L’aperçu des nouveaux albums : Alexis French , Gabi Hartmann et plus

Chaque semaine, des dizaines de nouveaux albums arrivent à la rédaction de Maxazine. Beaucoup trop pour tous les écouter, et encore moins pour les critiquer. Une critique par jour signifie que trop d’albums restent de côté. Et c’est dommage. C’est pourquoi nous publions aujourd’hui un aperçu des albums qui arrivent à la rédaction sous forme de critiques concises.

Alexis French – Classical Soul, vol 1

Le néoclassique avec comme ingrédient caché l’âme exige un alchimiste musical. Cette collection de 18 compositions révèle un pianiste dont le raffinement technique et la profondeur émotionnelle forment une symbiose rare. Le toucher de French est une étude d’expression maîtrisée – retenue quand nécessaire, mais toujours avec un courant sous-jacent de tension qui permet à la musique de respirer. Cette tension, précisément dans les silences et les pauses, crée des espaces où l’auditeur peut se perdre dans la contemplation. La production mérite une attention particulière – cristalline et spatiale, où chaque note tombe comme une goutte dans un étang de silence. On n’entend pas seulement le piano, mais aussi la pièce dans laquelle il prend vie. Bien que ‘Classical Soul’ se situe en territoire néoclassique, une âme indéniable pulse à travers ces compositions. French, avec son background tant dans les conservatoires classiques que dans l’improvisation ecclésiastique, tisse des fils culturels en un tapis sonore à la fois familier et novateur. Pour les amateurs de musique pianistique chargée d’émotion qui unit brillance technique et expression pleine d’âme, cet album est une révélation – un pont sonore entre des mondes rarement connectés de manière aussi convaincante. (Jan Vranken)(8/10)(Sony Classical)

Gabi Hartmann – La femme aux yeux de sel

Gabi Hartmann ne se laisse pas enfermer dans une seule case musicale. Sur son deuxième album ‘La femme aux yeux de sel’, elle mélange sans effort pop, folk, jazz et soul pour créer une sonorité personnelle immédiatement reconnaissable. L’album s’ouvre sur un récit poétique de Salinda, une femme aux yeux de sel qui fond à chaque larme. Ce personnage reflète la propre quête d’identité de Hartmann et sa vision du monde qui l’entoure. Son premier album de 2023 était déjà un grand succès en France, devenant l’album le plus vendu dans la catégorie Jazz/World avec plus de vingt millions d’écoutes en streaming. Avec cette nouvelle œuvre, elle continue sur cette lancée, tout en explorant de nouveaux territoires. Hartmann collabore avec des noms connus comme Oan Kim, Jesse Harris et la musicienne syrienne Naïssam Jalal. Un moment fort est le morceau ‘Mélancolie’, avec de magnifiques arrangements de cordes du compositeur brésilien Maycon Ananias. Sa voix douce et mélancolique raconte des histoires en différentes langues, capturant à la fois joie et tristesse, peur et beauté dans sa musique. Un album polyvalent qui révèle une nouvelle facette de Hartmann. Vraiment remarquable. (Elodie Renard)(8/10)(Sony Music)

Stray Kids – Mixtape Dominate

Après le succès de l’album ‘Hop’, Stray Kids revient avec ‘Mixtape Dominate’, un EP court mais puissant de cinq titres. Ce boys band sud-coréen, connu pour son mélange de beats électroniques robustes et de technique rap, livre ici un interlude qui a étonnamment beaucoup d’impact. La production est impressionnante – chaque morceau sonne grand et plein d’énergie. ‘Burnin’ Tyres’ se démarque comme le point culminant, où le groupe mélange des éléments rock avec de la dance entraînante. Le résultat est à la fois accrocheur et rafraîchissant dans le paysage K-pop. Stray Kids se distingue des autres boys bands coréens par leurs bords plus rugueux et leur approche moins polie. Les huit membres (dont les Coréens-Australiens Bang Chan et Felix) réunissent des influences de Drake et Big Bang pour créer leur propre son reconnaissable. Cet EP est peut-être court, mais il montre que Stray Kids ne reste pas immobile et continue d’expérimenter avec leur son. Pour les fans, c’est une délicieuse collation en attendant leur prochain album complet. (Felix Young)(7/10)(JYP entertainment)

Spiritworld – Helldorado

Avec ‘Helldorado’, Spiritworld vous entraîne dans un sombre monde western où le soleil brûlant du désert ne connaît aucune pitié. Ce troisième album du groupe metal orné de strass de Las Vegas est une chevauchée impitoyable à travers une Amérique apocalyptique – une musique rugueuse, où les riffs à la Slayer fusionnent avec l’énergie implacable du punk hardcore. Des sonorités honky-tonk d’ouverture de ‘Abilene Grime’ à l’intensité démoniaque de ‘No Vacancy in Heaven’, le leader Stu Folsom et ses compagnons métalliques coiffés de Stetsons vous écrasent le crâne avec des riffs de tomahawk à la fois brutaux et étonnamment mélodieux. Le groupe ne se prend pas trop au sérieux – leurs tenues ornées de strass contrastent hilarement avec leur brutalité musicale – mais l’exécution musicale est d’une précision mortelle. ‘Oblivion’, avec les contributions d’invités des membres de Black Braid et Rise Against, est un point culminant qui fait bouillir votre cerveau comme un œuf sur le sable brûlant du désert. Ce cocktail énergique de metalcore, country outlaw et influences de western spaghetti crée une expérience d’écoute unique qui vous brûle la gorge comme un whisky flamboyant. Préparez-vous à une chevauchée infernale à travers l’Ouest sauvage qui ferait même peur au diable – ‘Helldorado’ est un triomphe metal assoiffé de sang, né du Mojave. Délicieux ! (Jan Vranken)(8/10)(Century Media Records)

Ghost Mountain – October Country

Les forêts abandonnées à la lisière de la scène trap ont à nouveau un habitant. Ghost Mountain revient de son exil auto-imposé avec ‘October Country’ et nous entraîne dans un monde où beats sombres et synthés brumeux règnent en maîtres. Cette tonalité lugubre suinte comme la brume matinale de chaque morceau. ‘Kismet’ et ‘By the Flame’ sont de rares points lumineux où sa voix éthérée flotte comme une apparition au-dessus de la production. Ici, vous entendez le meilleur de ce que lui et son ancien compagnon Sematary ont à offrir – une chimie qui se fait sentir dans chaque beat craquant. La réunion avec le collectif Haunted Mound donne à l’album une charge émotionnelle qui couve sous la surface. Ce n’est pas une écoute facile ; l’obscurité constante exige une humeur spécifique que tout le monde ne pourra (ou ne voudra) pas investir. Avec un son qui se situe quelque part entre les beats de maison hantée et le rap emo vécu, ‘October Country’ mérite un solide 7/10. Un album pour les heures nocturnes, quand vous êtes prêt à vous abandonner à l’univers fantomatique de Ghost Mountain. La seule question qui reste : en avez-vous toujours envie ? (Elodie Renard)(7/10)(Haunted Moud)