’œuvre complexe de Chostakovitch. Il est fascinant de voir comment elle donne vie à la signature musicale DSCH de Chostakovitch (D-Mi bémol-C-Si, soit ré, mi bémol, do, si), un thème que le compositeur a intégré dans de nombreuses œuvres comme signature personnelle. Ce motif s’exprime magnifiquement dans les concertos pour piano, où la virtuosité de Wang se fond parfaitement avec l’Orchestre Symphonique de Boston sous la direction d’Andris Nelsons.
L’album offre un équilibre parfait entre les grandes pièces orchestrales et les œuvres plus intimes pour piano solo. Wang, connue pour ses tenues de scène audacieuses et son esprit indépendant, apporte une interprétation étonnamment fraîche à ces chefs-d’œuvre russes. Son toucher plus léger contraste magnifiquement avec la thématique parfois lourde des compositions de Chostakovitch. Un ajout essentiel pour les amateurs de classiques russes modernes, superbement enregistré dans la majestueuse qualité Deutsche Grammophon à laquelle nous sommes habitués.(Jan Vranken)(9/10)(Deutsche Grammophon)

Black Violin – Full Circle

Black Violin, le duo hip-hop de violon et d’alto de Floride, est composé de musiciens formés classiquement Kevin Sylvester (Kev Marcus) et Wilner Baptiste (Wil B). Depuis leur rencontre lors d’une formation artistique à Fort Lauderdale, ils ont développé un son unique qui combine différents genres. Malgré leur succès avec l’album de début de 2008 et leur percée avec ‘Stereotypes’ (2015), qui a dominé le classement Billboard Classical Crossover Albums et s’est classé dans le Top 5 des Albums R&B, le duo reste relativement méconnu. Leur nouvel album ‘Full Circle’ n’est rien de moins qu’un chef-d’œuvre qui perfectionne leur formule : des instruments à cordes classiques au centre d’arrangements soul et hip-hop. La qualité de production exceptionnelle souligne leur talent musical, chaque morceau étant un tube potentiel. Le point culminant est ‘Beautiful Day’, avec Lalah Hathaway (fille de Donny), les portes du ciel s’ouvrent quand vous l’écoutez, est-ce la chanson parfaite ? Je me laisse volontiers emporter, c’est ainsi que la musique devrait être. Laissez-vous séduire au moins une fois par ce mélange révolutionnaire d’instrumentation classique et de genres contemporains. Votre vie s’enrichira en écoutant ce chef-d’œuvre novateur.(Jan Vranken)(9/10)(Diversatile Music Group)