Avec son quatrième album studio “Goldrush”, Gavin James présente un artiste qui, après une décennie sous les projecteurs, sait exactement qui il est. Après dix ans, le chanteur-compositeur irlandais a livré un testament brillant de croissance, de gratitude et des personnes qui l’ont gardé les pieds sur terre. L’album, qui a immédiatement atteint la première place des classements irlandais, marque non seulement un sommet commercial mais aussi une étape artistique dans laquelle la maturité musicale de James ressort pleinement.
“Goldrush” est délibérément structuré en deux parties, séparées par un interlude, ce qui souligne l’évolution de James en tant qu’auteur-compositeur. Cette dichotomie fonctionne étonnamment bien et donne à l’album un flux cinématographique qui emmène les auditeurs dans un voyage émotionnel des hymnes édifiants aux moments plus personnels et intimes.
Musicalement, James ose prendre plus de risques qu’auparavant. Avec son ambiance pop inspirée des années 90, ses guitares rugissantes et beaucoup de batterie, “Goldrush” est différent de tout ce que Gavin a sorti auparavant. Le morceau-titre ouvre l’album avec un hymne énergique qui combine la voix distinctive de James avec un son plus riche et plus orienté rock. Cette nouvelle direction semble naturelle et montre un artiste qui n’a pas peur de sortir de sa zone de confort.
L’écriture sur “Goldrush” bénéficie des collaborations étendues de James avec des amis et collègues musiciens. Cette approche collaborative produit des chansons qui sont à la fois personnelles et universellement attrayantes. Des morceaux comme “Cherry Cola” démontrent la capacité de James à écrire de la pop contemporaine sans perdre sa voix authentique.
La production de l’album est équilibrée et réfléchie. Au niveau production, James a trouvé un son qui soutient à la fois les moments intimes et grandioses. Les morceaux acoustiques de la seconde moitié de l’album, plus acoustiques et dépouillés, laissent sa voix et son écriture briller sans embellissement inutile. Le contraste avec l’ouverture énergique fonctionne comme une soupape de décompression émotionnelle.
Là où “Goldrush” pèche parfois, c’est en évitant quelques moments prévisibles. Bien que la voix de James reste incontestablement puissante, certains choix mélodiques semblent familiers pour ceux qui connaissent son travail précédent. L’équilibre entre innovation et maintien de son son reconnaissable n’est pas toujours parfait.
Néanmoins, James parvient à livrer un album qui confirme à la fois sa croissance artistique et sa capacité à créer des connexions émotionnelles. La gratitude et la maturité qu’il a atteintes à 34 ans imprègnent chaque piste de l’album. C’est une œuvre mature d’un artiste qui est devenu à l’aise avec lui-même et sa place dans le monde de la musique.
“Goldrush” confirme la position de James comme l’une des exportations musicales les plus aimées d’Irlande. L’album offre à la fois des chansons pop immédiates et des moments plus profonds et contemplatifs. Pour les fans qui ont suivi James depuis “Bitter Pill”, c’est une prochaine étape gratifiante, tandis que les nouveaux auditeurs trouveront un point de départ accessible dans son catalogue. (7/10) (Warner Music)