Strange way of Life” est le deuxième film en anglais de Pedro Almodovar après “La Voz Humana”. Et comme ‘La Voz Humana’, ‘Strange way of Life’ est un court métrage. Cette fois-ci, Pedro Almodovar a choisi de réaliser un western pour la première fois.
Silva (Pedro Pascal) “arrive dans une petite ville après avoir traversé le désert. Il y rencontre Jake (Ethan Hawke) qui est maintenant le shérif de la ville. Il y a 25 ans, alors qu’ils étaient tous deux jeunes et sauvages, ils ont été amants l’un de l’autre pendant deux mois. Alors que Silva chérit ces deux mois, Jake souhaite les réprimer. Mais l’attirance est trop forte. Le soir même, ils partagent le même lit. Mais pour Jake, ce n’était qu’une fois, alors que Silva rappelle à son ami qu’il y a 25 ans, ils avaient prévu de partager un ranch ensemble et donc l’avenir l’un avec l’autre. Mais Jake se méfie de Silva car il se sent obligé de poursuivre le fils de Silva qui est soupçonné d’avoir tué la belle-sœur de Jake. Silva tente de dissuader Jake de cette idée, en optant pour un avenir commun et en abandonnant le poste de shérif. Lorsque ce dernier s’avère impossible, Silva n’a d’autre choix que de partir et de prévenir son fils. Lorsque Jake le suit, un conflit fatidique ne peut manquer de se produire.
Malgré la présence du codex du western – un homme qui fait ce qu’il veut – un homme qui fait ce qu’il veut, les fantastiques paysages désertiques d’Almeria, les colt-45 et les Stetson, EXTRANA FORMA DE VIA aka STRANGE WAY OF LIFE est plus un film de Pedro Almodovar qu’un western. A la fin du film, alors que Jake gît blessé dans le lit de Silva, le dialogue final suivant s’engage.
Silva : [à Jake] Il y a des années, vous m’avez demandé ce que deux hommes pouvaient faire en vivant ensemble dans un ranch. Je vais te répondre maintenant.
La raison est donc que l’essence existe pour pouvoir prendre soin de quelqu’un. Beau texte pour un drame familial, mais pour un western, cela forme plutôt une antithèse. En fin de compte, tout ce qui fait référence à un western est principalement l’apparence, mais aussi l’adaptation à la mode par Almodovar, qui a fait dessiner les costumes de western par la maison de couture Saint-Laurent.
Il y a beaucoup de choses à aimer dans “Strange way of Life”. Le travail de caméra de Jose Luis Alcana est excellent, la musique d’Alberto Iglesias est parfois magnifique, Pedro Pascal et surtout Ethan Hawke sont en pleine forme. Et dans les moments de malaise, créés par l’un voulant raviver la romance et l’autre voulant y mettre un terme, le film s’enflamme. Mais la courte durée du film ne permet pas d’étoffer de manière satisfaisante le drame qui en découle et aboutit à une fin trop abrupte avec, pour un western, une notion étonnante selon laquelle les gens sont surtout là pour prendre soin les uns des autres.
Malgré tout, les critiques ont été plutôt positives à l’égard de ce court métrage. Les gens ont loué les couleurs, le jeu des acteurs et le courage d’Almodovar pour traiter ce sujet de manière aussi idiosyncratique. Mais pour moi, c’est Peter Debruge de Variety qui a mis le doigt sur le point sensible lorsqu’il a écrit que le film était : “” une publicité de mode glorifiée “” pour Yves Saint-Laurent, “” et a ensuite noté : “” l’utilisation de mannequins au lieu d’acteurs trahit ce qu’il est vraiment : un exercice de branding, à la fois pour Almodóvar et le costumier Vaccarello, plus deux stars désireuses de montrer leur allié.””
Réalisateur : Pedro Almodovar.
Acteurs : Pedro Pascal, Ethan Hawkes, Manu Rios, Jose Condessa, Sara Salamo, Jason Fernandez, Pedro Casablanc, Daniel Rived, George Steane, Erenice, Lohan, Oihana Cueta, Vasilelos Papatheocharis.
Note : 5.5.