Guillaume Poncelet est l’un des musiciens français les plus doués. Originaire de Grenoble, il a aujourd’hui un palmarès impressionnant. Certains des plus grands artistes que nous connaissons en France n’auraient pas obtenu d’aussi beaux résultats sans sa production et son apport musical. Gaël Faye par exemple, mais aussi MC Solaar, C2C, Zazie, Oxmo Puccino et Ben L’once Soul n’auraient pas sonné de la même façon si Guillaume n’avait pas collaboré à leurs productions.
Il a déjà sorti 3 albums, dont deux étaient des musiques de film pour ‘Razzie’ et ‘En sourrit pour la Photo’. Il y a maintenant l’album ‘Durango’. L’album contient 10 titres de Poncelet lui-même. La musique pour piano que Poncelet a composée pour cet album peut être classée dans les catégories néo-classique et ambient. Ecoutez une belle sonate comme ‘Yaki Imo’. En partie à cause de son caractère répétitif et contemplatif, ce morceau évoque des souvenirs de ” Stepping Stones ” de Rick Wakeman, par exemple.
Poncelet semble appartenir à la même catégorie sur le plan de la composition. Quelle musicalité et quel sens du détail ! Surtout avec un bon casque, c’est un pur plaisir. L’évolution dynamique de l’arrangement est passionnante et oblige les littéraires à fermer les yeux. Cela mérite des applaudissements.
Sur ‘Patricia’ , Poncelet parvient à trouver un mélange de néoclassicisme et de mélodies plus libres et jazzy. D’une beauté enchanteresse.
‘Albatross’ s’ouvre sur un paysage sonore. Un souffle retenu sur un accord légèrement bourdon. Des blocs de construction qui donnent tranquillement de l’espace à une mélodie inexistante qui se forme dans votre tête. Le silence. Ce qui est plus important que ce qu’il joue ici, c’est ce qui n’est pas joué. L’espace de cette pièce est audacieux et, comme mentionné, d’une beauté à couper le souffle.
Guillaume Poncelet a réalisé un album très impressionnant avec ‘Durango’. Un album qui mérite beaucoup d’attention et avec lequel Poncelet obtiendra également l’appréciation qu’il mérite. Durango’ est méditatif et contemplatif. Une musique à savourer en toute tranquillité et à écouter encore et encore, elle vous révélera quelque chose de nouveau à chaque fois, ou stimulera votre propre créativité à chaque fois pour expérimenter la musique d’une manière différente.
Durango est un chef-d’œuvre et un album audacieux en ces temps de musique superficielle et orientée vers la consommation. Avec Durango, Poncelet révèle aussi en partie le génie des productions du segment plus commercial auquel il a collaboré. Il est temps pour lui de sortir de l’ombre.
(9/10)(Mélange)