Après un silence de pas moins de huit ans, le groupe néerlandais Alamo Race Track, qui s’articule autour du touche-à-tout Ralph Mulder, sort un nouvel album. Outre Mulder, le groupe se compose de Nienke Overmars, qui a déjà remporté le prix pop d’Amsterdam avec les Silverfaces, à la batterie, de David Corel, dont on se souvient pour Johan et Tangerine, à la basse et de Robin Berlijn à la guitare. Berlin n’a plus besoin d’être présenté. Fatal Flowers, Elen ten Damme, Johan, Kane, Make, viennent s’ajouter aux talents de guitariste de Berlin. Alamo Race Track n’est donc en aucun cas un groupe enfantin.
Les guitares légères et les harmonies vocales du premier single ‘Sally H.’ peuvent laisser penser le contraire, mais le nouvel album d’Alamo Race Track trouve son origine dans une période difficile pour Mulder.
Son père souffrant d’une longue maladie et n’ayant plus beaucoup de temps à vivre, Mulder, qui a grandi à Winschoten, dans la province de Groningue, est retourné dans le nord du pays pour y retrouver sa famille. En outre, la pandémie de grippe coronarienne a tout interrompu. Son frère lui a proposé de travailler dans sa ferme de Ter Wupping et dans les environs. Au cours des trajets quotidiens à vélo entre la ferme et Winschoten, de nombreux souvenirs sont remontés à la surface. Des souvenirs concernant des endroits spéciaux et significatifs, des aventures passées, des personnages colorés de la région, d’anciennes amours, des rêves. C’est ainsi que le chanteur a eu l’idée d’enregistrer un album.
“La routine quotidienne du travail à la ferme et autour de celle-ci, ainsi que les nombreuses promenades à vélo, m’ont apporté beaucoup de paix et donc d’espace dans ma tête, explique Mulder. Cette paix intérieure m’a permis de laisser libre cours à mes pensées, de sorte que les idées, les thèmes, les mélodies et la musique sont venus naturellement.
L’album comprend 12 titres, qui témoignent tous d’un grand amour pour le métier de ce vieux routier de la chanson. Sally H’, qui ouvre l’album, a déjà été publié en single et évoque toutes sortes de souvenirs, pour la plupart anciens. Elle sonne comme les Kinks, comme CS&N, une belle chanson avec une tête et une queue et des voix très bien faites.
L’album évoque involontairement des souvenirs d’anciens travaux de Nits. Oui, je sais que cela semble très étrange, mais je pense quand même pouvoir l’expliquer. Henk Hofstede de NITS, comme Ralph Mulder, est un maître des textes autobiographiques contemplatifs. Avec NITS, il est souvent question d’Amsterdam et de son passé, avec Alamo Race Track, il s’agit de Groningue. Je trouve que le sentiment qui s’en dégage est reconnaissable et audible. Écoutez une chanson comme “Fight”. On dirait du NITS. Croyez-moi, il y a de pires exemples auxquels on pourrait vous comparer.
Le jeu de guitare de Robin Berlin sur des titres comme ” Wish I was a Bird ” et ” Trespass ” est délicieux. Inventif, jamais trop exagéré, mais toujours de bon goût et pertinent. On pourrait facilement qualifier cette musique de ” rétro “, mais c’est un peu facile.
Greetings from Tear Valley and the Diamond Ae’ est clairement ancré dans la musique pop des sixième et septième décennies du siècle dernier, mais il suffit d’écouter le délicieux solo du grand ‘Cold Country’ pour comprendre que ce groupe est tout à fait de son temps.
‘ Greetings from Tear Valley and the Diamond Ae’ est devenu un album magnifique et très réussi, qui devrait donner lieu à de très beaux concerts. Le groupe partira bientôt en tournée des clubs, et c’est vraiment quelque chose que l’on attend avec impatience avec ce matériel….
(8/10) (Excelsior Recordings)