L’aperçu des nouveaux albums : Black Pumas, Frank Carter & the Rattlesnakes et plus

Chaque semaine, des dizaines de nouveaux albums arrivent à la rédaction de Maxazine. Beaucoup trop pour tous les écouter, et encore moins pour les critiquer. Une critique par jour signifie que trop d’albums restent de côté. Et c’est dommage. C’est pourquoi nous publions aujourd’hui un aperçu des albums qui arrivent à la rédaction sous forme de critiques courtes.

The BluesBones – Live on tour

L’album ‘Live On Tour’ a été enregistré lors de différents concerts (au printemps et à l’été 2024). Aucun overdub n’a été ajouté, et rien n’a été corrigé. La plupart des morceaux proviennent du dernier album très apprécié ‘Unchained’. On y trouve également quelques “anciens” favoris du public comme la reprise ‘She’s Got The Devil In Her’. On retrouve non seulement le superbe jeu de guitare de Stef Paglia, mais aussi l’orgue d’Edwin Risbourg. De plus, la section rythmique est solide. On remarque assez rapidement qu’il y a “une légère couche sourde sur la musique”. Mais on ressent bien l’énergie du groupe. Celle-ci se manifeste particulièrement dans ‘Find Me A Woman’, où il est presque impossible de rester assis. On ressent la douleur dont chante Nico De Cock dans ‘I Cry’. La musique est magnifiquement retenue. Les chœurs dans ‘Moving On’ sont prévisibles. S’enchaînent ballades et morceaux uptempo. Nico chante de manière convaincante, avec de belles envolées vocales. Si vous êtes amateur de blues et que vous n’avez pas encore beaucoup d’albums de The BluesBones, alors ‘Live on tour’ est un incontournable. (Esther Kessel-Tamerus) (8/10) (Naked)

Chicago – Live at 55

Pour célébrer leur 55e anniversaire, le légendaire groupe Chicago livre un album live étonnamment vital. ‘Live at 55’ revisite le riche héritage musical du groupe, qui a commencé sous le nom de Chicago Transit Authority, et prouve que le groupe sait toujours captiver son public. La présence d’artistes invités renommés élève l’album à un niveau supérieur. La collaboration avec le virtuose de la guitare Steve Vai sur ‘South California Purples’ est particulièrement remarquable, où la section de cuivres caractéristique de Chicago se fond parfaitement avec le jeu de guitare enflammé de Vai. Les contributions de la chanteuse soul Judith Hill et de Robin Thicke ajoutent également une dimension fraîche au son familier de Chicago. Le timing de la sortie, juste avant les fêtes, est judicieusement choisi. L’album constitue une excellente introduction pour les nouveaux auditeurs qui souhaitent découvrir le mélange unique de rock, jazz et soul de Chicago. Pour les fans chevronnés, il offre un nouveau regard sur du matériel connu. La production est claire et rend justice tant aux cuivres qu’à la section rythmique, preuve que la formation actuelle, dirigée par les membres originaux Robert Lamm, Lee Loughnane et James Pankow, continue de jouer avec précision et passion. ‘Live at 55’ est un digne album anniversaire qui montre pourquoi Chicago fait partie de l’élite de la scène rock américaine depuis plus de cinq décennies. (Jan Vranken) (8/10) (Fantracks digital LLC)

Black Pumas – Live from Brooklyn Paramount

Ces dernières années, les Black Pumas se sont révélés comme l’un des groupes live les plus excitants du moment, et leur nouvel album live ‘Live from Brooklyn Paramount’ montre immédiatement pourquoi. Le duo maintes fois nommé aux Grammy, Adrian Quesada et Eric Burton, soutenu par un excellent groupe live, parvient à capturer parfaitement l’énergie de leurs performances explosives. La production est étonnamment claire – si cristalline qu’on pourrait presque penser qu’il s’agit d’un enregistrement studio avec du public ajouté. Mais ceux qui ont vu le groupe en live, par exemple l’année dernière, savent qu’ils atteignent également ce niveau de perfection sur scène. Les vocaux soul de Burton sonnent aussi intenses et passionnés que sur les versions studio, tandis que le travail psychédélique à la guitare de Quesada et la section rythmique serrée créent un groove hypnotique. La setlist est un voyage soigneusement composé à travers leur répertoire, avec tous les favoris que les fans veulent entendre. Une surprise particulière est leur interprétation de ‘Fast Car’ de Tracy Chapman en rappel – une chanson qui souligne la polyvalence du groupe tout en s’intégrant parfaitement dans leur son soul-psychédélique. Cet album live prouve pourquoi Black Pumas est considéré comme l’un des meilleurs groupes live du moment. C’est un cadeau parfait pour les fêtes, surtout pour ceux qui les ont vus en live et veulent revivre cette magie. La façon dont ils parviennent à traduire leur mélange de neo-soul, de rock psychédélique et d’énergie urbaine sur scène est tout simplement impressionnante. (Elodie Renard) (8/10) (ATO Records)

Frank Carter & The Rattlesnakes – from the Bataclan, Paris

Frank Carter & The Rattlesnakes livrent avec cet EP un enregistrement live explosif, capturé au Bataclan parisien – une salle qui est malheureusement entrée dans l’histoire pour des raisons tragiques. L’énergie jaillit dès la première note des enceintes, exactement comme on pouvait s’y attendre de Carter et ses Rattlesnakes. Avec des morceaux comme ‘American Spirit’, ‘Wild Flowers’ et ‘Paradise’, le groupe prouve une fois de plus pourquoi ils se sont forgé une si excellente réputation sur scène. La voix caractéristique de Carter et l’énergie brute des Rattlesnakes sont parfaitement rendues dans cet enregistrement. La qualité sonore est excellente et capture parfaitement l’intensité de la performance. Le seul point négatif de cette sortie est en fait sa durée – on en redemande. La question reste donc en suspens : pourquoi pas un enregistrement complet du concert ? Néanmoins, ce que nous avons ici est d’un très haut niveau. (Anton Dupont) (8/10) (International Death Cult)

CAN – Live in Keele 1977

Le groupe de rock expérimental allemand CAN continue, même après toutes ces années, de nous bombarder de matériel d’archives. ‘Live in Keele 1977’ est déjà la sixième sortie live depuis 2021, et honnêtement, cela commence à s’essouffler. Cet enregistrement provient d’une période intéressante : le bassiste Rosko Gee et le percussionniste Rebop Kwaku Baah venaient de rejoindre le groupe, tandis que le fondateur Holger Czukay s’effaçait progressivement. C’était une époque où CAN se dirigeait de plus en plus vers un son plus conventionnel, loin des sommets expérimentaux de ‘Tago Mago’ et ‘Ege Bamyasi’. On entend un groupe compétent qui maîtrise techniquement son sujet, mais la magie des premières années soixante-dix a largement disparu. Bien sûr, pour les fans hardcore, chaque fragment d’histoire de CAN est précieux, mais avec le décès de presque tous les membres originaux (le plus récent étant Damo Suzuki en février 2024), cette sortie ressemble surtout à un document historique. La qualité sonore est bonne, mais ce qu’on entend est indéniablement un produit de son époque. Le groove orienté funk de cette période sonne daté et manque la qualité intemporelle de leurs chefs-d’œuvre du début des années 70. Pour les rares superfans encore en vie et les historiens de la musique, c’est un ajout intéressant à la discographie déjà bien fournie de CAN. Pour tous les autres, c’est surtout une sortie superflue dans une série d’albums live qui ne cesse de s’allonger. (Jan Vranken) (5/10) (Spoon Records)